“AP ne fait pas les choses à moitié en mettant tout de Tf sur la table pour ses fans”
Remaster 2021 70:00
1 Terraformer 7:02
2 Mesmereyes 4:41
3 Summers Past 5:55
4 Akira 7:02
5 Djangotron 5:18
6 Out of the Darkness 4:01
7 Get Dyson 6:29
8 Darklands 7:06
9 Asgard 6:00
10 Twilight in Valhalla 5:27
11 The Furnace 5:43
12 Still Waters (Run Deep) 5:10
Bonus Tracks 118:23
(All 2021 Remasters)
14 Live Medley I EMMA 1994 Derby (2021 Remaster) 18:20
15 Live Medley II EMMA 1994 Derby (2021 Remaster) 26:51
16 Live Medley III Guildhall 1996 Derby (2021 Remaster) 12:46
17 The Furnace (Anvil Mix) 7:31
18 Dreifarbig Bomber 5:34
19 Arc of Infinity 10:13
21 Overlander 5:14
22 Sundance 6:00
23 The Last Sundown 4:34
24 The Girl from Planet X 2012 (2021 Mix/Master) 5:13
25 Asgard 2012 (2021 Mix) 6:24
26 Out of The Darkness (2021 Version) 4:37
(DDL 238:24)
(England School, E-Rock, EDM, Synth-Pop & New Wave)
Oh non, Andy Pickford ne fait pas les choses à moitié! Et c'est juste dommage que ses rééditions ne soient disponibles qu'en téléchargement parce que les bonus qu'il partage avec ses fidèles supporteurs auraient de quoi faire pâlir bien des artistes. Dans une impressionnante collection musicale dépassant les 4 heures par au moins 18 minutes, l'excentrique sorcier des sons et de musique de Derbyshire revisite toutes les facettes de son 3ième album TERRAFORMER réalisé entre septembre 93 et janvier 94. Suivi par Maelstrom, ce CD discontinué explore tout de même les mêmes patterns avec des compositions conçues pour séquenceurs avec des rythmes toujours très énergiques et des mélodies soufflées par un synthétiseur en éveil. En total maîtrise de ses capacités…et elles sont énormes! Et si on possède la version Centaur Discs – CENCD008 de 1994? Vous êtes chanceux et vous êtes un des rares. La sonorité est assez différente avec une texture de basse plus équilibrée sur cette nouvelle édition. Assourdissant la puissance des rythmes et équilibrant en contrepartie les ambiances des mélodies. Mais la transition se fait plutôt bien vers cette nouvelle remasterisation en 24 Bits. De plus, le département des bonus est rempli à ras les oreilles avec une sélection de titres revampés qui appartiennent à l'album Dystopia, paru l'année d’après.
L'approche théâtrale de la pièce-titre nous embarque tout de suite dans les profondeurs de TERRAFORMER 2021. Si la version originale laissait très bien entendre la débâcle des percussions se placer derrière cette fusion de nappes chloroformiques et le récit du vocodeur, le son est plus étouffé dans cette version remixée. Mais c'est 50-50. On perd un peu ici et on gagne beaucoup ailleurs, comme ce mouvement de séquenceur auquel se joint des bongos électroniques. Mélodiste incomparable, AP en tisse une ici à mon goût sur un mid-tempo lourd et bien matraqué par les percussions. Soufflée par le synthé, cette mélodie en est aussi copieusement arrosée par de très bons solos de synthé. Mesmereyes nous tombe dans les oreilles avec un rythme rock pour une structure synth-pop avec une voix chantée par AP dans un vocodeur. Le rythme est enlevant et agrémenté de bons solos ayant une vision harmonique. Summers Past est une belle ballade lente et pleine de romance avec des orchestrations poignantes. On a même droit à un tendre moment fourni par une guitare acoustique donneuse de frissons. Akira faisait partie des gros titres en MÉ des années 90. Son rythme est hypernerveux avec un maillage de percussions, séquences et basse-pulsations. Une flûte s'essouffle sur cette ouverture où des éléments de Tangerine Dream se greffent. Cette portion harmonique, genre période Le Parc, s'en trouve ainsi ralenti. Décalée par rapport à ce rythme électronique, nourri aussi par de superbes éléments percussifs, cette enveloppe harmonique resplendit mieux sur cette version remixée du 3ième album d'Andy. Djangotron est un titre fortement animé dans sa vision de Western intergalactique que j'imagine très bien dans un film de Quentin Tarantino. Les échantillonnages de trompettes et dialogue mexicaine et de coups de feu ricochant sur des parois de grotte ne sont pas étrangers à cette perception, de même que les éléments sarcastiques entourant le titre.
Out of the Darkness est une autre belle ballade, sur un fond très Tangerine Dream, conçue pour nous donner des frissons à l'âme. Fidèle dans ses visions mélodiques assez sensibles, Andy Pickford est aussi fantastique derrière ses synthés qu'une chorale de pinsons devant une terre mouillée et nouvellement cultivée. Un très beau titre où la balance entre les percussions, toujours lourdes et incisives, versus les solos harmoniques est tout à fait réussie. Get Dyson appartient résolument aux années 90 avec une ouverture de jeu vidéo dont les effets nourriront son background de rock électronique bien vivant. Darklands fond dans les oreilles avec une structure à la Silver Scale où nichent une belle vision musicale du Moyen-Orient, notamment par l'utilisation de sitar. Le rythme devient une vraie tornade de décibels lourde et vive, prenant même des tangentes circulaires stroboscopique afin de lui donner un côté musique de danse. L'acoustique de la sitar versus l'électronique des séquences et arpèges est un inégal combat rempli de charmes. Excellent! Mais pas autant que la délicieuse mélodie afghane qu'est Asgard. Un piano et une guitare acoustique s'échangent leurs poésies dans une vision acoustique qui détonne par rapport à la lourdeur de TERRAFORMER 2021. Les airs sont à un niveau acceptable pour éviter un débordement de larmes qui surviendra tout de même lorsque les roulements de batterie et les orchestrations tombent en même temps que notre hoquet qui libèrent finalement ces larmes et frissons de l'âme. Du très grand Pickford sentimental ici mes amis! Sa version, et celle de Twilight in Valhalla remixées nous font vite oubliées le TERRAFORMER de 1994. Mais revenons à Twilight in Valhalla qui se veut une suite honorable à Asgard avec une ballade électronique bien campé dans la vision électronique de ce down-tempo. Un peu moins meurtrier, The Furnace n'a pas grand-chose à envier à des titres comme Darklands et Akira. L'album se termine dans la romance avec Still Waters (Run Deep) qui s'écoute aussi bien que Out of the Darkness, moins les très beaux solos de synthé.
TERRAFORMER est juste dans le ton de son époque. Le ramener aujourd'hui démontre que l'album, qui en est à sa 3ième cure de jouvence, a été une source d'inspiration identique à celle de Mark Shreeve dans les années 80. Il n'y a pas de mauvais matériel sur cet album, ni de remplissage puisqu'à l’époque il durait bien plus que les 60 minutes. On parle de 70 minutes d'une sélection de titres qui se suivent dans une mosaïque à faire vibrer vos enceintes acoustiques. Et ce TERRAFORMER 2021 remet sur la mappe ce très bon album de Andy Pickford dans une fontaine sonore revampée avec justesse, puisqu'il manquait effectivement cette base de basse. Donc on s'habitue graduellement à cette remasterisation d'un album précurseur dans les sphères plus rock de la England School. Mais attendez…
TERRAFORMER 2021 vient avec près de 3 heures de matériel en bonus, si je compte la version dite pour écoute l'album en 16 Bits-FLAC. Il y a une énorme différence et je vous laisse le soin de la découverte…Vient ensuite les Live Medley, il y en a 3, où l'album fut performé en concert au EMMA 94 et au Derby Guildhall 1996. Des versions remasterisées des albums Works Volume One et Works Vol 2-Live Derby Guild Hall 96. Il ne manque que Djangotron, Out of Darness, Asgard et Twilight in Valhalla. Les interprétations sont très bonnes. Le son aussi! Pour ceux qui ne connaissent pas Dystopia, j'en suis, les titres Dreifarbig Bomber, Overlander, Sundance et The Last Sundown sont issus de cet album mais appartiennent en même temps aux sessions TERRAFORMER 94. Pas étonnant qu'ils sonnent tellement comme ça! The Furnace (Anvil Mix), Arc of Infinity et The Girl from Planet X sont aussi sur Dystopia et appartiennent à des enregistrements de l'époque. Ils sont proposés dans une enveloppe sonore nettement plus musicale sur ce TERRAFORMER 2021. The Furnace (Anvil Mix) est vraiment plus du genre Techno EDM. Dreifarbig Bomber propose un New Wave plus progressif avec de bons solos de synthé sur une structure circulaire avec voix, chants et chorale. Arc of Infinity est du genre Dance & Trance que l'on retrouve sur Works Volume One (At Emma 1 - 1994). Cette spirale qui semble sans fin me semble plus alourdie sur ce remixe. Les éléments percussifs qui ouvrent The Girl from Planet X vont très bien après Arc of Infinity. Au final, c’est une bonne ballade avec des éléments accrocheurs, les orchestrations et de bonnes percussions, qui peuvent faire chavirer une âme en détresse. J'aime bien! Overlander aussi et sa mélodie chantée par des arpèges cristallins. Le synthé remplace cette mélodie lorsque les percussions tombent. Ma foie, Sundance est un autre titre rempli de très bons solos de synthé sur une structure nerveuse avec des bongos qui me ramènent aux rythmes nerveux de TERRAFORMER 2021. Les solos de synthé et la dextérité de AP donnent du lustre à un titre qui aurait été ordinaire. The Last Sundown est une autre ballade absolue unique à la signature du musicien de Derby. The Girl from Planet X 2012 et Asgard 2012 offrent des versions plus philarmoniques. Asgard nichait sur Adagiometry Vol. 2, ça devrait vous donner une idée du genre. Et cette immense réédition se termine avec une version plus moderne de Out of The Darkness. Son ouverture est plus classique, mais la mélodie et son extrême tendresse refont surface dans une vision nettement plus sentimentale.
Beaucoup de textes pour beaucoup de musique! Espérant que mes mots vous ai donné goût à la musique, dites-vous qu'il est impossible de se tromper avec un album de Andy Pickford. Surtout pas avec TERRAFORMER 2021 qui, sans avoir la noblesse de Maelstrom en possède les charmes et éléments qui l'ont conçu. Très bon!
Sylvain Lupari (07/07/21) *****
Disponible au Andy Pickford Bandcamp
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