“Malgré sa nette tendance aux rythmes techno, j'ai bien aimé ce Time Traveller d'Axess”
1 Time Traveller 5:56
2 The Uncertainty Principle 6:11
3 Cuba Libre 5:48
4 Fly Away 6:29
5 Mirror of Illusions 6:17
6 Pharao 7:49
7 Bombay Fruit Market 6:26
8 Lost in Space 5:26
9 The Voyage 8:06
10 World of Secrets 14:50
(CD-R / DDL 73:41)
(EDM, New Berlin School)
J'aime bien la musique de Axess! Avec le retour de Pyramid Peak et l'album Caveland, le synthésiste Allemand se détache de la sonorité du Peak et de la Berlin School pour continuer d'approfondir un style plus frappant, plus techno. Mais pas du techno froid à faire Boom Boom, Tchak-Tchak and Tchik a Boom. Non! Non! C'est plus dans le style de son premier album First Light et cet habile fusion des genres où le côté exploratoire des harmonies complexes reste la prémices de ses compositions.
Une ombre sonore passe vite, le temps d'être entraînée par un rythme circulaire rapide et puissant. Time Traveller est un titre furieux avec des solides percussions et un séquenceur aux basses pulsations qui battent un rythme ondulant et résonnant. Quelques lignes de synthé très robotisées agrémentent ce rythme entraînant évoluant sur un mouvement nerveux et syncopé du séquenceur qui est lié à des percussions plus soutenues. Un beau techno massif, comme le corrosif Bombay Fruit Market qu'on retrouve plus loin. Les premières secousses de The Uncertainty Principle présentent une approche nonchalante avec une belle basse groovy envoûtante et des percussions claquantes à la Jean-Michel Jarre. Une belle impulsion se subdivise, créant deux mouvements qui jouent sur l'ombre de l'autre, autour de beaux longs solos sinueux, de nappes brumeuses orchestrales et enveloppantes ainsi qu'un fluide refrain synthétique qui accroche. Un très bon morceau qui accroche à la première écoute et qui cache quelque chose de vicieux et de sensuel. Cuba Libre est plus nerveux. Hésitant, le rythme s'accroche à des percussions entraînantes et à un synthé aux lignes syncopées qui tournoient sur des percussions avides. Dans toute cette boule d'énergie les nappes flottent comme inconscientes, créant un rythme ambigu qu'une longue plainte du synthétiseur triture à la longueur de Cuba Libre. Fly Away est un juteux techno circulaire aux riffs saccadés par un séquenceur aux basses pulsations résonnantes et des percussions martelantes. Le rythme est hyper syncopé sur des battements lourds et hypnotiques qui laisse filtrer de beaux segments mélodieux.
Mirror of Illusions est un superbe morceau! D'étranges percussions animent un rythme lent sur des effets sonores qui amplifient encore plus la fascination des percussions. Le rythme vrille un peu plus, avec un effet contraire dans les séquences, sous de beaux solos de synthés. Un titre aux effets dramatiques et aux longs riffs westerns qui donne un charme clandestin à Mirror of Illusions. Des voix tribales poussent Pharao vers une ambiance flottante. Tendre le mouvement verse sur une démarche déhanchée que des percussions lancinantes commandent avec un rythme sensuel. La sensualité prend toute sa dimension avec une basse groovy, les voix éthérées cachées dans les nappes de synthé et de subtiles lamentations de désir. Lost in Space est une belle mélodie électronique qui me rappelle étrangement la douce mélodie cosmique de Alan Parsons sur I Robot. Les percussions qui voltigent et secouent la tranquillité de The Voyage sont synchronisées à point. Une belle ligne basse pulsative s'ajoute au mouvement qui prend du poids, jusqu'à ce qu'il croise la superbe ligne mélodieuse qui tombe. Insoupçonnée, insoupçonnable The Voyage prend les allures d'un grand départ sur de superbes mélodies synthétisées sur un rythme syncopé aux percussions promptes qui modifient son cours sans jamais désorienter les mélodies. Avec World of Secrets, nous revenons à un modèle plus Berlin School avec une intro sombre qui flotte sur des sonorités spatiales et des bourdonnements d'équipements aérospatiaux. D'étranges effets sonores se tortillent dans l'atmosphère, un peu comme un set de percussions déréglées, avant de prendre forme sur un rythme saccadé de son séquenceur hésitant. Un bon titre circulaire aux effets saccadés qui vrille lentement sur de belles lignes de synthé bouclées et qui se termine dans la splendeur des ambiances atmosphériques.
Malgré sa nette tendance pour des rythmes techno, j'ai bien aimé TIME TRAVELLER d'Axess. Je considère que c'est un bon moyen de découvrir son univers de rythmes plombé par un très bon jeu du séquenceur et des percussions électroniques. Entre de l'EDM et le techno des vendredis soir, réussit à infiltrer la culture mélodieuse et la chaleur de ses solos de synthé qui font défaut sur ce genre de musique. Si certains titres défoncent les tympans, d'autres les revigorent et les récupèrent, créant la parfaite union entre des styles, parce qu'il y a du Berlin School et des passages ambiants aussi, aux extrêmes que peu d'artistes parviennent à tempérer. Axel Stupplich est l'un d'eux.
Sylvain Lupari (19/12/06) *****
Disponible chez Axess-Music
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