“Trop de styles et d'influences dans une mosaïque musicale où l'on sent l'épanouissement de Awenson”
1 Shangri La 40:50
2 Innerlight 27:37
3 Fairies Gate 10:42
(CD 70:57)
(Berlin School Vintage)
Ce 3ième opus de Awenson débute avec d'oblongues couches de synthé aux vaporeuses sonorités de sitar sans cordes qui tissent l'ouverture de Shangri La, un long titre épique aux approches méditatives très éclectiques. Des cloches monastiques résonnent, élargissant leurs cercles de résonnances avec différentes tintements carillonnés qui sonnent parmi des impulsions industrielles à la Blade Runner et de superbes solos torsadés qui flottent parmi des couches éthérées et des chœurs astraux. Bien que très ambiante, cette intro est très musicale avec ces ondes de synthé à la fois corrodantes et célestes qui sillonnent un univers de recueillements cosmiques où chaque mouvement se juxtapose à ceux déjà en place. Vers la 15ième minute une chaleureuse onde cosmique enveloppe cette intro bigarrée, tant dans les sonorités que dans les essences, pour la porter un peu plus loin dans la terre des étoiles. De ambiant et cosmique, Shangri La s'anime d'une vie électronique avec ce voile flottant mellotronné qui rencontre des séquences dont les fines résonnances en multiplie le nombre. Des pulsations arythmiques bondissent dans cette étrange faune cosmique où les synthés renaissent de leurs souffles nasillards et les ailes de mellotrons se déplacent tels des spectres astraux. Nous sommes au-delà des 20 minutes et le synthé de Joël Bernard fait aussi flotter ses solos dans une longue croisade spatiale où les pulsations voyagent telles des transmissions asynchrones et où les sonorités de Vangelis vagabondent avec celles de Klaus Schulze et Bernd Kistenmacher avant de retomber dans les accords de sitar sans cordes qui avaient donné naissance à cette longue épopée aux étranges sonorités éclectiques.
Comme son titre le suggère, Inner Light est une longue quête introspective mue par de lentes ondes de synthé cherchant le contact avec notre cortex cérébral. Bien qu'ambiant et totalement dénué de rythmes, les lentes oscillations qui y bourdonnent tracent de filiformes filaments synthétisés qui résonnent doucement formant un étrange écran sonore où l'on peut y entendre la formation de chœurs astraux. C'est une curieuse expérience sonore qui se déguste avec plus de profondeur à haut volume et qui plaira pour sûr aux amateurs des longues kermesses nocturnes de Steve Roach. Plus dramatique avec ses énormes coups de glas musicaux qui résonnent dans de lourdes couches synthétisées, Fairies Gate clôt cette longue escapade cosmique avec un titre dénué de séquences mais garni d'oscillations glauques qui résonnent avec une étrange musicalité. Purement ambiant et pleinement atmosphérique, Fairies Gate est une incursion dans le côté caché et inconnu d’un cosmos qui peut bien receler quelques effroyables créatures gothiques.
BEYOND THE GALAXIES est un vrai voyage musical cosmique. Une expérience particulière où le rythme est construit sur des basses impulsions de synthétiseur et où la richesse sonore foisonne avec plus d'intensité et de chaleur sur les 2 premières œuvres de Awenson. Un Awenson qui semble avoir atteint sa maturité cosmique avec un album ambiant aussi puissant et poétique que des œuvres de Steve Roach et Michael Stearns. Si on perçoit toujours l'influence de Klaus Schulze, et même Vangelis, elle n'enveloppe ni n'annihile toute la personnalité du synthésiste Français qui sort de sa coquille pour produire un album bien plus personnel. On y sent fort bien les grandes lignes qui le guideront vers le superbe Wizard un an plus tard.
Disponible chez Groove nl
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