“Un gros coup de cœur! Inspirée par JM Jarre, la musique vous fera voler et tourner dans ses propres visions de la MÉ cosmique”
1 Aethereal Fields I 5:45
2 Aethereal Fields II 7:17
3 Aethereal Fields III 7:05
4 Aethereal Fields IV 8:42
5 Aethereal Fields V 7:21
6 Aethereal Fields VI 2:37
7 Aethereal Fields VII 8:02
8 Aethereal Fields VIII 6:11
(DDL 53:00)
(Cosmic French School)
La MÉ vit dans un autre pays, et un gros à part ça; la Russie. C'est suite à un post sur la page Facebook de Synth&Sequences que je me suis intéressé par la musique de Andrey Klimkovsky. Un nom était associé à sa musique; Jean-Michel Jarre. Je savais que le musicien Français était populaire en Russie, mais pas au point d'avoir engendré des artistes influencés par sa musique. J'ai jeté une oreille dans son site Bandcamp. J'ai bien aimé ce que j'ai entendu et sachez que ce musicien russe a déjà plus de 100 albums à son crédit. Et pourtant, ce n'est qu'en Décembre dernier que j'ai vu son nom pour la première fois. Ce que j'ai entendu me plaisait assez pour demander au musicien Russe une copie promotionnelle de son dernier album AETHEREAL FIELDS. Et non, il n'y a aucun lien avec Magnetic Fields! Ne cherchez pas ici un musicien qui imite JMJ, vous serez déçu. Hormis la texture d'ambiances fortement imbibée par celle du musicien Français dans Oxygène et Equinoxe, la musique de AETHEREAL FIELDS coule dans une paisible vision cosmique avec des séquences qui ondulent plus que galopent et des synthés avec des pointes harmoniques propres au musicien Russe.
C'est tout en douceur que Aethereal Fields I amorce notre voyage planétaire. Un immense banc de wooshh, où crépitent des bruits blancs comme des bruits fantômes, nous amène à cette ligne de synthé qui étend ses révérences dans une ambiance cosmique des plus étoffées. Les nappes se collent l'une à l'autre, éveillant des souvenirs de En Attendant Cousteau sous un ciel étoilé, surtout avec ces délicats arpèges pianotés sur un clavier de brume. Doux, ambiant et flottant, Aethereal Fields I s'arrime à Aethereal Fields II et ses arpèges circulaires dansant dans le sens contraire des nappes orchestrales. Un niveau d'intensité se greffe à cette ouverture où le Cosmos effleure déjà nos lobes d'oreilles. Les percussions arrivent autour de la 3ième minute. Le débit ne sert qu'à bien assoir ce festival de séquences papillonnantes et ces nappes de synthé devenues des solos mélodieux. En fait, le rythme circule plus par l'élan des arpèges séquencés et ces denses nappes orchestrales mouvantes qui concourent dans le même sens depuis quelques tours que les percussions qui ont tout de même accentué le débit. On note une influence de Jarre dans les harmonies errantes de AFII. Et les percussions ont beau instituées un battement aussi solide qu'un métronome, le rythme appartient à ces séquences et ces nappes de violons brumeux. On remarque de plus en plus l’ombre d'une basse qui devient dominante alors que Aethereal Fields II retourne dans les vents creux de l'espace. Cette ligne de basse nourrie le suspens des basses pulsations circadiennes dans l'ouverture de Aethereal Fields III. Le synthé lance des lignes agonisant de leurs stries prismatiques alors que le clavier sculpte discrètement un légère marche militaire. Le rythme se forge dans une intensité croissante et ces sourdes impulsions de cette masse de nappes tissées en une mosaïque dont les mailles laissent filtrer les cruelles lamentation des synthé. Et c'est un synthé, avec son chant mélancolique, qui s'arrime le mieux aux percussions et aux basses pulsations structurant ce rythme lento. Les solos sont étonnement enjôleurs avec cette légère tinte sibylline flirtant avec décor cosmique qui frise la perfection.
Des tintements de clochettes accueillent les premiers pas de valse morphique de Aethereal Fields IV. La mélodie erre depuis AFI et n'a jamais parue aussi belle qu'ici. Le rythme exploite toujours ces oblongs mouvements lascifs jumelés aux fascinants chants des synthés. Il progresse encore avec cette courbe d'intensité qui s'est installée dans la vision mélodieuse des synthés qui sonne tellement plus véridique avec le piano électrique de AFIV. La finale du titre exploite cette vision éthérée cosmique avec des fredonnements séraphiques se transformant en une longue brise caverneuse. C'est de cet endroit que le rythme explose avec une série de boucles qui roulent sur un tapis de percussions électroniques aux diverses tonalités. Toujours très actif et créatif, le synthé tisse une ligne mélodique qui est coulée dans de magnifiques solos accrocheurs. Échangeant son air spectrale pour une mélodie plus enjouée par le clavier, le synthé reste majestueux avec une empreinte émotive qui n'a d'égale que sa vision mélancolique joliment saupoudré, avec des teintes et des formes différentes, sur les 4 premières parties de AETHEREAL FIELDS. Après l'utilisation des synthés, le jardin des tonalités cosmiques est le secret le mieux gardé de l'album. Sur Aethereal Fields V, ils sont aussi les complice de cette explosion, autant rythmique que mélodique, en laissant partir un essaim d'arpèges scintillants. Ces arpèges jouent avec les solos de synthé, amplifiant un effet d'écho qui remplit les oreilles de bonheur. Un très solide titre, et un des plus beaux que j'ai entendu en 2020. Le sommet émotionnel de l'album atteint, il faut revenir sur terre. C'est la raison du court titre d'ambiances cosmique qu'est Aethereal Fields VI. Aethereal Fields VII est une belle ballade structurée sur 2 accords bien ajustés sur les percussions. Ça donne un débit lent, circulaire et envoutant, voire magnétisant, qui peu à peu s'embellit de belles orchestrations lunaires. Le synthé est toujours beau et a appris à laisser sa place au piano qui allège les ambiances d'un titre lourd et lent couronné d'une vision mélodieuse cinématographique. La ritournelle mélodieuse s'ancre et fini par créer son ver-d'oreille entre ces arrangements qui sont incroyablement beaux et très émouvants par moments. AETHEREAL FIELDS aurait pu se terminer là! Puisque Aethereal Fields VIII n'ajoute rien en reprenant un peu la démarche de Aethereal Fields VII. Le titre termine l'album avec un rythme plus animé par l'excitation des oscillations bouclées construit en contrepartie sur un maillage d'effets électroniques, de sobres percussions et de séquences aux tonalités mixtes. Cette dense texture reçoit les doléances d'un synthé et de ses solos mélancoliques qui me donnent cette impression de circuler au-dessus d'un cowboy solitaire et de son cheval traversant les déserts cosmiques où sans doute Andrey Klimkovsky a une autre histoire à nous raconter. Il ne lui reste juste à la mettre en musique 😉!
Un GROS coup-de-cœur! J'ai bien aimé découvrir la musique du musicien Russe qui semble être très à l'aise au niveau composition et arrangements dans AETHEREAL FIELDS. Quoique lents, les rythmes nous tiennent éveillés grâce à des structures évolutives dont le charme premier reste ces solos de synthé dilapidés aux 4 coins d'un album très séduisants et dont la musique tourne autour des influences de JMJ sans rien copier, ni imiter.
Sylvain Lupari (18/01/21) *****
Disponible au Andrey Klimkovsky Bandcamp
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