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Writer's pictureSylvain Lupari

ALPHA LYRA: From Berlin to Paris (2013) (FR)

Poétique et étrangement musical pour un opus si ambiant, From Berlin to Paris dégage un immense parfum de tendresse qui dépasse l’enchantement

1 Berlin 6:00 am 12:09

2 Unter den Linden 11:57

3 From Berlin to Paris 19:10

4 Beaubourg 16 pm 15:28

5 Midnight in Paris 8:15

(DDL/CD-r 67:10)

(Melodious and slightly rhythmic Berlin School)

Voilà bien un bail que l'on avait entendu quelque chose de nouveau de la part d'Alpha Lyra. Et je dois admettre que l'attente valait le coup. FROM BERLIN TO PARIS est un bel album imprégné d'une poésie nostalgique qui a toujours alimentée les influences musicales de Christian Piednoir. C'est un voyage musical à travers les boucles intemporelles du temps où Edgar Froese, Michel Huygen et Vangelis hantaient nos rêves avec des mouvements finement séquencés ou carrément astraux sinon morphiques. Mais au-delà de tout, c'est un magnifique album où la musique ambiante redore son blason avec une belle et poétique approche aussi eurythmique que le chant des anges.

Berlin 6:00 am nous réveille pour cette odyssée électronique avec un très beau et délicat mouvement de séquences Teutonique. Des lignes de séquences parallèles sautillent en entrecroisant leurs touches sous des siffles rêveurs d'un synthé à la mélodie fragilisée. Le rythme est contemplatif et suit une courbe oscillatrice avec des ions sauteurs qui voltigent et papillonnent comme des feux-follets égarés dans de longilignes tunnels aux imperfections linéaires. Une autre ligne de séquences, plus harmonique, sillonne cet envoûtant chassé-croisé rythmique, talonnant une nébuleuse mélodie aux harmonies acuités qui squatte les formes oscillatoires de ce doux ballet électronique qu'est Berlin 6:00 am. Après une intro où le vide se meuble de sonorités électroniques, Unter den Linden secoue sa membrane ambiante avec des cerceaux dont les échos accouchent d'un fin mouvement de séquences. Tout est doux, poétique autour de cette dernière œuvre de Christian Piednoir. Et sur cette célèbre avenue de Berlin, les ions sauteurs se mobilisent afin de synchroniser leurs cabrioles nerveuses en sautant dans l'ombre des autres, entrecroisant et harmonisant leurs accords avec d'autres séquences fugitives dont les tonalités de verre chantent avec les souffles et brises des synthés aux arômes d'oracles des neiges. C'est le réveil d'une heure de pointe qui s'installe fébrilement. Onirique, flottant et extrêmement envoûtant Le voyage vers Paris est de souffles et de voix. Des brises de synthé qui flottent comme des larmes de mélancolie et des voix de nymphes des cieux qui susurrent la nostalgie, From Berlin to Paris est une longue ode à la contemplativité. Un peu comme si nous étions assis dans un train à regarder filer le paysage devant nos yeux plein de nostalgie. Les voiles d'éther à la Neuronium flottent avec une telle beauté sibylline que nos oreilles se ferment au monde extérieur, cherchant le confort de l'ésotérisme dans la nitescence de ce ballet morphique pour voix célestes et ondes de synthés enveloppantes. Doux, beau et séraphique. Les synthés chantent avec une telle douceur et semblent posséder une âme que Christian Piednoir est un sorcier. From Berlin to Paris ouvre les portes de la perception à un univers ambiant qu'Alpha Lyra orne de délicates mélodies morphiques. Ambiant et tout autant musical, Beaubourg 16 pm prolonge le voyage lénifiant de la pièce-titre avec de fins arpèges carillonnés qui tintent dans de longs et enveloppants soupirs de brume. On flotte dans cette Voie Lactée tissée d'étoiles musicales qui scintillent et chantent une berceuse pour insoumis. Le doigté d'Alpha Lyra pour les mélodies ambiantes nous fait découvrir un univers apaisant qui peut être aussi mélodieux que reposant. Surtout avec Midnight in Paris et ses voix séraphiques qui flottent et se perdent dans des lignes de synthés aux souffles de brume.

Poétique et étonnamment musical pour une œuvre aussi ambiante, FROM BERLIN TO PARIS dégage un immense parfum de tendresse qui dépasse l'enchantement. Si dès les premières minutes on se laisse entraîner par le chapelet de séquences scintillant, on se laisse aussi graduellement séduire par les phases ambiantes qui tranquillement s'invitent jusqu'à former une immense ode atmosphérique où les souffles des vents aux teintes de voix angéliques hantent nos oreilles bien longtemps après que l'on se soit assoupi. Tout simplement beau!

Sylvain Lupari (11/07/13) ****½*

Disponible au Alpha Lyra Bandcamp

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