“Avec Where Are The Quiet Saturdays? Alba Ecstasy prouve qu'il est aussi bon dans le rôle d'enseignant qu'un grand musicien dans le domaine de la MÉ”
1 Moment Zero 5:27
2 Part 1 8:17
3 Part 2 14:17
4 Part 3 10:49
5 Sequenced Elektrons (Bonus Track) 3:32
6 Blood Moon (Bonus Track) 3:58
(DDL 46:22)
(Berlin School Ambient Beats)
Innovateur à sa façon, Alba Ecstasy publiait pour la première fois des vidéo clips où il interprète des compositions en direct de son studio sur la chaîne YouTube. C'était en novembre 2014. Depuis il a eu 52 épisodes, donc le dernier volume fut épique avec plus de 2 heures de MÉ improvisée, et à peine retouchée lorsque proposée en téléchargement sur le site Bandcamp d'Alba Ecstasy. Et toujours cette foutue question, comment peut-il créer autant de musique tout en maintenant un certain intérêt chez ses fans qui ont tôt fait de remarquer qu'après le Volume 7, il n'y avait plus rien. C'était 2 ans plus tard, soit en Novembre 2016. Devant les demandes pressantes de ses fans et des curieux qui aimaient bien visualiser les détails de comment faire de la MÉ, Mihail Adrian Simion revient à la charge avec WHERE ARE THE QUIET SATURDAYS? Un titre très justifiée pour une autre session d'improvisation en direct qui est loin d'être une simple réponse au fans de sa musique.
Moment Zero s'installe doucement entre nos oreilles avec des ondes de synthé tournoyant en cercles hypnotiques. Des nappes de synthé harmonieuses caressent cette mise en scène défilant en boucles minimalistes ornée de petits tintements bien distincts mais assez discrets. Des percussions, minutieusement anonymes, tentent un éveil rythmique alors que les ambiances contemplatives persistent, augmentant même un degré d'intensité avec ces très confortables nappes de synthé zestées des parfums de Vangelis. Part 1 vient aussi du néant avec un voile de bourdonnement croissant. L'approche est du genre cataclysmique avec ce vrombissement dont les irradiations résonnantes sont lourdes de radiations tonales. Je me ferme les yeux et mes sens dérivent dans un cosmos où je peux voir la terre se désagréger par un gros champignon noir. Un tintement, joyeux comme un lutin boitillant dans les festivités d'Halloween, sculpte un rythme ambiant qui trottine sur place alors que j'entends des anges lancer des solos de synthé qui se multiplient et entrecroisent leurs boucles acrobatiques dans un titre confortable dans son enveloppe d'ambiances plus lugubres que cosmiques. On peut voir l'évolution de Part 1 ici; https://www.youtube.com/watch?v=XfGyzPudP8s. Part 2 puise dans les ambiances de Part 1 afin de meubler son introduction. Une ligne de synthé ronflante et une autre avec des chants plus ou moins séraphiques déposent leurs arguments, sauf que débat il n'y aura pas puisqu'un subit mouvement de rythme émerge avec indiscipline. Les séquences cristallines tintent comme des pas fous qui cherchent à s'orienter jusqu'à ce que des pulsations motoriques se saisissent de l'indocilité des séquences. Le rythme reste pulsatoire avec ces séquences qui sculptent le reflet d'une structure harmonique où tournoient des solos dans le plus pur style Schulze et grondent des réverbérations sourdes, échappées de l'introduction. Véritable kermesse de la Berlin School à la Klaus Schulze, Part 2 gambade tant que peu que mal dans un environnement décoré de très beaux solos de synthé. C'est le plus beau titre de WHERE ARE THE QUIET SATURDAYS? et dont vous pouvez regarder son évolution sur ce lien vers YouTube; https://www.youtube.com/watch?v=pxmdsh04c00 Part 3 débute avec ces introductions d'éléments d'ambiances des années vintage où les couleurs des sons exploraient une approche mi psychédélique et mi accessible pour les oreilles frileuses. Un essaim de lucioles emportés par une salve d'oscillations défie une ambiance gorgée de bruits parasitaires, de solos évasifs et de nappes d'orgue. Le mouvement est ainsi amorcé et sert de guide à une ligne de séquences étouffées dont le débit vivifié sert de mortification binaire à ces vols oscillatoires des lucioles. https://www.youtube.com/watch?v=55rKl7JvqDc
L'album vient avec deux courts titres bonis. Sequenced Elektrons est un bon rock/techno très accrocheur alors que Blood Moon est plus axé sur une rythmique agressive d'un oscillateur. Le débit est vif et saccadé avec de bons effets de synthé qui reste actif au niveau des solos et des nappes de brume. Ça complète un album de MÉ très honnête et respectable pour une musique composée sur le vif afin de démystifier et de démocratiser un art qui rejoint de plus en plus d'adeptes.
Sylvain Lupari (01/09/18) ***½** SynthSequences.com Disponible au Alba Ecstasy Bandcamp
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