“Eh oui...! Encore un bel album qui mélange avec doigté les styles Rumanian et Berlin Schools par un prolifique artiste dont les sources semblent ne jamais se tarir”
1 Magne 6:07 2 Collisions 13:01 3 The Land of Ro 12:09 4 Hemisphere 11:18 5 Images 8:34 6 Strings of the Desert 8:10 Alba Ecstasy Music
(DDL 59:20) (Rumanian and Berlin Schools)
Mon expérience de chroniquer tous les albums d'Alba Ecstasy pour l'année 2018, tire à sa fin. Et je dois admettre que je suis totalement tombé sous les charmes de compositeur ultra prolifique qu'est Mihail Adrian Simion. Aussi simpliste, puisque ses compositions tournent pratiquement autour du même angle évolutif, que très séduisante, sa prose sonique reste magnétisante alors que ses structures minimalistes servent à merveille son ingéniosité à ficeler des trucs qui accrochent, autant l'ouïe que les sens. THE BEST of LIVE STUDIO Vol.5 fait partie de ces compilations du royaume d'Alba Ecstasy que seul Mihail Adrian Simion peut expliquer le cheminement et le pourquoi. En gros, il s'agit d'une compilation de titres joués en direct en 20018, sauf pour Collisions (2017) et qui n'ont pu trouver de place sur un autre album d'AE, comme quoi tout se recycle dans l'univers du téléchargement de l'artiste Roumain qui est aussi un concepteur/ingénieur en électronique. Une profession qui explique un peu beaucoup le talent de cet artiste. Et comme toujours, Alba Ecstasy nous propose de la belle MÉ où se cachent encore de belles perles.
Magne étire ses 2 premières minutes avec des arcs de réverbérations qui s'entrecroisent et s'empilent en un dense magma sonore. Une pulsation basse, de genre Klaus Schulze des années 74-75, anime ces ambiances en se transformant en une tonalité organique, alors que le synthé continue d'amplifier sa masse sonore avec des effets et solos. Un titre sans histoire! Collisions est tout son contraire avec une approche de Rumanian School à la Indra. Si le rythme est séduisant avec sa subtile croissance en zigzag, la tonalité du synthé demande quelques ajustements aux oreilles. Plus beau titre de BEST of LIVE STUDIO Vol.5, The Land of Ro est vraiment dans le genre Indra. Pulsations sourdes et légèrement résonnante ainsi que des séquences agiles qui épivardent un rythme minimaliste avec une teinte légèrement ésotérique et un parcours divinement évolutif, le rythme est aussi magnétisant que mélodique. Des cliquetis de cymbales ornent cette délicate transe spirituelle qui fait très certainement partie des meilleurs titres d'Alba Ecstasy en 2018. Des petites étoiles carillonnent en ouverture de Hemisphere. Leur chant de perles scintille agréablement et attend cette ligne de basse vampirique qui ondule comme des draps mordorés dans un vent azuré. Des percussions en mode Techno pour Zombies marinés dans le HTC s'arriment à ce rythme mouvant un peu après la barre des 3 minutes. Évoluant en mode Berlin School minimaliste et savoureusement hypnotique, ce rythme s'empare de nos doigts qui tapotent sur le bras de notre divan tout en dérivant subtilement vers une phase stroboscopique contrôlée par le chant circulaire des séquences harmoniques. Simple? Mais drôlement magnétisant! "Images" est un autre bon titre en MÉ avec un rythme noué de saccades qui est idéal pour supporter une avalanche de bons solos de synthé. Strings of the Desert termine ce THE BEST of LIVE STUDIO Vol.5 avec des parfums arabiques. Des pulsations basses ainsi que des pétillements de crotales se greffent aux résonnances basses d'un premier jet du séquenceur qui étend un mouvement linéaire tendrement pulsatoire. Au-dessus, souffle des vents du désert. C'est le décor parfait pour faire tinter des séquences plus limpides qui découpent une mélodie fragile qui chevrote dans les pénombres du désert. Entends-je des chants berbères? Effectivement! Et c'est tout au long des 8 minutes de ce très beau titre qu'AE ajoute ces éléments fantasmagoriques qui mystifient autant que charment des oreilles qui au départ étaient réticentes face à cette surproduction de MÉ. Suite dans la prochaine chronique sur Spells. Mais en attendant, force est de constater que Mihail Adrian Simion reste une source musicale qui ne semble pas vouloir se tarir.
Sylvain Lupari (02/01/19) *****
Disponible au Alba Ecstasy Bandcamp
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