“Contact est un album résolument plus rock, que progressif et/ou électronique”
1 Tsunami 10:10
2 Contact 8:38
3 Indian Skies 7:35
4 Close Encounter 5:59
5 Exile 6:46
6 Behind the Mirror 24:13
(CD/DDL 63:18)
(Electronic Prog Rock)
Axess & Maxess c'est la rencontre entre deux virtuoses; Axel Stupplich de Pyramid Peak aux synthétiseurs et Max Schiefele un guitariste hors-pair qui manipule aussi le synthé Native. Le résultat est un étrange mélange entre la musique électronique (MÉ) et le rock de la guitare qui domine avec des solos dans un univers où les synthés et séquenceurs orchestrent des structures sans frontières.
Du fond d'un abysse atmosphérique aux effets sonores géniaux, un lourd bourdonnement sort le Tsunami de sa torpeur. Une ligne du séquenceur linéaire et saccadée, des pulsations circulaires et des percussions secouent un mouvement qui s'anime un peu plus à chaque refrain avec la guitare de Maxxess qui mord dans l'harmonie à pleines cordes. Tsunami exploite une courte phase atmosphérique avant de reprendre la route rythmique sur des riffs plus lourds, des solos agiles et incisifs qui s'allongent sur une séquence de rythme soutenue et des percussions étonnantes de justesse. La pièce titre débute avec douceur. Des arpèges venant de loin tracent une route pour une chorégraphie ondulant sous de doux rodéos auquel se greffe les fragiles harmonies d'une six-cordes acoustique. Le mouvement est aussi mélodieux qu'éthéré avec une guitare électrique qui place ses solos sur cette ligne d'arpèges séquencés. La séquence se dandine jusqu'à ce qu'un gros riff en dérègle le mouvement. C'est l’explosion! Les riffs et les percussions martèlent les ambiances du synthé mellotronné. Le rythme devient corrosif avec une furieuse guitare acoustique qui harnache un mouvement se déhanchant sous une nuée de riffs violents et de solos agressifs. Contact est un titre lourd aux superbes arrangements où les synthés violonés encadrent subtilement la sauvage folie de Maxxess. Les réverbérations d'un accord tombant structurent un écho qui se recouvre d'une nappe de synthé au destin harmonieux. Le séquenceur libère un ion sautillant à pas de loup. Une seconde ligne s'ajoute, créant ces rythmes électroniques qui sautillent tout en cahotant. Tranquillement Indian Skies prend forme sur un rythme minimalisme, secoué par d'autres bonnes percussions et animé par des solos d'une guitare harmonieuse. La séquence accélère sur un rythme galopant, pourchassé par une six-cordes menaçante. Et comme les 2 premiers titres de CONTACT, une explosion de rythme se débarrasse de la mi-temps pour devenir plus lourd tout en étant harponné par des solos agressifs de Max Schiefele et tabassé par des percussions en mode rock.
Et ce concept d'intro atmosphérique, de processions lentes et de rythmes segmentés qui évoluent avec lourdeur et fureur se reproduit sur Close Encounter et Exile; deux titres d'une fougue inouïe. Il faut attendre à Behind the Mirror pour vraiment avoir un mélange équitable de MÉ et de musique progressive à l'odeur de heavy-métal. Comme tous les autres introductions, celle-ci est atmosphérique et principalement appuyée sur des nappes de brouillard vaporeux et des lignes aux courbures acérées. Tout aussi atmosphérique, et sur une sonorité très Floydienne, la guitare fuse des solos plaintifs et nostalgiques sur de superbes nappes stagnantes aux harmonies célestes. Une séquence ondulante, soutenue par une bonne basse aux effets bouclés, initie un mouvement très Berlin School avec des petits arpèges qui se dandinent en harmonie avec l'impulsion. Vers la 7ième minute, les riffs, tant électroniques qu'électriques, éclatent dans une parfaite symbiose. Nous sommes à l'embryon d'un superbe mouvement du séquenceur avec percussions hypnotiques et martelantes aux fumantes réverbérations ainsi que des chœurs éthérés sur un mouvement fluide aux intermittentes pulsations métalliques, souvenir de l'union des riffs. Un monument musical intense qui perd un peu de vitesse et d'impact en mi-temps avec un mouvement dandinant qui s'éteint sur les brises atmosphériques où soufflent les chœurs et le vent. Le séquenceur reforme sa boucle de rythme avec une tonalité en mutation sur des percussions débridées et des pulsations lourdes qu'une nappe synthétisée enveloppe, avant que la guitare n'explose de furie. Un superbe morceau qui est le résultat d'une symbiose parfaite.
CONTACT est un album résolument plus rock, que progressif et/ou électronique. Mis à part Tsunami et Behind the Mirror, ainsi que les introductions, la guitare prédomine de ses solos et de ses riffs agressifs. J'ai bien aimé, comme j'aurais apprécié un peu plus de synthé. Il me semble que les stridents solos de Axess auraient bien rivalisés avec ceux de Maxxess. Par contre, les séquenceurs, les effets sonores, les percussions, ainsi que les arrangements, sont très bons. En fait, j'imagine qu'il fallait laisser la place à la guitare! Un très bon album qui contient trop de petits bijoux pour le laisser passer. Pour amateurs de rock, de guitares sur des séquences à la Berlin School. Différent mais bon!
Sylvain Lupari (20/12/06) ***½**
Disponible au maxxess. de
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