“Works 1est un bel album de rock électronique teinté de cette vision futuriste si caractéristique à la musique de Andy Pickford”
1 Terraformer 7:16 2 Mesmereyes 5:48 3 Summer Past 5:16 4 Adios Amigo 5:41 5 Get Dyson 6:58 6 Darklands 7:14 7 Still Waters 5:40 8 The Furnace 7:15 9 Arc of Infinity (Bonus Track) 10:15 Andy Pickford Music
(DDL 60:50) (E-Rock) (V.F.)
Pour ceux qui ne le savent pas déjà, Andy Pickford réédite son catalogue sur son site Bandcamp. Ainsi, de l'album Replicant, en 1993, à Lughnasad, 2002, en excluant la collaboration Pickford/Boddy (album Symbiont), les 10 albums solos de Sieur Pickford sont disponibles à nouveau pour ceux et celles qui auraient manqué ce personnage assez particulier et qui était un pionnier de ce rock électronique fougueux qu'est celui de la England School. Remixés et remasterisés au goût du jour, certains albums bénéficient même de titres supplémentaires qui ont été laissé de côté à l'époque. Comme ici avec le bombastique Arc of Infinity. Et comme plusieurs amateurs de MÉ qui étaient loin des frontières des artistes tel que Pickford, Wright, Boddy, Dyson et autres, j'ai découvert le mouvement Anglais sur le tard. Via Napster au début des années 2,000. La plupart des albums de cette grande époque était alors tous vendus et discontinués. Donc, j'apprécie ces remasterisations, car effectivement j'ai loupé de très bons albums. Comme ce WORKS 1 qui fut enregistré en concert au fameux Festival EMMA en 1994. C'était l'année du lancement de Terraformer, 3ième album solo d'AP si on inclut Linear Functions un ouvrage lancé sur cassette en 1983.
Terraformer allume les ambiances avec une introduction forgée sur des poussées de nappes rageuses qui enserrent une voix éraillée par un vocodeur, un élément très présent dans l'univers Pickford. Une première structure de rythme harmonique se détache de cette ouverture surréaliste. Des battements de percussions s'invitent alors que des nappes de synthé plus lumineuses tissent une approche qui respire l'univers des musiques de film de Tangerine Dream. Travaillant chaque seconde de sa musique, Andy Pickford ajoute d'autres éléments, autant d'ambiances que percussifs, qui donneront l'élan nécessaire au décollage rythmique de Terraformer un peu avant les 3 minutes. Le rythme est très entraînant avec de bonnes percussions et des filtres brumeux qui servent de lit à une belle mélodie électronique qui n'a rien à envier aux bons moments de Mark Shreeve et au rock électronique très harmonieux de Tangerine Dream. Rythme et mélodie vont de pair dans le monde de AP. Mesmereyes suit avec un rythme très synth-pop et des vocales. Les arrangements font très Tears for Fears et Simple Mind. Summer Past est une belle balade avec une approche de cowboy solitaire sur les dunes de Mars. Le mouvement est lent et propose une panoplie de tonalités provenant d’instruments égarés dans les possibilités des claviers et synthés. D'ailleurs, cette balance entre les accords de guitare acoustique et les rêveries synthétisées sont du miel pour les oreilles. Adios Amigo fait très TD des années Jive. Le rythme est assez entraînant avec une approche saccadée, genre stroboscopique timide, et est doucement caressé par des bons solos de synthés, qui parfois sonnent comme une guitare électrique, et des harmonies de guitare acoustique. Il y a une belle mélodie toute fragile de tendresse qui tournoie avec une tonalité de verre sur ce rythme délicieusement clopinant. Adios Amigo devrait être le premier ver d'oreille de WORKS 1.
Une grosse voix racornie éructe d'un haut-parleur rouillée afin de présenter Get Dyson. Après quelques secondes de ces ambiances mystérieuses, la structure se développe au travers d'un synthé en mode; mélodie à la Mark Shreeve. Le rythme est aussi vivant que le synthé qui lance des filets harmoniques très entraînants. Des percussions viennent ajouter un léger décalage dans la forme de ce bon rock électronique où Pickford lance des solos d'une guitare rêveuse dans un décor futuriste. Ici comme partout dans les 50 minutes de ce concert, des effets spéciaux soniques ornent le décor pourtant très riche de WORKS 1. J'aime bien et à date je passe un très bon moment à découvrir le monde de AP. Un univers que j’ai découvert très tard avec la quadrilogie de Harmonics in the Silence à Pareidolia. Et ce n'est pas Darklands qui va me faire changer d'idée! C'est du gros rock lourd et entraînant avec une superbe structure du séquenceur qui crache ses billes de plomb sur le tapis d'un convoyeur. L'univers est dense avec une muraille de couches de synthés aux couleurs atrophiées et des effets de voix qui garnissent déjà une structure qui trouve sa façon de respirer ici et là. Un très gros titre! Après autant de punch rythmique, les oreilles se reposent avec une autre approche de balade où le synthé pleure sur le flot harmonique d'un clavier. Still Waters Fait très musique de film. The Furnace termine ce concert avec agressivité, autant dans le rythme que dans la tonalité qui fait très métallique. Les synthés claironnent sur une structure de rythme anéantie par un surplus d'énergie des claviers. Arc of Infinity est le titre en bonus de WORKS 1. Andy Pickford adore ce titre et pour cause! Il s'agit d'un titre lourd et très entraînant qui tournoie autant que martèle dans le genre très Dance & Trance. Les percussions et séquences abondent et sont tissées très étroitement. Ils mitraillent une structure entourée d'une avalanche d'effets avec une certaine approche mélodique qui perd tout son sens dans tant de violence sonique. Sans connaître l'album Terraformer, on est loin des ambiances de WORKS 1 qui sont plus propice à du bon rock électronique, parfois lourd, qui est le médium parfait pour tisser de belles mélodies. Mais ça n’enlève rien à ce Arc of Infinity qui possède tous les éléments nécessaires afin de ruiner un plancher de danse. Je suis prêt pour Works 2!
Sylvain Lupari 06/01/2018 ***½**
SynthSequences.com Available on AP Bandcamp
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