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Writer's pictureSylvain Lupari

ALBA ECSTASY: Endless Space (2020) (FR)

Endless Space contient de grands moments de musique avec ses rythmes et ses mélodies qui accrochent un souvenir à nos oreilles

1 Dragon's Flight 8:25

2 Critical Zone 10:45

3 Cryogenic Sleep 8:49

4 Dreamers 7:59

5 Endless Space 13:19

6 Far Away from Home 4:28

(DDL 53:47)

(Berlin School, Cosmic Rock)

Hey! Ça faisait presque un an que je ne vous avait plus parler de Alba Ecstasy. Depuis, Mihail-Adrian Simion a continué son petit bout de chemin en réalisant toujours un album à tous les mois…ou presque. Donc, qu'en est-il après plus de 10 mois? Eh bien, sa musique est toujours aussi intéressante si je me fie au 54 minutes de ENDLESS SPACE.

Lourd et entraînant, comme un hip-hop ambiant, Dragon's Flight propose un rythme sautillant comme la démarche d'un gang de ruelles. Une autre ligne de rythme se greffe, donnant une profondeur à cette approche rythmique ambulante qui peut effectivement donner l'impression d'un envol et d'un vol au ralenti d'un dragon. Des arpèges y dansent aussi et leurs filaments élastiques remplissent toute sensation de vide, donnant une belle profondeur à une structure où les solos de synthé sont comme des lances de feu, comme aussi cette sirène nous avertissant d'une possible attaque de ces lances. Critical Zone fait partie des bons titres d'AE. C'est un bon Berlin School lourd et fluide avec des lignes de séquences qui entrecroisent leurs dualités rythmiques dans une vision circulaire. Les percussions solidifient la base avec une présence nécessaire alors que les séquences subdivisent leur entité afin d'épaissir toujours un peu plus une ossature incassable vissée par des effets de réverbérations lourds et vibrionnants. Un très bon titre! Après une ouverture morphique, Cryogenic Sleep dévoile un séduisant rythme ascendant de style Berlin School. Trop près des ambiances endormitoires, le rythme bat d'une vie assourdie et amoindrie dans son enveloppe cryogénique.

On entend venir de loin ce mouvement circulaire saccadé du séquenceur qui cerne Dreamers. Régulier comme un tic-tac spasmodique, le rythme plante ses ions cristallins qui tournoient dans un cercle trop étroit où flottent tout autour les parfums soniques des bruines nocturnes et ces délicats cris brumeux des stries flottantes. Cette ritournelle rythmique rencontre un vaisseau sonore rempli d'accords anarchiques. Cette abordage sur les océans électroniques laisse Dreamers sans défense. Un troupeau d'arpèges sonne alors l'abordage en créant une immense zizanie harmonique qui peu à peu se redresse pour chasser ce cercle et le remplacer par une autre vision de rythme mélodique qui s'inspire des ambiances nocturnes de Klaus Schulze, période 85-90, et de Remy. La pièce-titre prend vie avec des boules de caoutchouc qui sautillent en prenant bien soin de laisser une onde de réverbération à leurs impacts. C'est donc un rythme bondissant qui recueille les étranges meuglements du synthé qui régurgitent aussi des lignes de réverbération remplie de fiel. Des éléments cosmiques imposent une approche qui lutte avec les éléments organiques. Des cliquetis percussifs picorent la membrane élastique de Endless Space, alors que le synthé reprend son rôle en injectant des solos aussi discrets que des sifflotements dans une tempête. Basée sur cette structure minimaliste, la pièce-titre prend plus de tonus avec l'arrivée d'une ligne de basse-pulsations stoïques mais efficaces alors que le synthé reste toujours noble de sa présence électronique. Far Away from Home étend toute la mélancolie de son titre avec un synthé et ses gémissements nostalgiques qui pleurent sur une belle berceuse de nuit.

ENDLESS SPACE contient de très bons moments de musique. C'est un album égal à ce que Alba Ecstasy a l'habitude de nous offrir, et ce avec la régularité d'une horloge musicale mensuelle. C'est plus très bon que bon! Mihail-Adrian Simion a le sens du rythme et il sait comment défendre la crédibilité de ses titres avec les ambiances propices et toujours ces rythmes et mélodies qui accrochent un souvenir à nos oreilles.

Sylvain Lupari (26/06/20) ***¾**

Disponible au Alba Ecstasy Bandcamp

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