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Writer's pictureSylvain Lupari

AIRSCULPTURE: Before The Moon (2010) (FR)

Updated: Jul 29, 2019

C'est une version écourtée de 45 minutes d'un concert mémorable. On y trouve certains des meilleurs moments”

La Gomera Pt 1 (22:55)

La Gomera Pt 2 (13:23)

La Gomera Pt 3 (17:51)

La Gomera Pt 4 (12:01)

(CD 66:14)

(Berlin School)

Légèrement différent de l'édition double CD-R de Ricochet Dream (RD020-P2), BEFORE The MOON fait sonorité neuve dans un nouveau format Digipack sur Ricochet Dream et dans une édition très limitée à 300 exemplaires, Quoiqu'il s’agisse du même concert, le résultat final est légèrement différent avec ce nouveau mastering réalisé par Pete Ruczynski. Assez que par moments j'ai l’impression d'entendre le même concert mais joué à deux endroits différents. Amputé de près de 45 minutes de sa version CD-R, BEFORE The MOON offre une chaleureuse sonorité où les sons et subtilités des croisements entre les rythmes ainsi que les différentes effluves des synthés prennent une profondeur tout à fait nouvelle. Comme un bijou bien poli de son état brut!

L'intro de La Gomera I reste toujours aussi lugubre. Une lente intro où la richesse des sonorités hétéroclites surprend par rapport à l'œuvre originale. On y entend clairement toutes les petites subtilités et le découpage des ondes de réverbérations apportent une nouvelle dimension à l'écoute car elles scintillent dans cet univers aux frontières halieutiques, comme des souffles spectraux aux boucles irrégulières. Enfouies dans cette riche structure abstraite, des séquences percussives émergent de ces cerceaux et des limbes océaniques pour sautiller en alternance sur une belle nappe brumeuse d'un mellotron enchanteur. Les frappes deviennent irrégulières alors que le mellotron fait ondoyer ses nappes avec charme et que celles des synthés deviennent plus denses et intenses. Des séquences aux tambourinements de bongos africains sculptent une cadence légèrement frénétique, en contraste avec la douceur des nappes. Je vous le dits; un croisement entre Ashra et Tangerine Dream! Surtout lorsque de fins solos de synthé s'échappent pour siffler dans une brume enchanteresse. Une superbe ouverture qui atteint son sommet hypnotique avec un puissant mouvement de crescendo vers la 19ième minute. Une avalanche de séquences aux tonalités de xylophones africains ouvre La Gomera II. Une batterie électronique pilonne cette rythmique, structurant une cadence à tendance techno avec une belle ligne de basse qui ondule sous les nappes d'un synthé aux douces orchestrations et aux fins solos. Cette structure rythmique minimaliste servira de canevas à un très beau et audacieux carnaval sonore avec des notes de claviers qui hésitent entre le jazz ou la pure mélodie. Le rythme danse et transe avec une légère frénésie et le clavier croise une lourde ligne de basse qui serpente en rugissant alors que des synthés agressifs hurlent des sonorités audacieuses dans un brouhaha sonore tout à fait délirant. Une kermesse de bonheur sur une cadence déchaînée où les souffles de synthés spectraux ululent à la lune sous une brume qui nous porte à rêver. Une imposante pièce de MÉ avec ces flûtes de mellotron qui suivent une cadence débridée sous de tortueux solos. Un des titres extrêmement puissants du répertoire AirSculpture.

La Gomera III débute avec une lourde ligne de basse qui galope dans les plaines brumeuses. Des accords de clavier y dandinent en boucles, alors que la structure prend une forme légèrement syncopée. L'intro de La Gomera III est un puissant tourbillon sonore sans direction. Un lourd mouvement atonal où les solos sont indistincts et d'où émerge une séquence aux martèlements cristallins. Hypnotiques et psychédéliques, AirSculpture s'égare dans les chemins de RMI avec un synthé qui souffle comme une guitare sur une lourde structure où l'effusion sonore est si dense que l’on s'y perd. Le mouvement s'assagit tranquillement un peu après la 9ième minute, offrant une douce structure qui oscille comme un carrousel hypnotique et où les notes de claviers se mêlent aux accords de séquences et à des solos de synthé tortueux. De frénétiques bongos africains ouvrent La Gomera IV qui explose avec de violents solos de synthés aux arômes de guitares résonnantes. Un très bon mouvement du séquenceur avec des percussions frénétiques offrent une liberté de transe infinie, comme dans La Gomera II. Les solos de synthé sont plus virulents et sont transportés par une dense brume de mellotron qui cerne un délicat mouvement spasmodique. La Gomera IV dévie doucement sur des rythmes plus mélodieux et moins transe, avec de belles orchestrations et une finale empreinte d'une sérénité qui s'entoure d'une mystique aura aux superbes arrangements. Des violons qui effleurent la brume mystique des fins de soirées carnavalesques pour improvisations, concluant ainsi ce très bon remastering d'un excellent concert qui étale toute sa folie sur la version du double CD-R Before the (Full) Moon.

Sylvain Lupari (09/11/10) *****

Disponible sur Ricochet Dream

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