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Writer's pictureSylvain Lupari

AIRSCULPTURE: Doom Bar (2008) (FR)

AS crée un univers sonore discordant où la musique ambiante rencontre une masse sonore instable

1 Doom Bar 48:08

2 Voter Run 14:56

(CD/DDL 63:04)

(Ambiant, musique abstraite)

Disponible en format téléchargeable uniquement, DOOM BAR marque une nouvelle orientation musicale pour Air Sculpture. Groupe ayant toujours privilégié une approche de musique improvisée, soit en concert ou en studio, le trio Anglais s'est plutôt appliqué à créer un univers sonore discordant où l'ambiant rencontre des atmosphères sonores instables. Le résultat n'est pas banal, quoique plus près des structures anti musicales que mélodieuses. DOOM BAR est un audacieux voyage musical en plein cœur d'un délire schizophrénique sonore qui gruge tous les sens et qui part dans tous les sens.

Bien installé sur 2 pièces quasi identiques, Doom Bar ouvre les sonorités avec une approche amphibie aux réverbérations troublantes. Des accords de piano circulent dans cette sphère instable, couplant des bribes doucereuses à des intermèdes sonore métallique qui traînasse leurs airs de cuivre sur des clapotis que l'on ne peut discerner comme d'un monde humain, extraterrestre ou simplement inexistant. C'est dans une noirceur à faire peur, digne d'une station lunaire où des milliers de coléoptères grenouillent en apesanteur, que le mouvement fait valser son instabilité. Voix imprécises, chuchotements, bruits éclectiques font de ce 11ième opus de AirSculpture une étrange ode schizophrénique à la folie claustrophobique. Parmi cette cacophonie astrale réside de beaux élans de mellotron qui se dandinent sur des tam-tams hypnotiques, mais enveloppées d'une sirène qui roucoule dans une ambiance lourde et menaçante. Une atmosphère de condamné saisie de tous côtés par des bizarreries sonores tantôt clémentes, tantôt intempestives. Bien plus un exercice de style musical à sonorité complexe que tout autre genre, Doom Bar se distingue par la complexité de son évolution. Absolument rien n'est prévisible. Ainsi l'auditeur est plongé dans un univers ambiant où la folie caustique est palpable à chaque recoin sonore, avec ses sonorités gutturales, ses synthés aux lourdes vapeurs agressantes et ses percussions sur enclume qui battent une démesure provocante et démentielle, empêchant le repos de l'âme avec une torture industrielle bigarrée. Loin d'être totalement iconoclaste, cette folie repentante contient une étrange douceur qui crèche en arrière-plan, derrière cette violence sonore ambiante. C'est comme un film d'horreur qui dévore sa proie, en l'occurrence nous, et qui aime s'écouter et sent notre désarroi à mesure que les 63 minutes fuient le cadran. Ce n'est pas pour toutes les oreilles et ça risque aussi d'en marquer plus d'un. À fuir si on cherche une cohésion harmonique ou rythmique, ou encore si la schizophrénie vous guette. Par contre, si l'anti-musique, l'art abstrait vous intéresse, c'est à écouter en haute-définition pour ne rien échapper…

Sylvain Lupari (09/05/09) **½***

Disponible au AirSculpture Bandcamp

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