“On The Strings of Hades Alba Ecstasy voyage dans les années Trancefer to Audentity, un territoire que peu de musiciens ont visité”
1 The Great Transition (LIVE) 12:36 2 The Strings of Hades 41:15 Alba Ecstasy Music
(DDL 53:51) (Ambient & Industrial music)
J'avais oublié de vous parler de cet album d'Alba Ecstasy qui fut en nomination au Schallwelle Electronic Music Award 2de 015. Et c'est là que l'on constate que les goûts diffèrent et que le travail de Mihail Adrian Simion est surtout reconnu par ses pairs et par l'industrie. Paru en Février 2015, THE STRINGS OF HADES a été réédité, toujours sous forme de téléchargement, avec un nouveau remixage en Mars de cette année. La particularité de cet album est The Great Transition qui fut joué et enregistré en direct dans le studio d'Alba Ecstasy. Divisée en deux segments, la structure débute sur un rythme hésitant comme un chat jouant paresseusement avec sa souris. Si ce rythme est relativement commun en MÉ, c'est ce merveilleux solo de synthé strident qui inonde nos oreilles pour un bon 5 minutes qui retient le plus l'attention. Toujours influencé par l'École Klaus Schulze, le synthésiste Roumain ajoute des percussions autour de la 6ième minute, amenant une touche de rock et danse à un solide titre qui fond dans une finale très ambiosphérique où les moteurs générateurs d'ambiances grondent dans un décor industriel. Par contre, la pièce de résistance de cet album est son long fleuve sonique tranquille, sombre et pénétrant pour ne pas dire intrigant. Des graffitis soniques et des effets de réverbérations imbibés de bruits blancs font stagner une introduction qui s'emplie aussi de lamentations industrielles. Un séquenceur s'éveille autour des 8 minutes en faisant gambader des basses séquences qui sautillent dans ces émanations sonores. Le mouvement structure un rythme ambiant et hypnotique avec quelques nuances dans les oscillations rejoignant un violoncelle dont les cordes métalliques fusionnent ses harmonies avec les grondements industriels. Alba Ecstasy plonge alors ses auditeurs dans le merveilleux univers iconoclaste des années des années Trancefer à Audentity de Klaus Schulze. Un univers complexe et déstabilisant que très peu de musiciens, je n'en connais aucun si ce n'est Schulze lui-même, ont exploités au fil des ans et que Mihail Adrian Simion arrose de beaux solos d'un violoncelle chimérique. Audacieux et fascinant, The Strings of Hades poursuit sa longue route dans des vapeurs industrielles et sur ce mouvement de séquences hypnotiques bien ancré sur les modulations des basses séquences qui s'évanouissent à la porte des 20 minutes. Le mouvement devient alors ambiant et désordonné avec des lamentations de machineries qui se meurent dans une zone de désolation. Divisées entre ces effets de mécaniques sous la torture et des échappées de violoncelles musicaux, les ambiances de ce très long titre marinent dans le néant. Le séquenceur émerge à nouveau autour de la 30ième minute, ajoutant pour un peu moins de 240 secondes de rythme stationnaire avec des oscillations réverbérantes qui fléchissent sous le poids des ambiances dans une finale où les grondements tentent d'anéantir une dernière salve de violoncelles. Comme c'est souvent le cas, les albums, comme les films, primés ne sont pas pour un vaste auditoire. THE STRINGS OF HADES confirme cette réalité avec un album dont la créativité est sans équivoque. Et comme la créativité ne va pas de pair avec une approche commerciale, cet album est pour ceux qui ont aimé les ambiances de métal en fusion qui martyrisent des cordes de violoncelle dans les années Dig It à Dziekuje Poland de Klaus Schulze.
Sylvain Lupari (06/08/18) ***½**
Available on Alba Ecstasy's Bandcamp
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