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Writer's pictureSylvain Lupari

ALIEN NATURE: Return to the Land of Dreams (2018) (FR)

“Sauvage, furieux mais charmant, Return to the Land of Dreams reste néanmoins une dose de fraîcheur dans cet univers en perpétuel mouvement d'Alien Nature”

1 Unscrupolous 5:09 2 Escape into the Night 7:36 3 We Run for Life 6:19 4 Travel in Time 5:57 5 Complicated Essence 6:22 6 Synth World 5:12 7 Rhythm Master 6:07 8 City Lights 5:53 9 Ambient 1:37 10 Jump into the Unknown 8:51 11 The final Step 6:37 12 Speed of Light 5:44 13 Return to the Land of Dreams 7:46

(DDL 79:18) (Driven Sequencer-Based E-Rock)

Wolfgang Barkowski est sans aucun doute un des secrets les moins ébruités de la scène MÉ de style Berlin School. Mieux connu sous le nom d'Alien Nature, cette icône de la MÉ, qui peut aussi bien faire dans l'ambiant noir et pénétrant ou dans la MÉ du genre progressif et dans le bon vieux Berlin School, semble faire un retour en force en 2017, comme en témoigne ses nombreuses parutions sur son site Bandcamp et ses collaborations avec des artistes tel que Christial Fiesel (Unter Null) et Michael Brückner pour le fabuleux The Dark Path, qui en passant sera réédité sur le label SynGate très prochainement. Ses quelques albums qu'il a mis sur son site Bandcamp sont à l'image de sa très grande diversité dans sa créativité. Réalisé avec l'aide d'Andreas Kotremba en 2014, RETURN TO THE LAND OF DREAMS nous propose une mosaïque de solide rock électronique monté sur une incroyable rage de rythmes par des séquenceurs et des percussions endiablées. Les synthés sont aussi vitaminés que les éléments rythmiques avec des lignes d'harmonies aussi fluides que les solos qui virevoltent comme une équipe d'acrobates élastiques sur des trapèzes fluorescents. Chaque titre se fond dans le suivant, créant une impressionnante mosaïque de rythmes électroniques flirtant avec les 80 minutes. Une chance qu'il y a le court mais bénéfique Ambient, et quelques introductions d'ambiances, pour permettre aux pieds de se reposer un peu.

Des bruissements de voix sur un lit d'ondes vacillantes, Unscrupolous démarre RETURN TO THE LAND OF DREAMS avec une introduction cousue dans le mystère. L'approche est très ambiante avec des bruits de gadgets électroniques qui peu à peu forcent un fascinant et improbable crescendo. Il y a 40 secondes au comptoir et déjà la flore sonique de l'univers Alien Nature fleurit de tonalités et de gazouillis électroniques. Des accords, lourds et incisifs, animent ces ambiances et leurs dandinements est harponnés par des percussions matraquées avec force. De vaporeux à nébuleux et enfin à un rock électronique sans appel, Unscrupolous met la table à un album explosif où la lourdeur n'a que comme ennemi la vivacité des séquences et le matraquage des percussions. Certes, l'approche mélodieuse reste au cœur des débats rythmiques d'Alien Nature. Et ce n'est guère différend ici. Donc les synthés sont en mode charme, étant plus axés sur les harmonies et les solos que les effets sonores et les nappes d'ambiances. Sur Unscrupolous, et comme dans quelques autres titres de cet album, ils respirent l'univers de Mark Shreeve avec des solos et des lignes harmoniques imbibés des parfums ectoplasmiques qui se succèdent dans un très entraînant pattern rythmique. Un départ canon! Moulé sur le même principe, Escape into the Night est aussi lourd mais légèrement moins cadencé. En contrepartie, les nappes de voix et de brume dissimulent ce fait alors que les synthés tissent des harmonies et des solos tout aussi efficaces. We Run for Life est un titre très accrocheur avec un hymne électronique très commerciale. Et non, le duo Barkowski/Kotremba ne s'essouffle pas! Travel in Time nous saute aux oreilles avec un rythme vif et un délicieux parfum de rock électronique des meilleures trames sonores de Tangerine Dream. Les séquences, les riffs de synthé, les harmonies angéliques et les solos; tout ici respire l'univers TD. Tant que l'on croirait entendre un titre perdu dans les voûtes du Dream.

On peut dire la même chose de Complicated Essence qui tourne plutôt dans le concept commercial du Dream. Les solos de synthé sont très bons et créatifs ici, de même que les percussions farouchement endiablées. Synth World suit avec une fougue tout simplement remarquable. Le synthé suit, autant dans ses lignes harmoniques que les solos, la fureur des percussions. Est-ce que Rythm Master a besoin de descriptif? Comme We Run for Life, ça pourrait être un hymne électronique qui passerait bien à la radio avec une approche de rock électronique très British. City Lights est en mode EDM. Ambient!? Les pieds disent merci à Wolfgang Barkowski et Andreas Kotremba pour celui-là. Jump into the Unknown est le plus ambient des rythmes de RETURN TO THE LAND OF DREAMS. Les synthés et les effets, on peut dire les arrangements aussi, font très TD des années Jerome Froese. The Final Step propose une approche de Danse Music très près des territoires de Moonbooter mais en version rock lourd, alors que Speed of Light trépigne et oscille vivement dans une approche intense avec une avalanche de solos qui virevoltent et chantent dans une structure compactée par un plafond rythmique très bas. La pièce-titre termine ce bouillant album avec un genre de slow tempo, les percussions sont toujours bien labourées en mode rock lascif, où niche une trop belle approche mélodieuse. Pour un romantique comme moi, c'est le plus beau titre ici...Hum, peut-être pas. Et lorsque tous les titres sont très bons, ça vous donne une petite idée de cette perle qui clôture un intense et bouillonnant album d'une rare intensité pour du rock électronique. Furieux mais ravissant, RETURN TO THE LAND OF DREAMS ne demeure pas moins une dose fraîcheur, sauvage certes, dans un univers qui a pourtant tous les outils pour créer des rocks lourds et majestueux. Comme ici où encore une fois, l'univers de Wolfgang Barkowski n'a toujours pas de frontières! C'est sans doute pour cela que j'aime bien m'y tremper les oreilles…

Sylvain Lupari 30/01/2018 ****¼*

Disponible au Alien Nature Bandcamp

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