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Writer's pictureSylvain Lupari

Alpha Wave Movement Harmonic Currents (2015) (FR)

Updated: Nov 3, 2022

C'est un album d'ambiances sombres et profondes dont la musique flotte entre la série Immersion de Steve Roach et les charmes du splendide M'Ocean

1 Harmonic Currents 30:08 2 Nautilus Dream 30:02 Alpha Wave Movement Music (CD/DDL 60:10) (Ambient music)

Lorsque que Gregory Kyryluk m'a fait parvenir son dernier album, il a pris soin de m'aviser qu'HARMONIC CURRENTS allait être très différent de ce qu'il a l'habitude de nous offrir. D'ordinaire, la musique d'Alpha Wave Movement transite entre des rythmes et des ambiances qui sont très près d'une sérénité astrale. Et si Gregory Kyryluk veut faire dans le gros rock cosmique, il réinvente sa signature avec le projet Thought Guild. Sinon, sa musique est de soie et très enveloppante. Donc, pourquoi je serais surpris à l'écoute de cet album? Parce que c'est hyper tranquille! Inspiré par les insondables mystères des océans et de leurs profondeurs aussi fascinantes qu'intimidantes, comme les confins du cosmos, HARMONIC CURRENTS est une ode à cet univers où le bleu tourne au noir. Comme les lueurs des yeux, comme les fils de la vie. Dans une aventure sonique qui a atteint le point culminant du lyrisme avec M'Ocean de Michael Stearns, Gregory Kyryluk tire son épingle du jeu avec deux longues structures où la sensation de se laisser submerger par les profondeurs des océans est nettement tangible.

L'introduction de la longue pièce-titre ensevelie nos pensées avec une multitude de vagues qui roulent sur les assises de la sérénité. Des voix de sirènes flottent avec de lents bourdonnements dont la fragile acuité est submergée par des tons plus sombres. C'est le combat entre la nitescence et ses ténèbres qui guide les premières émotions de Harmonic Currents. Les ondes vampiriques graves sont comme des menaces qui se faufilent entre la multitude des houles d'où tintent les couleurs écarlates des abysses. Alpha Wave Movement nous amène au plus profond des remous harmoniques où l'eau et son oxygène vitriolique est la maître absolu de nos émotions avec une présence menaçante qui est plus étouffante qu'éthérée. L'aspiration vers les bas-fonds continue son imparable périple jusqu'à ce qu'une vision plus scintillante où les reflets translucides du soleil dansent avec notre état hypnagogique. Ces profondeurs océaniques ont les mêmes couleurs que celles de M'Ocean et leurs reflets dansent comme une nuée de lucioles aquatiques dont le prisme de leurs chants est absorbé par une chorale de sirènes encore virginales qui tentent d'apaiser nos sens. Construit autour du même pattern atmosphérique mais moins sibyllin, et peut-être même un peu plus musical, Nautilus Dream exploite toujours cette pesanteur des vagues océaniques qui nous entraînent cette fois-ci vers des territoires nettement plus éthérés avec une finale, et ses éléments ambio-océaniques, qui s'unissent dans une fascinante symphonie où la porte du cosmos nous semble tellement liée avec les profondeurs des océans. C'est sans nul doute le point culminant de HARMONIC CURRENTS avec cette deuxième partie de Nautilus Dream qui termine avec une finale bariolée de mouvements et de gémissements dont les rayonnements soniques atteignent un degré d'intensité et de couleur des tons jusqu'ici inconnu à mes oreilles. C'est puissant et enveloppant, parfois même dérangeant, avec un étrange parfum soporifique aussi séduisant que la série Immersion, de Steve Roach, mais avec un élément de prisme sonique aussi enchanteur de celui de Michael Stearns dans M'Ocean. Un habile mélange qui nous transporte littéralement aux portes de nos rêves. Je le sais pour l'avoir expérimenté.

Sylvain Lupari (05/02/16) ***½**

Disponible au Harmonic Resonance Recordings Bandcamp

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