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Writer's pictureSylvain Lupari

ALIEN NATURE & TMA: Medusa (2009) (FR)

Un des bonbons de 2009, Medusa est une petite merveille de la Berlin School progressive

1 Awakening 5:01  2 Backyards 12:01  3 Dreamland 7:54  4 Flying Cities 9:34  5 The Forest 5:13  6 Traveller 12:06  7 Landscape 3:14  8 Medusa 16:15  9 Returning 5:20 Syngate |CD-R 2146

(CDR 76:41) (V.F.)

(Progressive Berlin School)

Toute une trouvaille et une agréable surprise que cette collaboration Alien Nature & TMA. Si je connaissais déjà la musique d'Alien Nature, c'est mon premier rendez-vous avec son duo TMA (Torsten M Abel) et je dois dire que je suis ravi car MEDUSA est un très bel album. C'est une longue saga musicale segmentée en 9 actes, tous entrelacés dans une longue odyssée électronique où des phases d'ambiances sont insérées entre de bons mouvements de rythmes hypnotiques. Une musique flottante et aussi entraînante qui s'enroule dans ses boucles pour embrasser des rythmes progressifs qui résonnent au hasard sous les parfums d'une Berlin School errant à la recherche de ses racines.

Awakening démarre ce long voyage cosmique avec de lourdes et intrigantes réverbérations qui bouillonnent en une effusion sonore hétéroclite où les sons prennent d’étranges formes gutturales dans un univers musical métallique et caustique. C’est une intro lugubre et froide où le métal se lamente sous de fins rayonnements synthétisés pour se fondre dans les premiers balbutiements séquencés de Backyards. Initialement cette séquence roule comme des palpitations arythmiques sous des cymbales chloroformées. Tranquillement elle permute avec un crescendo musical harmonieux ceinturé d’une autre séquence hoquetante qui est appuyée de fines percussions, structurant un rythme croissant. Le mouvement se développe en douceur. Une douceur d’un Berlin School hypnotique qui chevauche une cadence langoureuse harmonisée d’une flûte brumeuse. Un superbe morceau qui rappelle l’époque de la renaissance du Berlin School avec Mergener/Weisser aka Software. Dreamland flotte avec lourdeur grâce à ses boucles circulaires qui croisent de lentes strates déviantes et ondulantes. C’est un titre ambiant qui ondoie jusqu’aux fines notes pianotées qui se mélange à la fine pluie acide de l’intro mélancolique de Flying Cities pour se perdre dans les soubresauts d’une séquence aux palpitations nerveuses. Le mouvement s’amplifie avec l’arrivée des percussions qui subdivisent leurs frappes avec des sonorités enclumées auprès d’un synthé qui souffle de beaux solos lyriques. Des solos qui deviennent symphoniques, échappant de fins filets vocaux sur une structure de plus en plus lourde et de plus en plus musicale.

The Forest nous replonge dans un univers plus tranquille. Une ambiance sereine inondée de stries métalliques qui survolent cette atonie atmosphérique avant de plonger avec des réverbérations caustiques vers Traveller et son intro nerveuse aux pulsations agitées d’une fébrilité échoïque, comme dans Dreamland et ses bons solos et sa permutation des rythmes qui charme l’ouïe. Landscape est un court prélude à la pièce titre qui étire le côté atmosphérique avant de lâcher ses séquences galopantes sur un synthé doux et très musical avec ses souffles mi-spectraux, mi-envoûtants. Nous avons dans les oreilles une superbe intro qui augmente graduellement la cadence avec de bonnes percussions, approchant une structure quasi dramatique avec ses hululements synthétisés mélancoliques. Medusa est un superbe titre. C’est un hypnotique mouvement minimalisme qui galope avec une élégance musicale harmonieuse sous une savoureuse pluie synthétisée. Un bijou de tendresse qui se replie sous les jupes ambiantes et atmosphériques de Returning. Tout un titre!

Vous l'avez sans doute deviné; MEDUSA est un sacré album de MÉ. Alien Nature & TMA dessinent ici les lignes d'un petit chef-d’œuvre sur l'échiquier de la Berlin School progressive. À mon avis, c'est un des meilleurs albums de 2009. C'est le genre d'album qui mérite chaque écoute et chaque écoute en commande un autre ... et ainsi de suite. Mais est-ce vraiment une surprise, compte tenu de la feuille de route de Wolfgang Barkowski, qui a fait un excellent travail avec Lambert Ringlage sur Hypnosphere, et de l'émergence de Torsten M Abel qui nous surprendra avec d'autres opus construits autour de structures de rock progressif cosmique? Poser la question c'est y répondre!

Sylvain Lupari (05/06/12) ***½**

Didponible au Alien Nature Bandcamp

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