“Ce premier album d'Alluste est imprégnée de ce romantisme et cette nostalgie qui est l'empreinte de la musique progressive et électronique italienne”
1 Alluste constellation 7:04
2 Kaldyuis 18:34
3 Acul 13:28
4 Lasesias 9:38
5 Tafesani 10:33
(DDL59:17) (New Berlin School)
Une délicate note étend son arche sonore pour initier la source du séquenceur harmonique de CONSTELLATION, le premier album d'Alluste. Alluste Constellation démarre avec une douce introduction de brume dont les ombres se lient à une séquence minimalisme avec ses notes cristallines qui se dandinent mollement sur les délicates strates de mellotron. Doucement, nous sommes hypnotisés par cette lente procession ambiante qui s'anime sous de belles séquences entrecroisées pour progresser sur une belle ligne de basse ondulante et des synthés aux rayonnements angéliques. La structure de Alluste Constellation annonce des choses assez intéressantes pour cette première carte de visite du synthésiste Italien.
Fortement inspiré par une Berlin School romanesque, la musique de Piero Monachello respire la musique des artistes tel que Klaus Schulze, Software, Tangerine Dream, Spyra et Remy. Kaldyuis est un exemple éloquent. Un long titre initié par une basse sensuelle et envoûtante qui traîne son âme dans une ambiance éthérée où flûte aux parfums de mellotron et chœurs célestes fusionnent dans une nébulosité astrale aussi lyrique que poétique. Une fine séquence épouse le mouvement de la basse, dessinant une volupté sensuelle qui croisse dans une hypnose atonale. Vers la 8ième minute, une basse séquence galope délicatement dans un cercle sonore qui égrène ses notes dans un corridor cosmique. Une autre séquence, plus nerveuse, encercle ce mouvement qui devient plus spasmodique et fourmille d'une animation ambiguë à l'ombre des froissements de cymbales et de percussions dactylographiées. Bouillon cosmique aux multiples strates synthétisées, Acul démarre tout aussi lentement. Un synthé solitaire dégage des odes aussi symphoniques qu'éclectiques dans un univers irisé de superbes souffles flûtés enchanteurs. Une délicate séquence basse se greffe à cette solitude flûtée et doucement Acul s'anime avec une torsade séquencée qui croisse sur des percussions plus insistantes et une mélodie séquencée qui sort de ce néant cosmique imprévisible. S'ajustant aux ondes moulantes cosmiques qui sillonnent son intro, Lasesias tourbillonne dans une mer de séquences aussi percutantes que turbulentes qui rappellent les mouvements cosmiques de Jean Michel Jarre dans Les Chants Magnétiques. C'est un titre animé d'une vie complexe où les arpèges carillonnés roulent à contresens des séquences dont le tempo minimaliste bat dans un décor musical galactique nappé de belles nappes de synthé qui virevoltent dans une frénésie assez harmonieuse. Tafesani termine ce CONSTELLATION par une belle ode ambiante ceinturée par un synthé sybarite et ses ombres de mellotron. Le rythme du séquenceur forme une danse aussi hypnotique que lyrique, tel un ballet cosmique aux cercles infinis.
Pour un premier opus, Alluste trempe dans une sensibilité inouïe. CONSTELLATION est imprégnée de ce romantisme et cette nostalgie qui est l'empreinte de la musique progressive et électronique italienne. Les parfums et les influences me rappellent aussi les premières œuvres d'une MÉ capricieuse et indomptable qui trouvait compréhension dans le refuge des solitaires errants, dans une vision plus comestible cependant. Comme du Baffo Banfi. C'est un bel album poétique qui mérite amplement sa découverte.
Sylvain Lupari (07/05/08) *****
Available at Alluste Bandcamp
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