“Rythmes, ambiances et mélodies coexistent avec les cascades des structures en MÉ”
1 The Alien 9:57
2 Desire 11:25
3 Floating 7:44
4 Chamaeleon 19:44
5 The Sirius Mystery 9:32
6 A Dream is Always A Dream 11:29
(CD-r/DDL 69:56)
(New Berlin School, EDM)
Voilà un album de Axess qui m'a fait grand bien de réentendre. Entendre la faune sonore et les effets vocaux de l'introduction les yeux fermés, le lien avec The Alien se fait automatiquement. On a cette vague impression de flotter dans un trou noir, lorsqu'une superbe séquence nerveuse et incontrôlable avec ces oscillations sautillante, dont certaines notes sont désajustées, tournoie avec force et vitesse. Une discrète basse pulsation soutient cette séquence spasmodique qui est entourée de stries sonores. La pulsation devient l'égal du séquenceur alors que les percussions métalliques forgent l'image d'un train rythmique et que le synthé survole ce mouvement en étendant de fines jérémiades. La batterie martèle un tempo accentué sur une autre séquence mélodieuse qui roule en cascade sur des synthés aux nappes flottantes et aux lignes harmonieuses. Solidement ancré dans son rythme, The Alien bifurque sur un passage plus doux, avant de reprendre sa séquence mouvementée pour finalement s'éteindre dans les stries atmosphériques aux langages extraterrestre. Avec ses pulsations ouatées et ses effets sonores sombres, Desire est un gros titre qui présente une intro lugubre à la Redshift, mais aussi cette progression à la Silver Scale de Tangerine Dream. Au loin, des pulsations se font entendre, se rapprochant avec une ligne séquentielle dont les harmonies se collent aux pulsations qui accélèrent leurs cadences. Très mélodieuse, la séquence suit un tangent minimalisme, tournant sur le même cercle, qui s'enrichit de superbes notes serpentines sur des strates violonées, riches et denses. Plus Desire avance, plus l'ajout de tonalités semble modifier son rythme, alors qu'il devient de plus en plus harmonieux avec une fine subtilité dans les accords qui donnent une profondeur mélodieuse enveloppante. Floating est un étrange maelström stationnaire où les notes et striures synthétiques tournoient autour de ce remous flottant. Si vous avez la chance d'écouter ce titre à haut volume, faites-le. C'est à ce moment qu'il prend toute son ampleur et sa splendeur, avant de nous amener dans les sphères atmosphériques de la pièce titre et ses effets sonores qui enrobent des nappes flottantes.
Chameleon deviendra un titre-phare dans la discographie de Axess. On parle d'un titre qui flirte avec les 20 minutes et qui fait une excellente transition entre un savoureux Berlin School vers un entraînant Funk-EDM qui reste tout de même proche de ses racines, après un pont ambiant-sphérique de plus ou moins deux minutes. Le tout est nourri de splendides solos de synthé à vous couper le souffle, en mode Berlin School comme en mode EDM. Le synthé est doux et se déplace selon la vitesse demandée, parfois même en ralentissant les ambiances versus les rythmes, avec ces solos si poignants de Axel Stupplich. Par le fait même de Pyramid Peak. Un excellent titre avec frissons garantis! Sombre et lourde, l'intro The Sirius Mystery est tout à fait…mystérieuse. Un lent mouvement qui s'agite sur des notes en cascade et des percussions qui marquent un rythme excité. Nerveux, le synthé multiplie les strates aux différentes tonalités qui cernent ce rythme semi techno, ralentit par des strates violonées. En 2ième partie, plus rien ne retient le rythme qui virevolte sans retenu sur des notes et des solos nerveux. A Dream Is Always A Dream termine ce 2ième opus de Axess sur une note plus intime, plus relaxe. Sur un tempo suave, le synthé pousse des segments mélodieux jusqu'à ce que le rythme tournoie plus librement, augmentant sa cadence sur des strates violonées. Un léger tourbillon qui devient une merveilleuse ode synthétique, où le synthé souffle des harmonies nostalgiques qui nous enveloppe dans la confortable chaleur d'une ballade intemporelle. La 2ième partie est tout à fait exceptionnelle et glisse vers une superbe finale pour un album que l'on voudrait entendre et réentendre, même 15 ans après avoir écrit cette chronique.
Honnêtement, j'ai été très impressionné par CHAMAELEON qui renferme quelques beaux joyaux. Avec ce 2ième album solo, Axess démontre que les harmonies, les rythmes, les ambiances et les mélodies peuvent bien cohabiter aisément avec les multiples rebondissements de structures en mouvement, notamment ces transitions ambiants et EDM. Un excellent album qui laisse une empreinte sonore instantanément.
Sylvain Lupari (05/12/06) ****½*
Disponible au Axess-Music
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