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Writer's pictureSylvain Lupari

AIRSCULPTURE: TRICK or TREAT? (2009) (FR)

“Si vous êtes un fan de Tangerine Dream, période Peter Baumann, ou de Redshift, Arc, Ramp et RMI, cet album devient un indispensable dans votre collection”

1 Trick or Treat? (59:30)

(DDL 59:30)

(Berlin School)

Il est très difficile d'éviter toute forme de parallèle entre l'époque des années Baumann de Tangerine Dream lorsque l'on décrit la musique de Air Sculpture. Le trio Britannique, qui est fortement inspiré des riches atmosphères du mellotron chthonien du Dream, s'est bâtit une enviable réputation dans les cercles de la MÉ contemporaine en créant une musique improvisée qui s'inspire fortement des ambiances et séquences de l'ère Baumann, Franke et Froese. Et surtout de leurs performances en concert. Enregistré lors du Hampshire Jam 8 le 31 Octobre 2009, TRICK Or TREAT? est un long titre qui frise l'heure et qui est segmenté en 4 phases avec des rythmes endiablés qui se suivent et qui expirent par moments les cendres du très délirant Doom Bar, tout en maintenant une ambiance où les spectres de l'Halloween surgissent ici et là sur d'étonnantes structures de rythmes séquencés.

De sombres souffles caverneux ouvrent les abysses de TRICK Or TREAT?. Une nuée de sonorités électroniques très éclectiques émergent d’outre-monde et flottent avec une lourde résonance parmi de furieux cercles qui se répercutent dans un état stationnaire. Peu à peu, cette armada de sonorités aussi hétéroclites que tapageuses se dissipent faisant place à un mouvement séquencé au débit d'une marche militaire qui croise une autre ligne du séquenceur dont les accords plus dégagés ondulent sous un suave mellotron. Un doux synthé aux chœurs méphistophéliques et aux nappes résonnantes entoure cette marche au dégradé titubant, alors qu'une autre ligne plus symphonique enveloppe Trick or Treat? qui subitement prend un léger envol rythmique avec une démarche titubante. De belles flûtes morphiques cernent le mouvement et s'entremêlent à ces doux souffles symphoniques. Et c'est la danse des synthés dont les souffles hybrides s'enlacent sur cette cadence minimaliste rayée de belles nappes métallisées. Vers la 14ième minute le mouvement se calme et échappe quelques notes d'un piano égaré qui pianote une délicate mélodie dont les accords résonnent sous une brume nocturne. De cette quiétude diurne s'élève un autre mouvement du séquenceur. Plus lourd et plus insistant, il pilonne un tempo qui ondule sous d'ondoyantes couches d'un synthé aux parfums ocrés. Des couches aux sonorités écarlates planent au-dessus d'un rythme subdivisé par une autre éclosion du séquenceur, amenant Trick or Treat? vers une autre dimension rythmique qui n’est pas sans rappeler les lourdes marches sombres et fiévreuses de Redshift.

TRICK Or TREAT? continue son évolution improvisée sous de torrides et puissants solos de synthé qui survolent des séquences aux ions qui alternent sèchement et aux oscillations circulaires, forgeant un tempo en constante permutation. Un tempo parfois brusque, parfois doux et parfois absent, alors que les synthés hurlent ou ronronnent dépendant de la cadence du rythme. Vers la 29ième minute il devient un peu chaotique, mêlant les frappes irrégulières du séquenceur aux notes frivoles du piano. Un mélange qui crée une opposition des phases tant harmonieuses que rythmiques et qui plonge Trick or Treat? dans une sphère électronique éclectique et psychédélique afin de préparer la 3ième portion de ce long titre aux surprenants dénouements musicaux. C'est vers la 34ième minute que la phase III de TRICK Or TREAT? prend son envol. Le rythme est léger mais complexe avec des séquences et leurs doubles nerveux qui s'entrecroisent avec frénésie et mordent dans une superbe structure de free jazz tout à fait inattendue. Inlassables, elles alternent leurs frappes dans une frénésie harmonieuse alors que les claviers s'harmonisent pour dessiner différentes approches mélodieuses dans un surréaliste ballet jazz électronique. La dernière phase prend son envol autour de la 42ième minute avec un mouvement endiablé du séquenceur. Une furieuse structure de rythme construite sur les entrecroisements de lignes indépendantes étale sa férocité sous des solos de synthés torsadés. Ces lignes de rythme et ces solos fusionnent dans un furieux mouvement électronique où le rythme tourbillonne violemment sous de lourdes couches de synthé opaques d'où émanent de sombres chœurs alors que le mouvement cadencé continue sa furieuse chevauchée rythmique. L'apothéose atteinte, ce rythme débridé embrasse les artifices ocrées des synthés qui sont libérés de toutes coordinations dans les mouvements, plongeant Trick or Treat? dans la démente folie des improvisations sur des entrecroisements de rythmes hyper nerveux et animés du désir de battre les notes le temps qu'elles sortent de leurs antres.

Disponible en format téléchargeable sur le site de AirSculpture, peut-être même en CD manufacturé, TRICK Or TREAT? continue les explorations du trio Anglais des territoires de Tangerine Dream, période 73-77. Derrière toutes ces influences de Rubycon, Phaedra et Encore, cet album est une étonnante surprise qui se taille aisément une place de choix parmi les meilleurs opus de 2010. Un album bouillant et bouillonnant de rythmes sauvages qui semblent maintenant faire partie du patrimoine musical de AirSculpture. Si vous êtes un fan de Tangerine Dream, des années Baumann, de Redshift, Arc, ['ramp] et RMI, TRICK Or TREAT? devient alors un indispensable dans votre collection.

Sylvain Lupari (29/04/11) *****

Disponible sur le AirSculpture Bandcamp

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