“Avec la musique d'Alluste, on ne peut se tromper. Splendide de A à Z!”
1 Skyline Runner 15:58
2 Angelic Steps 10:12
3 Sparkling Star 13:26
4 Alpha Nine 12:22
5 Night Illusion 8:56
(DDL 60:54)
(Berlin School)
Ma première affirmation s'adresse aux fans de Alluste! Lorsque je mentionne que la musique du synthésiste Italien possède des parfums de…Bon on va prendre ce dernier album SPARKLING STAR. Des parfums de Gert Emmens et/ou de Tangerine Dream, ce n'est pas pour écrire que Piero Monachello copie ces artistes. Ça ne sert que de points de références. Alors on respire par le nez! Ainsi lorsque je prends la peine d'écrire que le mou mouvement du séquenceur flottant dans une atmosphère de ouate en ouverture de Skyline Runner sonne comme du Gert Emmens, ce n'est qu'un point de référence! Ceci mis au clair, attachez votre chapeau car les deux premiers titres nous entraine dans une spirale de mélancolie.
Le mouvement du séquenceur sculpte une 1ière phase de rythme 85 secondes après avoir entendu la brume cosmique s'installer. Les ions sautillent nonchalamment, effectuant un genre de tracé qui semble dériver mollement dans une ambiance de méditation. Des solos de synthé chaleureux caresse cette brise rythmique avec des offrandes mélodieuses. Le rythme garde cette mollesse séraphique sur un long parcours de près de 9 minutes dans un titre où la présence du synthétiseur, ses airs et ses solos soufflés avec lyrisme, reste son point fort. Le séquenceur se donne un nouvel élan après la 11ième minute, accélérant à peine la cadence avec un mouvement circulaire qui débouche vers un lourd Berlin School ascendant pour une finale où le synthé reste toujours la pierre angulaire de Skyline Runner. Angelic Steps maintenant! On aura beau prendre le titre de tous les côtés et l'observer d'une autre oreille que la conclusion reste la même, c'est une très belle réplique musicale de la pièce White Eagle de Tangerine Dream. Certes, le synthé propose une autre texture mélodique. Mais le clavier et le mouvement du séquenceur y est très similaire. Oui le titre est plus long, et Alluste l'occupe à beau prendre d'autres avenues musicales que les harmonies comme le séquenceur reviennent au point de départ. C'est quasiment comme un nouveau mix… Et un très beau en passant.
L'ouverture de la pièce-titre repose sur une lente danse de nappes de synthés dans un environnement spatial rempli de cristaux sonores sortant d'un robinet harmonique. Cette ouverture flirte avec la barre des 4 minutes lorsque le piano électrique égare quelques accords indécis qui se suspendent à une brume mellotronnée. C'est quelques secondes avant d'atteindre la 6ième minute que se déroule une belle spirale de séquences dont les tonalités flirtent avec celles de Chris Franke dans The London Concert. Aimantée à une ligne de basse animée, la structure emprunte un voyage ascensionnel avec ce faux-pas volontaire du séquenceur qui donne cette impression de courir en trottinant. Cette volute montante est caressée par une brume cosmique, préservant ce cachet romanesque de Alluste. Un petit choc sonore et hop, le mouvement devient plus animé après la 7ième minute tout en conservant l'hypnotisme de sa séduisante spirale du style New Berlin School. C'est sur un autre mouvement flottant du séquenceur que Alpha Nine décolle lentement. Au début, les oreilles entendent des froissements comme si le titre était embué d'une brume de statisme. Le séquenceur déroule son mouvement en concordance avec des airs connus, genre TD dans les années Miramar, plus spécifiquement Goblins Club, même si le synthé y va à l'opposé avec de très belles structures harmonieuses. Le titre prend un second envol près de la 8ième minute, déroulant une structure de rythme plus accélérée et plus spasmodique. Night Illusion se démarque avec un rythme construit sur deux phases du séquenceur, une bondissante et l'autre harmonique, dans un bon Berlin School unique à son style. Bien agrémenté par des effets cosmiques, le rythme court à vive allure avec une belle influence de Chris Franke au séquenceur. Et ça, le musicien Italien connait depuis longtemps l'art du séquenceur par le maître des années 70 et 80.
Avec la musique d'Alluste, on ne peut se tromper. Mon ami Piero a depuis longtemps développé une bonne maitrise du séquenceur, et à ce niveau SPARKLING STAR démontre l'étendue de son talent. En revanche, c'est depuis peu qu'il maîtrise les harmonies et les solos du synthétiseur. Et il en fait un très bel usage sur cet album avec des arrangements mélodieux sis sur des solos élancés et parfois d'une tendresse à couper le souffle. Finalement, mon ami Italien atteint de nouveaux sommets avec une MÉ qui sait comment nous faire voyager, rêver et surtout aimer encore plus ce style que plusieurs considèrent froid, comme dénué d'émotions. Écoutez SPARKLING STAR et vous n'aurez jamais plus cette impression. Splendide de A à Z!
Sylvain Lupari (04/02/22) ****½*
Disponible au Alluste Bandcamp
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