“Somnus est un album réalisé dans l'esprit de la musique ambiante analogue du genre Pacific School à l'aube des années 80”
1 Sonoran Silence 13:26 2 Be Here Now 9:48 3 Bioelectric Traces 7:36 4 Transient Molecules 4:42 5 Ting-Sha 10:23 6 Patterns of Fragility 8:01 HRR182012 (DDL 54:01) (Ambient Music) (V.F.)
SOMNUS est le dieu du sommeil dans la mythologie romaine. C'est aussi le dernier album d'Alpha Wave Movement! Et on devine tout de suite où Gregory Kyryluk veut nous amener lorsqu'il mentionne que cet album s'appuie sur l'esthétisme sonore du début des années 80, alors que la musique inductrice à la méditation était en pleine expansion, notamment au sud des États-Unis avec l'émergence d'artistes tel que Steve Roach, Michael Stearns, Robert Rich, et bien d'autres. Des musiciens qui effectivement amenaient le genre vers des cieux moins austères et plus harmonieux.
Sonoran Silence débute avec une brise iridescente qui fait onduler ses couleurs sibyllines. Des filaments de voix dessinent une lointaine chorale dont les fredonnements parviennent essoufflés à nos oreilles. Mais le ton est juste et les voix jettent une encre féminine qui flotte comme un parfum d'extase. Un long mouvement sans rythme, mais pas dénudé de passion, se trace entre nos oreilles. Les filets de voix rappellent ces vagues chants idylliques de Michael Stearns, je pense entre autres à M'Ocean, alors que les oblongues caressent tonales semblent avoir des parfums de Chronos. Les essences de Stearns abondent ici, surtout après la barre des 6 minutes où une délicate mélodie sculptée par des arpèges furtifs amènent nos sens ailleurs. Même dans son étoffe de musique d'ambiances méditatives, la musique d'Alpha Wave Movement est constamment en mouvement. La deuxième partie de Sonoran Silence privilégie une valse de drones soniques dont les résonances entachent cette délicieuse approche mélodieuse entre les deux antipodes. Mais ce mélange sculpte un très bon moment qui nous a tant séduit dans Structures from Silence de Steve Roach. Be Here Now propose une introduction soufflée dans une flûte en verre dont les harmonies incandescentes font gambader une troupe de séquences harmoniques qui sautillent innocemment dans un décor luxuriant, comme ces chutes d'eau sur une île sans terre. La musique vit au travers ces parfums d'harmonies sibyllines qui se répandent comme des coulées astrales montant vers les cieux. Une très belle musique qui rejoint de façon exquise les grands moments du genre dans les années 70-80. Passion et rythme, Bioelectric Traces est le titre le plus intense de SOMNUS. Des séquences scintillent en dessinant des arcs circulaires qui vont et viennent dans un décor paradisiaque. La chorale est nourrie d'un mixte parfait alors que des woosh et des waash de synthé enveloppent la musique d'élans passionnels qui donnent une dimension très intense à ce titre est en réalité le carrefour des ambiances de cet album. Le court Transient Molecules est comme cette musique de documentaires qui expliquent les mystères du cosmos. Comme des martelets sur une enclume de verre, les arpèges cristallins de Ting-Sha nous amènent vers les secrets de la méditation Orientale. Ces larmes de musique se fondent dans les ombres des brises, éparpillant ici et là des filandres de soie qui résistent et apportent toute la nuance nécessaire à ce concerto pour drones et ses résonances. Patterns of Fragility termine SOMNUS l'avait débuté. Soit avec de fins arpèges lumineux après un parcours de brises sombres et enveloppantes. Et ces arpèges amènent toute l'intensité harmonieuse nécessaire pour que la musiquesoit réellement à la hauteur des souhaits de son compositeur qui voulait faire une musique ambiante dans l'esprit des grandes œuvres du genre du début des années 80 par des artistes américains et à l'aide de synthés analogues. Et c'est très réussi!
Sylvain Lupari (20/01/19) *****
SynthSequences.com
Disponible au Harmonic Resonance Recordings
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