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Writer's pictureSylvain Lupari

AUDIOMETRIA: SomeWhere (2014) (FR)

Pour ceux qui ont dévoré le style Berlin School et surtout la musique de Javi Canovas ce SomeWhere est dans cette zone de confort

1 Audiomultiplo 20:33

2 Midsound 16:16

3 Somewhere 14:16

4 Sonar 8:36

5 Stereolocus 6:04

(CD-r 65:45)

(Vintage Berlin School)

Le moins que l'on puisse dire est que 2014 a été une année assez productive pour Javi Canovas. Deux albums solo, la préparation d'un troisième et une première collaboration avec Miguel Justo. Le duo se nomme Audiometria et l'album; SOMEWHERE. Nouveau comparse, même recette! Et pourquoi changer lorsqu'il existe toujours un public friand des mouvements séquencés d'une Berlin School rétro et un peu progressive? C'est ce qui attend les aficionados du genre avec cet album. Enregistré en direct dans leur studio, le duo propose 3 longs mouvements qui offre ces rythmes ondulatoires en constantes permutations où les lignes parallèles des séquences forgent autant de rythmes que d'harmonies dans un pattern de Berlin School rétro. Tout est centré sur les séquences ici. Les solos de synthé et leurs cabrioles acrobatiques sont quasiment absents. Juste de séquences, principalement à la Franke! Ah oui... Les deux derniers titres mélangent une musique ambiante et séquencée avec un piano aux parfums de jazz ou de night-club. Différent et intrigant!

Une douce brise de flûte ouvre l'exorde de Audiomultiplo qui prend forme avec une nuée de souffles synthétisés dont les lignes s'entremêlent dans un lent mouvement de valse lunaire. Une ligne de séquences circulaire fait hoqueter ses ions. Ces derniers se bousculent dans de larges boucles oscillatrices et ceinturent les notes d'un piano pensif qui émiette une harmonie qui n'a juste pas le goût de prendre forme. Un synthé s'invite. Il lance des solos et des lignes de brume autour des ions qui commencent à manquer de souffle. Doucement, l'exorde fond pour faire place à un mouvement de séquences qui fait bondir ses ions et les squelettes de leurs ombres. Le mouvement expose des couleurs protéiformes, alors que d'autres ions sautillent en marge d'un lourd rythme ondulatoire qui crépite de ses sombres séquences basses. Le rythme qui suit épouse une vélocité graduelle avec des cymbales qui pétillent comme des élytres dans un bocal de verre et des séquences qui éparpillent ses doubles dans une fascinante chorégraphie désordonnée. Les ions bondissent tous, éparpillant couleurs et tonalités dans une structure qui se fait ralentir par les multiples brises des synthés et de leurs effets de nébulosité astrale, poussant les derniers instants de Audiomultiplo dans une phase ambiante. Midsound offre un riche pattern de mouvements séquencés dont les structures parallèles se chamaillent sous les caresses de brumes métallisées, d'une flûte enchanteresse très TD et des souffles de voix éthérées. Le rythme introductif est fractionné en plusieurs éléments bourrés de contrastes. Si une ligne de séquences dresse une structure harmonique, résonnant et vacillant comme dans Poland, avec des ions spasmodiques qui épousent un mouvement circulaire, le duo dresse deux autres lignes contiguës, dont une de séquences basses, qui font pulser et tambouriner les ions dans une structure minimaliste qui étend le principe d'un rythme ambiant en constante ascension stationnaire. Cette première phase s'éteint dans des bancs de brumes ondoyants. Une lourde et résonnante ligne de séquences basses fouette les brèves ambiances méditatives. On vient de franchir les 8 minutes et le rythme est violent. De brèves et vives oscillations courent à perdre haleine, égarant des ions qui peinent à rattraper la course sous les caresses des flûtes. Affichant une vélocité qui progresse sans cesse, le rythme de Midsound étale ses amples boucles qui roulent comme de furieuses oscillations d'où tombent des ions égarés et dont les rebonds contraires captivent une ouïe qui fait danser nerveusement nos doigts.

La pièce-titre ouvre dans des phases morphiques où les ondes et les ombres des bruits blancs du studio ondulent comme des gaz radioactifs poussés par des vents doux. Ça me rappelle ces moments anesthésiques de Neuronium avec ces solos torsadé et leurs effets anesthésiques. Une séquence émerge un peu après la quatrième minute. Elle sautille en solitaire. Une autre ligne de séquence déroule des ions qui courent en de larges cercles autour du premier mouvement linéaire. Une autre étend une approche plus harmonique. Et une autre lance des ions qui sautillent délicatement, amplifiant une structure dont les directions polymorphes finissent par tisser une étonnante symbiose entre un rythme stationnaire et sa mélodie ambiante noués dans le multiple de ses séquences. Sonar est un titre ambiant et noir avec un piano très pensif qui libère ses notes évasives dans les chants des torsades d'un synthé bourré d'éther. Ça fait genre pianiste qui pleure sur un champs de bataille où les âmes se tiraillent pour ne pas partir. Stereolocus vole à Midsound cette structure de séquences qui me fait tant penser à Poland. Le rythme est sournois. Derrière ce constant nuage de grésillements, il pulse dans un dense voile de réverbération. Les particules et les nuage de bruits blancs cachent une lente mélodie binaire qui fait duel entre les notes d'un piano au parfum de jazz, des tintements qui rappellent une vague mélodie de Tangerine Dream et des nappes d'un synthé qui flottent comme les ombres d'une menace.

Javi Canovas ou Audiometria! SOMEWHERE ne sort pas du moule Canovas. Les amateurs du synthésiste Espagnol seront bien servi ici avec un album qui reste dans sa zone de confort, même avec les deux derniers titres qui auraient pu nicher sur son album Eunomia. J'ai bien aimé. C'est du bon vieux Berlin School aux parfums psychédéliques d'antan.

Sylvain Lupari (05/02/15) ***½**

Disponible au Javi Canovas Bandcamp

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