“Ce que nous avons ici est possiblement le meilleur opus de cet audacieux pari d'Alba Ecstasy”
1 Infinite Eight 13:37
2 The Lonely Forest 3:40
3 From C to B 7:56
4 Infinite Nine 15:47
5 Epic Flight 3:20
Alba Ecstasy Music (DDL 44:21)
(New Berlin School)
Est-ce que cette collection d'Alba Ecstasy a encore des choses intéressantes à proposer? Il semble que oui. Et moi je commence à comprendre que l'artiste et le concepteur sonore est une vrai machine! Un séquenceur humain doté d'une puce intelligente qui en fait littéralement un homme-orchestre. Vous venez sans doute de comprendre que j’ai bien aimé ALBASTRU INFINIT Vol. 4! De loin le meilleur opus de la série qui a été conçue sur l'inspiration du moment, AI Vol.4 un album tout en rythmes qui devrait plaire aux fans de la période Dreams de Klaus Schulze et des ambiances crépusculaires de Remy.
Une ligne de séquences zigzagante est le premier lien du rythme circulaire de Infinite Eight. Comme un spirographe dont on étend les premières lignes, la structure n'est pas tout à fait homogène avec son axe rotatif et sa tonalité qui monte et descend sous des pads brumeux flottants. Il y a 3 ou 4 lignes de séquences qui tournoient dans ce décor d'oscillations, amplifiant une dimension rythmique qui donne l'impression de tournoyer comme un gros lasso sonore. Plus j'y pense et plus j'imagine un coureur avec des jambes d'enfants courant et tournant en rond avec des subtiles variations reliées à une possible fatigue des jambes. Des arpèges et des couinements organiques rejoignent constamment cette masse circulaire qui appuie sur l'accélérateur avec l'arrivée d'un caisson grave et des percussions électroniques. Des solos de synthé se mettent à chanter dans les cercles sans fins de Infinite Eight, mettant ainsi une emphase sur la vision du style Berlin School de Mihail-Adrian Simion qui ne cesse de m'impressionner depuis que j'ai découvert sa musique en 2015 avec Night Sky. Et pour couronner le tout, une autre ligne de séquences se met à scintiller, ajoutant encore plus de charmes auditifs à ce carrousel pour séquenceur que des basses pulsations tentent de maintenir dans un tissu de techno morphique. C'est un très bon titre.
The Lonely Forest propose un rythme stationnaire avec sa part de séquences sautillantes qui accueillent des chants d'un synthé assez aiguisés, un peu comme les Ondes Martenot. Toujours sur un séquenceur très créatif, From C to B propose une autre structure fortement animée qui est sillonnée par une multitude de solos de synthé. Son rythme spasmodique fait assez Klaus Schulze contemporain. C'est un autre très bon titre qui évolue avec des subtilités dans son armature de rythme ainsi que ses ambiances qui embrassent une phase d'épouvante et de suspense à la Remy. Infinite Nine s'agite sur un bassin de séquences hyperactives mais statiques. C'est un long titre qui dérive subtilement avec une première partie nouée dans le mystères des ambiances lucifériennes. Le flot des séquences est comme ce doigt qui tape régulièrement sur une surface souple. Un doigt qui s'impatiente et qui tape avec plus de puissance, sur une surface qui reflète une tonalité plus limpide, dans une deuxième partie qui prend une tangente plus vacillante au fur et à mesure de sa progression. Court, Epic Flight tournoie agréablement avec des effets stéréos, comme un train qui passe d'une oreille à l'autre, Des séquences pulsatoires et de bonnes percussions forgent une structure de rythme qui hésite entre du rock ou de l'EDM. Alba Ecstasy invite des séquences organiques à garnir cette banque de séquences et d'effets d'oscillations de nouvelles tonalités un brin organique. Avec une telle musique, j'attends la suite!
Sylvain Lupari (28/06/19) *****
Disponible sur le site Bandcamp d'Alba Ecstasy
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