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Writer's pictureSylvain Lupari

ANDY PICKFORD: Harmonics in the Silence (2016) (FR)

“Au cours de ses 3 heures et de ses structures minimalistes remplies de rythmes changeants, Harmonics in the Silence cache des trésors qui satisferont les oreilles curieuses et avides de tons”

1 Section One (Pieces 1-5) 1:04:17 2 Section Two (Pieces 6-10) 1:04:07 3 Section Three (Pieces 11-15) 1:09:26 Andy Pickford Music

(DDL 197:50) (Minimalist, ambiospherical and slow beats)

Autant Andy Pickford s'est fait silencieux, à 2 reprises dans les années 2000 pour une absence de 12 ans, autant il est redevenu aussi prolifique, et même plus, depuis 2010. Juste en 2016, AP a réalisé pas moins de 2 albums et 5 EP. Et restait-il encore du jus, de la créativité et des choses à mettre en musique pour cet incroyable voyage inter sonique épique et protéiforme de plus de 3 heures qui voit le jour en toute fin d'année 2016? Il faut croire que oui! Honnêtement, qui peut vouloir se taper 3 heures d'écoute consécutive sur le même artiste? C'est pourquoi il est assez difficile de chroniquer un tel monument sonore puisque nos idées sur la 1ière section se fondent sur la 2ième et puis sur la dernière, même que des fois une section nous fait oublier l'autre. C'est sans compter que 3 longs titres construits autour d'une structure minimaliste peuvent engendrer des longueurs. À moins d'être magnétisant comme ces structures que Mister Pickford développe avec beaucoup d'imagination et d'arrogance caustique qui ont dominé les belles années de Binar. Chaque section est divisée en multiple parties, faisant de la musique de HARMONICS IN THE SILENCE un truc qu'il faut entendre attentivement, car une écoute distraite alimentera chez l'auditeur un effet de redondance. Quoique les deux approches restent toujours autant délicieuses! C'est dans une vision des rythmes très diversifiés que Section One (Pieces 1-5) débute cette fascinante odyssée sonique d'Andy Pickford. Un beau tumulte sonique, causé par des riffs qui galopent dans une toile sonique imbibée de nappes écarlates, grignote notre lobe d'oreille où voix et effets multicolores des synthés ne peuvent résister à l'attaque des percussions qui sont en mode Techno pour flâneurs. Des effets cosmiques et les chants des sillons d'étoiles filantes animent ce firmament musical dont les percussions plus agressives accentuent la cadence vers la 7ième minute. Nappes de voix, effets cosmiques sculptés par un séquenceur en mode sauter-sur-le-même-beat enveloppent la vigueur des percussions jusqu'à ce que des ambiances plus nébuleuses gobent le dernier vestige d'un séquenceur et des riffs de six-cordes autour de la 12ième minute. Un passage d'ambiances glauques où le vide est dépeint avec la justesse d'un Steve Roach qui dure à peine 5 minutes avant qu'une structure lourde et entraînante nous ramène sur un beat de danse cérébrale. Des séquences ruissellent en suspension autour de ce rythme qui bat entre les caresses d'un down-tempo et ces ambiances lugubres qui tenaillent constamment la musique d'AP, à tout le moins depuis que j'ai dompté le premier Binar. Et là, les choses s'accélèrent! Une autre ambiance de vide, où rôdent toujours ces nappes de voix sourdes, étouffe la menace rythmique autour des 25 minutes. Des effets cosmiques, de même que des morsures du vide, balaient les ombres de rythmes qui se lèvent sous le forme de cercles stroboscopiques ou de percussions blafardes donnent un bel attrait à ce passage d'ambiances qui est constamment attaqué par diverses formes de rythmes embryonnaires. Si parfois une se lève, c'est pour un court moment puisque Section One (Pieces 1-5) est en mode protéiforme et ce jusqu'à la toute fin où bouillonnent et étouffent moult tentatives de rythme. Section Two (Pieces 6-10) est construit sur le même principe, sauf que la bataille entre les ambiances, plus cosmiques et plus illuminées ici, et des formes de rythmes toujours aussi variables est plus équitable ici. Il n'y a rien d’explosif et tout reste relativement tranquille. Une belle mosaïque qui flirte entre de l'Électronica, un peu de rock et beaucoup d'ambiances plus séraphiques avec des harmonies qui se dispersent lorsque les rythmes naissent. Section Three (Pieces 11-15) est le titre le plus homogène de HARMONICS IN THE SILENCE. Andy Pickford déploie tout un travail harmonique sur une structure minimaliste qui sert d'ancrage entre de bons échanges entre ambiances et rythmes toujours un peu plus accentués. L'introduction est sculptée dans une symphonie de vent creux qui fait très Steve Roach. Ces vents se butent à une muraille et se transforment en brise cosmique avec des effets de rythme et d'oscillations stroboscopiques qui introduisent un down-tempo très étiolé autour des 18 minutes. Le rythme est lent et les ambiances restent nourries d'effets percussifs et stroboscopiques, donnant à cette 2ième section un délicieux effet d'apesanteur. Un effet de down-tempo morphique circulaire qui nous magnétise pour les 7 prochaines minutes. Arrive ensuite une autre phase d'ambiances spatiales, où voix de la NASA et effets du genre flottent dans de belles orchestrations cosmiques. Le rythme qui en découle est un bon down-tempo du genre de Solar Fields avec de belles nappes de voix et de beaux effets, tant au niveau du rythme que des ambiances. C'est un des très beaux moments de HARMONICS IN THE SILENCE. Un rythme très Trance Techno secoue violement le bref passage d'ambiances qui a réduit ce beau down-tempo au silence. C'est très entraînant, même violent, et ça dure un bon 6 minutes d'essoufflement avant qu'un autre passage d'ambiances, toujours assez coloré, serve de pont vers le plus beau moment de HARMONICS IN THE SILENCE qui inonde nos oreilles, et qui souffle à ces mêmes oreilles « on le refait jouer? » d'un délicieux down-tempo orné d'une très belle mélodie. Une superbe finale pour une œuvre épique qui envoûte mais qui demande beaucoup de temps. L'écoute en simultané est toute une bataille contre le temps, on parle tout de même de 3 heures de zique ici, sauf que ça demeure la meilleure façon de déguster ce long fleuve sonique d'Andy Pickford qui, comme une longue expédition, cache de très beaux trésors à découvrir…

Sylvain Lupari (08/04/17) ***½**

Available on AP Bandcamp

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