“C'est la chair de poule à vif que j'ai avalé les 58 minutes de cette ode cosmique”
Antares Nebula 58:30
(DDL 58:30) (Cosmic EM)
J'aime la musique! Et par-dessus tout, j'aime ça lorsqu'elle me fait voyager dans des galaxies sonores où l'imagination n'a plus de frontières. Et j'ai particulièrement aimé ce voyage intersidéral que Andrey Klimkovsky nous propose avec son impressionnant nouvel album ANTARES NEBULA. AK m'a contacté il y a quelque semaines afin d'attirer mon attention sur son tout nouvel album. Ses commentaires étaient simples; je devrais aimer son nouvel album. Et j'ai adoré! Voici pourquoi…
Cette très belle odyssée spatiale débute avec une nappe de synthé et son ascendant cosmique qui peu à peu nous isole dans nos écouteurs, la meilleure option qui soit pour se laisser emporter par ce dernier album du musicien russe. Il y a déjà ces lignes en formes de serpents à crotales qui ornent un décor prenant une aisance plus dramatique avec le poids d'une nappe de basse toujours plus convaincante. D'autres nappes s'empilent et soudainement, nous sommes dans un univers où les frontières de Oxygène et Équinoxe. Ces pulsations et l'invasion de bibittes à crécelles forcent le synthé à récupérer son dû avec des larmes horizontales inspirées des émotions futuristes de Vangelis. C'est une très belle mise-en-scène de AK qui continue à souffler le chaud et le froid en créant une mosaïque de nappes dont les teintes divergentes épousent un crescendo se formant autour des nappes babyloniennes d'un synthé qui ne semble jamais à court d'inspiration, ni d'élans afin de créer une masse qui devient de plus en plus émotive. Ce premier bloc, nous sommes autour de la 10ième minute, démontre la créativité de Klimkovsky afin d'éviter que sa lente spirale dérivante ne soit un évènement redondant. Régulier comme une horloge, la barde électronique russe ajoute constamment une nouvelle teinte ou un nouvel élément afin d'éviter les répétitions hypnotiques stériles. Ici, c'est le séquenceur qui délie graduellement la portée de sa ligne de rythme dans une masse musicale cinématographique imposante au niveau de son émotivité. Et elle vient de loin lorsque nos oreilles la discerne. Frêle et spasmodique, elle reste en retrait alors que le synthé déploie ses nappes orchestrales remplies d'intensité et de larmes des âmes. Dispersées, les bribes d'harmonies et de solos sont aussi des actes musicaux qui suscitent constamment notre curiosité émotive. Les roulements des grosses caisses surprennent nos oreilles lorsqu'elles annoncent le second volet de Antares Nebula, 10 secondes après la 24ième minute.
Percussions électroniques, séquenceur et ligne de basse se réunissent afin de créer un gros rock cosmique circulaire initialement rempli de stries écarlates criant la liberté. Les nuances appropriées, pour nous faire frémir comme jouir de cet imposante structure animée, sont délicatement insérées afin de toujours motiver l'écoute. Un autre roulement de grosses caisses, quelques 6 minutes plus loin, investit Antares Nebula de sa nouvelle quête interplanétaire avec une pléthore d'effets sonores cosmiques. Nous sommes maintenant dans du gros rock, lourd et lent, qui sème la terreur dans les voies intergalactiques alors que les étoiles scintillent maintenant dans ces nappes sonnant comme un gyrophare apocalyptique à la Vangelis. Et ces nappes deviennent des fragments de solos aux tonalités aussi intenses que poignantes. Mes bras me picotent tant mes poils visent le plafond! Et ce n'est pas fini. Un autre roulement de grosses caisses surgit 8 minutes plus tard. C'est à ce moment que Andrey Klimkovsky décide de sortir son piano et d'inonder nos oreilles de moments aussi intenses que ceux de Otarion ou encore Bernd Kistenmacher. Et moi, je m'épuise dans cette spirale qui n'arrête pas de générer émotion par-dessus émotion. Une imposante cassure survient 11 secondes après la 41ième minute. Antares Nebula garde la même intensité mais ralenti sa vélocité. Le piano est encore sublime et la décomposition de ses notes ajoutent une dimension unique, un peu comme si les erreurs calculés tentaient d'entacher la pureté de cette ode musicale vibrante d'émotions. Les roulements de tambours sont de plus en plus rapprochés, redéfinissant le caractère de ANTARES NEBULA chaque fois. Et peu à peu, ce gros titre ventile sa colère en diminuant sa vélocité afin de se terminer dans un Cosmos où ses effets sonores ont perdu tout repères. La finale idéale pour un titre de cette envergure.
Amis lecteurs, vous connaissez mon extrême sensibilité. Inutile de préciser que je suis tombé dans ANTARES NEBULA dès la première écoute. Poignant et intense! Et Andrey Klimkovsky le savait, sinon il ne m'aurait jamais annoncé les couleurs de ANTARES NEBULA avec autant de fierté. Et je le comprends! Pour moi, cet album fait parti de ceux plus contemporains qui s'ajoutent à ma liste de musique des années 70 et 80. Comme Utopia, I Remain, The Demon Haunted World, Until We Meet The Sky, etc…
Sylvain Lupari (03/07/21) *****
Disponible au Andrey Klimkovsky Bandcamp
Comments