“Ce jeune nous allume avec du gros et lourd e-rock, comme il nous fait voyager au tavers des galaxies oniriques avec ses rythmes flottants”
1 Countdown 5:37
2 51L mission 6:30
3 Jedi Cruiser 188 10:30
4 Nature Storm 9:15
5 Floating Minds
(featuring Tommy Betzler) 18:08
6 Porsche Drive 911 6:58
7 Deep Space Alien Encounter 7:32
8 Christmas Melody 4:26
9 Springtime Memories
(featuring Claus Jahn) 6:04
(CD/DDL 74:35) (V.F.)
(Berlin School)
Un gosse de 10 ans qui fait de la MÉ! Vous y croyez!? Eh bien, c'est ce qui se produit avec cette nouvelle aventure de Groove; EPISODE 1-A NEW GENERATION d'un jeune synthésiste Allemand qui bénéficie d'un très bon support technique, rendant ce premier album moins enfantin que l'on pourrait penser. Après tout, n'est-ce pas ce même label qui lançait la carrière de Synthex? Une carrière devenue vite silencieuse par contre. Et que peut-on s'attendre d'un gamin encore loin de sa période de puberté? À un niveau de composition simpliste basé sur le minimum d'accords dans un décor qui nous est tous familier. Et cela dit sans aucune méchanceté, parce que j'ai entendu une MÉ remplie de rythmes et de mélodies très accrocheurs. Et je ne sais pas dans quelle mesure Matthias Stock, qui a mixé les titres, Tommy Betzler, qui joue de la batterie sur l'étonnant Floating Minds, et Ron Boots, qui a fait le mastering, ont pu collaborer à faire de EPISODE 1-A NEW GENERATION un album où le jeune Ansgar Stock n'a pas à rougir d'aucun complexe sur son style de composition. Bien au contraire! Dans une impressionnante palette de 75 minutes, il nous allume avec du gros rock électronique lourd bien dirigé vers une vision techno et/ou EDM, comme il nous fait voyager dans des galaxies oniriques avec des rythmes flottants. Bref une belle surprise!
C'est donc avec 2 titres très lourds et consistants que débute EPISODE 1-A NEW GENERATION. Je fais abstraction de cette voix faisant un décompte sur le lit de brume cosmique dans Countdown. Un truc sur utilisé au fil des dernières années et qui niche sur la presque totalité du titre. Dommage car le rythme statique est puissant et labouré de nombreuses frappes, et de percussions et du séquenceur, tout en étant balayé par d’intenses faisceaux sonores circulaires. Je propose l'idée, lors d'un remixe ou d'une compilation, d'enlever ces voix qui détournent notre attention d'un rythme lourd et contagieux pour nos pieds. Il y a une meilleure balance dans 51L mission qui offre un autre rythme lourd et puissant, martelé par un séquenceur sans souffles de vie et de bonnes percussions électroniques. Et si vous aimez les rythmes purs et secs, genre Moonbooter en train de défoncer un party rave, Ansgar Stock nous en met plein les oreilles sur cet album et notamment avec Porsche Drive 911 qui irait très bien dans le répertoire d'un Kraftwerk sur ecstasy! Deep Space Alien Encounter rejoint cette série de titres explosifs avec une dose de métal dans ce Techno foudroyant. Ces rythmes ont plus d'effets électroniques que d'accords mélodieux, le jeune musicien Allemand préférant se concentrer sur la destruction pure et simple de mes tympans. Simple et efficace, et Deep Space Alien Encounter est assez accrocheur en divisant bien les pôles ambiances et rythmes.
Jedi Cruiser 188 est le premier titre à proposer une approche évolutive un peu progressive. La première couche de rythme est flottante avec des jets de brume qui expirent une couleur ocre. Des arpèges se greffent tranquillement. Scintillant comme la réflexion d'une eau claire au soleil, ils invitent une ligne de séquences à reforger cette approche devenue sphéroïdale. On retrouve ces phares sonores qui balaient les horizons avec une vision ténébreuse, alors que la limpidité du rythme continue de circuler sur une route déjà empruntée par des dizaines d'autres synthésistes après l'ère Software. Le rythme reste circulaire avec une ritournelle de séquences minimaliste où se greffent des pulsations hâtives et se déforment les arpèges qui deviennent plus saccadés. Des discrets solos harmonieux flottent sur ce rythme qui pulse maintenant sur un gros tapis de brume cosmique. Harmonies et rythme cohabitent avec une belle symbiose sur ce titre qui démontre clairement le talent du jeune musicien. J'aime bien, comme j'aime absolument Floating Minds. Ce long titre de 18 minutes est un peu construit sur le même principe mais avec une vision plus rock électronique implantée par les impressionnantes frappes de Tommy Betzler. Les couches de rythme progressent avec intensité, comme un boléro divisé entre son charme hypnotique et la férocité accrue de TB dont l'imposante présence ajoute une dimension très professionnelle à ce titre qui fera grandir encore plus le jeune talent d'Ansgar Stock. Un titre réellement imposant! Et il y a d'autres surprises… Comme Nature Storm qui exploite le même pattern mais avec différents degrés d'émotivité qui vont et viennent dans ses 9 minutes qui se tiraillent entre rythme et ambiances. Christmas Melody veut tout dire! C'est une belle ballade cosmique avec des parfums de poésie qui me font penser aux premières réflexions pour séquenceur de Richard Pinhas. Springtime Memories termine un premier album très prometteur pour Ansgar Stock avec une ballade ambiante qui tire un peu sur le New Age.
J'ai pris du temps avant d'écrire cette chronique pour être bien certain de ce que j'allais écrire. Après tout, qu'est-ce qu'un garçon de 10 ans peut avoir à offrir? De la bonne musique bien accrocheuse avec un niveau de complexité assez surprenant pour son jeune âge. Donc, je comprends cet engouement autour de son début de carrière qui, je le souhaite, durera plus qu'un album.
Sylvain Lupari (26/11/19) ***½**
Disponible chez Groove NL
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