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Writer's pictureSylvain Lupari

AMIN: Sadhana (2007-2021) (FR)

Une musique méditative, parfois sauvage et parfois sensuelle mais toujours spirituelle

1 Buddha Calls 17:07

2 Tuvan Dreams 7:58

3 Reunion 10:06

4 Mandala 3:19

5 Evening Meditation 19:33

6 Growing to Maria 5:50

(DDL 65:05)

(Meditative ambient music)

Le label Allemand SynGate fini l'année 2021 en force avec un mois d'octobre comprenant des rééditions de vieux albums qui sont passé sous le radar lors de leurs timides lancements. Outre Mythical Pursuit de Syndromeda, un autre des personnages de Danny Budts se voit décerné la palme d'une nouvelle réédition sans nouveautés ni remastering de son projet Amin. Paru sur le label de Syndromeda en 2007, SinSyn, SADHANA laisse entendre le musicien Belge entreprendre un virage pensif avec un album de méditation Indienne. C'est suite aux leçons de soufies, importées en Belgique par Hazrat Inayat Khan (Inde 1882 - 1927), qu'il a sorti cet album de pure méditation orientale sous son nom soufi Amin. Pour 65 minutes, Syndromeda délaisse les sentiers de la MÉ de style Berlin School pour embrasser les effluves d'une musique aux ambiances ethniques, tantôt sauvage et tantôt sensuelle mais toujours spirituelle.

De lourdes nappes de bourdonnements flottent avec pesanteur en ouverture de Buddha Calls. Sous ces nappes ondoyantes perce une douce mélodie frappée sur des arpèges déguisés en corde de harpe, ou de guitare. Ce lent mouvement d'une solennité envahissante se recouvre de pads de brume et d'une mélodie flutée qui est soufflée par un mellotron alors que tintent des cymbales pieuses résonnant dans une ambiance céleste. Poignant et strident, le chant du mellotron conduit cette ouverture méditative de vers les premiers tam-tam, autour de la 8ième minute. Lascive et sensuelle, cette délicieuse danse de bohémiennes Hindoues épouse le mouvement de ses percussions tribales qui accélèrent la cadence jusqu'à enivrer les sens, alors que les charmes flûtés restent à portée d'oreilles. Très différent de ce que Syndromeda à l'habitude de présenter, Buddha Calls est une superbe ode musicale à la Mind Over Matter, album Music for Paradise, où la relaxation rencontre une beauté musicale inattendue. Deux coups de clochettes tibétaines ouvrent les sentes de l'étrange Tuvan Dreams. Une longue tirade lugubre et bourdonnante, comme une lamentation de bourdon géant, émerge avec un chant de gorge qui fait fondre sa colère sur un débit des percussions au pouvoir ensorceleur. Une panoplie d'instrument tribal défend cette oraison gutturale digne des shamans de l'Ouest Étatsunien. Transcendant un monde de réverbérations à la Steve Roach, mais plus gras et plus lourd, Amin dépose une structure de rythme qui accélère la cadence tout en tissant ces solos stridents de son synthé alors que d'autres effets percussifs enflamment la danse de Tuvan Dreams qui s'arrête net, 20 secondes avant la 6ième minute, laissant ce chant de gorge nous conduire à une finale sonnée par deux coups de clochettes spirituelles.

Reunion s'appuie aussi sur ces chants de gorge mais dans une lente structure de blues cosmique. Une nouvelle voix s'ajoute fredonnant un texte dont les incantations du chanteur épouse le sourd élan de la basse, ajoutant encore plus au charme de ce titre qui est une sorte de danse acoustique, sauf pour les harmonies du synthé qui sont toujours aigues avec une forte propension pour les contes des 1001 nuits d'Aladin. Exotique et envoûtant, Reunion est un titre qui évolue avec beauté et tendresse et dont les arrangements, tant rythmiques que mélodieux, de Danny Budts sont superbement songés. Tout un contraste par rapport à Mandala qui fait bande à part avec une structure de rythme Arabe effrénée dans une atmosphère survoltée par ces drones aux réverbérations aigues. Evening Meditation est le plus long titre sur SADHANA. Un titre méditatif qui prend forme à partir d'un long souffle tranquille du mellotron qui balaie les plaines et dunes désertiques avec un faible bourdonnement oratoire qui sculpte ses douces oscillations. Des chants lointains accompagnent cette procession de la quiétude qui poursuit son chemin spirituel sur ses 20 minutes. Growing to Maria conclut avec une approche plus occidentale, plus New Age avec un superbe piano sensible et mélodieux, parfumé d'arrangements orchestraux dans le ton et de chœurs poignants aux vocalises très hautes. Un Ave Maria à la Vangelis qui termine divinement un album étonnant de douceurs et de charmes spirituels du Moyen Orient.

Sylvain Lupari (23/10/21) *****

Disponible au SynGate Bandcamp

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