“C'est un album léger et facile à amadouer et qui est rempli de senteurs cosmiques, de mélodies évasives et de rythmes changeants”
1 The Long Night of the Eagle 7:17
2 The Return of the Gods 6:43
3 The Grand Father 5:26
4 Hidden Reality 6:24
5 Dawn of the New Day 8:56
6 The Defeat of Morality 6:53
7 Follow the Wind 5:28
8 The Big Monster 8:32
(DDL 55:00)
(New Berlin SChool, Cosmic Rock)
Après un premier album qui laissait entrevoir de belles possibilités Alluste ne déçoit pas en livrant un 2ième opus encore plus alerte et vivant. THE BIG MONSTER offre 8 titres, tous assez élaborés avec finesse, dans une faune sonore riche où les rythmes percutent sous toutes formes et dans toutes directions, laissant toute la place aux mélodies romanesques. Un style toujours aussi Italien, si charmeur avec un synthé parfois teinté d'ode sonique et parfois lyrique.
Une douce intro romanesque, où flûte et chœurs errent dans un néant parfumé, ouvrent The Long Night of the Eagle. Une fine pulsation dessine un tempo lent qui est ceinturé de strates onctueuses et orné d'effets de crotales percussifs. Ce rythme est en essor et serpente un univers flûté alors que lentement il prend une forme soutenue avec des pulsations qui sautillent aléatoirement et des cymbales technoïdes à la Jean-Michel Jarre. Le synthé étend son lit d'ambiances et d'harmonies avec des nappes de voix vaporeuses alors que le clavier sculpte ses tonalités de guitare. Les percussions s'entrechoquent dans une tension sonore qui s'atténue, laissant un bref moment atmosphérique respirer alors que la batterie ouvre les valves à un séquenceur hoquetant et à une autre ligne séquencée à la mélodie hypnotique. The Long Night of the Eagle dépeint avec justesse l'univers d'Alluste et de son second album. Les séquences sont lourdes et aléatoires. Les rythmes serpentent comme gravitent des structures New Berlin School qui sont en constant mouvement, comme dans The Return of the Gods. Ce titre lourd est construit sur les résonances des basses séquences qui martèlent ses ions sur un enclume. Les vibrations conduisent vers une nébulosité atmosphérique bigarrée. Une séquence isolée ondule par saccades alors que le synthé enveloppe cette structure de ses cerceaux aux boucles corrosives. Le rythme devient un brin complexe avec les multiples visions du séquenceur. Pas assez par contre pour rendre l'album difficile à aimer puisque le synthésiste Italien est très mélodieux avec une facette pour le mélodrame. Des titres comme Hidden Reality, Follow the Wind et la pièce titre, qui flirte sur les cordes d'un western cosmique Italien avant d'exploser avec le martèlement d'une batterie intensive, en témoignent. Une belle guitare acoustique ouvre The Grand Father. Une ligne de basse rampante et ondulante vient grugée cette romance qui s'est liée avec les effets de voix du synthé. Le rythme se fige dans un carrefour de séquences avec des lignes qui vont et viennent ajouter une profondeur riche en diversité et qui n'altère en aucun moment le vision mélodieuse coulant d'un synthé larmoyant et nostalgique. Un beau titre d'une douceur saisissante, tout comme Dawn of the New Day qui progresse toutefois avec plus de force. The Defeat of Morality embrasse les arômes d'un Klaus Schulze plus contemporain avec une séquence dont les accords saccadés sautillent sur les brises d'une sirène solitaire. Les accords métalliques d'un violoncelle se greffent et à cette structure qui enlace différents rythmes séquencés avant de fondre sur un synthé qui s'épanouit sur une finale aux axes sonores s'échangeant lyrisme et hypnotisme. Un gros titre ici!
THE BIG MONSTER est définitivement plus solide et plus raffiné que Constellation. C'est un album léger, sans complexité, rempli de parfums cosmiques et de mélodies évasives qui s'harmonisent aux mouvements changeants du séquenceur dans une vision mélodieuse très romantique. Un bien bel album de MÉ.
Sylvain Lupari (19/07/09) *****
Disponible au Alluste Bandcamp
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