“ Malgré le fait que cet artiste produit de la musique à un rythme industriel, cet Albastru Infinit Vol. 2 offre de beaux joyaux musicaux”
1 Infinite Three 9:18 2 Navy Blue 13:22 3 Trumpets of Heaven 7:52 4 A Walk In The Clouds 7:07
5 Infinite Four 4:28
Alba Ecstasy Music (DDL 42:07)
(Berlin School with a scent of Romanian School)
ALBASTRU INFINIT Vol II est un 2ième volet sur le thème de musique inspirée sur le coup d'une réflexion. Et on aura toujours cette idée de toiser le genre de musique-faite-à-la-chaine que nos préjugés restent solidement bafoués par cette façon unique qu'a Mihail-Adrian Simion d'enfiler ses compositions comme ce peintre que l'on connait tous et qui orne ses toiles en lançant sa peinture qui fini par prendre une forme et une autre sur son tableau. Est-ce de l'art pour autant, même si ces mélanges spontanés fascinent l'œil? Poser la question, c'est y répondre! C'est le même principe avec la musique d'Alba Ecstasy. Et même plus avec cette nouvelle série qui propose son plus intéressant noyau musical avec ce ALBASTRU INFINIT Vol II.
Des larmes de synthé orchestrent des pleurnichements avec ses tonalités sobres et opalescentes en ouverture de Albastru Infinit: Infinite Three. Nos oreilles perçoivent des murmures dans cette toile musicale peinte de mélancolie où règne une ambiance obituaire. Le séquenceur libère un rythme incertain après le pont des 5 minutes avec des ions qui tâtonnent avec indécision sur des airs de ce synthé qui privilégie les tonalités plus contemporaines de Klaus Schulze. Ces ions deviennent des éléments percussifs qui structurent, avec les percussions électroniques, un débit sec et hachuré, un peu comme des coups de couteaux sectionnant finement une ligne de rythme. Une autre ligne du séquenceur émet un mouvement circulaire avec des ions qui vibrionnent dans une suite de cascades ondulantes. Un mouvement qu'Alba Ecstasy approfondira sous différentes formes tout au long de ALBASTRU INFINIT Vol II. Albastru Infinit: Navy Blue propose une structure sphéroïdale légèrement plus stroboscopique. Des arpèges lumineux se bousculent avec de l'excitation dans les tons afin de virevolter dans un étroit corridor. Une basse pulsation dicte la cadence du mouvement qui est à l'opposé de cette corrida pour arpèges indomptables. Une autre ligne adjacente au rythme déploie une structure similaire qui fait alterner le mouvement entre nos oreilles. Des effets sonores, qui font assez Klaus Schulze dans Dreams, ajoutent un zest spectral en permutant en de bons solos aériens. C'est un beau mouvement qui prend tout son temps afin d'atténuer sa férocité pour terminer dans une phase ambiante. Un bon titre dans l'univers Alba Ecstasy. Moins saccadé et plus fluide, Albastru Infinit: Trumpets of Heaven suit avec le même concept, à quelques nuances près. Le synthé lance de longs arias qui tournent en boucle dans un bel effet canon dodécaphonique du séquenceur. Albastru Infinit: A Walk In The Clouds nous amène dans un univers assez Électronica. La structure ondule avec une forme de Groove dans un élégant mouvement liée par des séquences éjectées en séries et dont les échos lui donnent un aspect mélodieux. Ces séquences et des percussions, ainsi que des basses pulsations sourdes, forgent un solide lit rythmique où elles changent de tonalités tout en conservant ce même axe de rythme. Les solos de synthé, toujours aussi coulants, et les orchestrations lunaires parachèvent un décor plus Berlin School. Albastru Infinit: Infinite Four met un terme à ce très bon album d'AE avec une structure circulaire du séquenceur qui lance une série d'arpèges moirées papillonnant dans une phase harmonique où s'ajoutent des effets percussifs et des basses pulsations en mode Électronica. Les ambiances sont plutôt sombres et enjolivent ce mouvement mélodieux qui sonne un peu comme la musique du film Halloween, mais jouée avec plus de vitesse. Plus solide et plus intéressant que Albastru Infinit Vol.I.
Sylvain Lupari (24/04/19) ***½**
Disponible sur le site Bandcamp d'Alba Ecstasy
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