“Il y a de bons moments ici, mais je dois admettre que seuls les die-hard fans d'AE seront ravis de ce troisième volume d'Albastru Infinit”
1 Infinite Five 3:56 2 Acid Silence 3:36 3 Infinite Six 6:19 4 Infinity 10:54 5 The Simulator 20:57 6 Infinite Seven 2:46
Alba Ecstasy Music (DDL 48:32)
(Ambient, Berlin & Roumanian Schools)
Après un Infinite Five aussi magnétisant que Navy Blue sur Albastru Infinit Vol. II, Acid Silence propose un gracieux mouvement circulaire où s'époumonent les chants plutôt célestes du synthé. C'est un peu comme un rossignol électronique claironnant des beaux chants sur un mouvement saccadé mais plus linéaire du séquenceur. Des percussions ralentissent, pour un bref instant, l'axe de ce rythme qui poursuit sa course initiale sans vraiment ajouter quoi que ce soit de plus charmant à sa constitution. Réalisé un mois après Albastru Infinit Vol. II, ALBASTRU INFINIT Vol III semble essouffler et minimise la portée artistique du projet avec des structures qui se collent un peu trop sur celles des 2 premiers volets. Il y a des bons moments, mais pas suffisamment pour en faire un album à se procurer absolument, à moins d'être un inconditionnel d'AE.
Infinite Six suit avec une belle ballade lunaire et ses arpèges tournant comme un carrousel musical auréolé de lumières soniques. Ce mouvement sphéroïdal s'active un peu plus, sans jamais atteindre un point de débordement, avec l'arrivée de riffs percussifs nerveux dont l'impatience est domptée par l'apport de percussions électroniques stoïques. La structure est idéale pour de beaux solos émouvants, ce qu'Alba Ecstasy exécute avec sa vision très Schulzienne. Un beau titre! Infinity éveille les ambiances avec un rythme stationnaire qui flirte avec le niveau entraînant de la Roumanian School. Les séquences scintillent et palpitent sur place en traçant un axe qui étire tranquillement son ondulation, alors que d'autres séquences papillonnent en arrière-scène. Les lamentations d'un synthé se posent avant les percussions. Si nous flairons cette possible structure de Techno morphique, il n'en est rien puisque ces percussions animent la structure pour lui donner une apparence de rock cosmique. Et ces solos roucoulent avec une légère gradation dans les tonalités qui passent de graves à très aiguisées. On passe au titre suivant! Après un lent départ, Albastru Infinit: The Simulator passe le test des 20 minutes avec une bonne structure évolutive. Son ouverture est d'ambiances avec de lointaines nappes de synthé. Deux niveaux de brumes célestes remplissent ces premières minutes où germent des arpèges tout délicats et sautillants dans une bruine glacée. Une brise de basse étend un climat sombre, donnant un faux élan qui se matérialise plus de 40 secondes plus loin avec ce mouvement ascensionnel, comme un train roulant dans une plaine remplie de montagnes qui est propre au Berlin School. La teinte du séquenceur est grave et ses basses pulsations courent plus vite que ce train tout en oscillant aussi lentement que possible. Des riffs du clavier se greffent à cette structure. Comme son ombre adjacente, elle gravite avec autant de vitesse sous un ciel éclairé d'arpèges et de solos d'un synthé qui privilégie autant les tons plus graves que limpides. Si le mouvement sonne comme du déjà trop-entendu, les séquences qui s'ajoutent après le pont des 9 minutes restimulent notre écoute en créant un décalage rythmique avec des séries de ruades qui accrochent notre attention tout-de-go. Des percussions et leurs coups assourdis viendront seconder ce séduisant maillage rythmique toujours pimenté de solos et d'arpèges qui scintillent de chants électroniques. Court mais agressif, Albastru Infinit: Infinite Seven termine ce ALBASTRU INFINIT Vol III avec des ondes synthétisées ondulantes qui s'enroulent comme un boa sur une branche sonique soutenue par des pulsations et par leurs réverbérations. Disons que ça nettoie les tympans, même si ce mouvement circulaire ne propose aucun rythme.
Sylvain Lupari (23/04/19) **½***
Disponible sur le site Bandcamp d'Alba Ecstasy
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