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Writer's pictureSylvain Lupari

ALLUSTE: Indifferent Universe (2017) (FR)

“Des figures de rythmes qui évoluent selon les mouvements des séquenceurs uniques à Alluste, Indifferent Universe est dans l'esprit des bons Berlin School”

1 The indifference of the Universe 9:50 2 A small Insignificant dot in the Infinite 7:37 3 Endless Misteries III 7:49 4 Terrestrial effects of nearby Supernovae 8:21 5 The psychology of God 6:37 6 Random Events 8:30 7 Gamma ray Explosion 6:18 Alluste Music (DDL 55:05) (Berlin School)

Un doux mouvement de séquences, zigzagant comme une âme ivre d'amour, ouvre le premier mouvement rythmique de The indifference of the Universe. Premier parce que d'autres mouvements se grefferont. S'empilant ou battant une mesure en parallèle, elles étouffent une structure de rythme pleine de tendresse qui sautille et tournoie entre deux phases, sphérique et ascensionnelle. Un mouvement cliquetant se sépare et trace une mélodie cristalline qui fredonne à ce qui semble être un train pour le cosmos. Avec sa vision de romance et de poésie sur séquences, Alluste propose un autre très intéressant rendez-vous dans son univers où les rythmes ont plusieurs choix de vie dans des structures minimalistes et d'autres évolutives qui sont idéales pour jeter l'ancre de ses mélodies aussi romantiques que lunaires. Comme ici où des nappes de voix rejettent une morsure du rythme et des effets gazeux des synthés afin de sculpter une très belle mélodie éthérée et dont les harmonies acuités déterrent ces octaves qui donnent le frisson. Cette approche valse avec des nappes de séquences stationnaires et nous rappelle toute la dimension lyrique d'Alluste. Cette évolution musicale démine un essaim de séquences qui volent sous formes de rythmes collatéraux avec cette touche délicate propre au synthésiste Italien. Si Piero Monachello a réussi à imposer son style, il flirte toujours avec les passions de ses influences. Comme dans le très bon A small Insignificant dot in the Infinite qui ravivera de très bons souvenirs de la tournée de Tangerine Dream en 1980. Le mouvement du séquenceur ondule comme dans Undulation et sous les étreintes de belles nappes anesthésiantes. L'illusion est sans appel avec cette approche très Franke qui dévie dans une phase pleine de soubresauts et de bonds anarchiques. Les effets, avec un brin de paranoïa dans l'effritement du métal, donnent une touche un peu psychédélique au titre alors que les harmonies sont aussi sans appel! Endless Misteries III est un autre bon titre plein de mélancolie qui est rempli d'intense nappes de voix vaporeuses. Le clavier tisse une mélodie lunaire avec un entrecroisement de lignes harmoniques. Du beau et du bon Alluste qui amène un trop court moment de vélocité dans le rythme. Ce côté très éthéré d'Alluste est encore plus céleste dans The psychology of God. Le titre le plus tranquille dans INDIFFERENT UNIVERSE.

Terrestrial effects of nearby Supernovae étend une introduction psychotronique avec des vapeurs d'éther qui ondoient dans une approche sibylline. Le séquenceur sculpte une ligne de rythme qui épouse la cadence d'un marathonien alors que les effets alourdissent des ambiances qui flirtent avec le paranormal, sinon une forme de démence à venir. Lorsque ces effets s'évaporent et que le rythme semble seul dans sa bulle, des ondes vacillantes chantent comme des spectres en chaleur. Et dès qu'une explosion se fait entendre, le rythme du jogger court comme ces poules que l'on a tranché la tête mais avec une fascinante cohésion. Et encore là, le séquenceur trouve le temps de faire surgir une autre structure en parallèle. Et si petit défaut il y a dans cet album, c'est la durée des pistes qui me semblent trop courtes par rapport à l'appétit d'Alluste en ce qui concerne les phases évolutives de ses rythmes. Comme ici et dans Misteries III. Entre du bon Neuronium et du Software, Random Events propose un autre mouvement de rythme ondulatoire mais avec une poussée ascensionnelle très subtile. Les solos de synthé sont chaleureux et tendrement reposants. Le décor est cosmique avec de belles nappes anesthésiantes qui remplacent les solos en deuxième partie. Des ondes qui réverbèrent en cerceaux continus illuminent l'énigmatique introduction de Gamma ray Explosion. Des effets saccadés étirent ces membranes filamenteuses qui s'entrecroisent avec une approche inquiétante, un peu comme des rires de spectres qui se moquent de la première résonance d'une séquence basse. L'état embryonnaire du rythme reste envahi par cette vapeur intrigante jusqu'à ce qu'un très bon mouvement du séquenceur forge une mesure fluide qui oscille sous ce dense magma sonore. Les parfums de Chris Franke envahissent nos oreilles encore plus lorsqu'une troisième idée du séquenceur lance un mouvement harmonique à l'aube des 4 minutes. Ce mouvement gambade avec insistance, défiant même ces semblants de coups de ciseaux qui virevoltent au-dessus, structurant ainsi une belle finale qui est à la grandeur d'un autre solide opus d'Alluste.

Sylvain Lupari (07/12/17) *****

Disponible au Alluste Bandcamp

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