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Writer's pictureSylvain Lupari

Bart Hawkins Entering The Axis Mundi (2022) (FR)

Un bouquet de charmes pour les oreilles conscientes de la beauté de la musique de synthé modulaire

1 A Joyous Return 8:00

2 To Ride a Pterodactyl 10:20

3 Race to Cosmos Redshift 7 Galaxy 7:24

4 Parisa and Miriam 6:27

5 An Owl's Dream of Me 7:44

6 Entering the Axis Mundi 7:13

7 River Boat to Atlantis 8:17

8 The Secret of 33.3 8:49

9 Blessed Under your Feet 8:10

(CD/DDL 24Bits 72:26)

(Modular synth music E-rhythms)

Il faut bien ajuster les oreilles parce que du son, il en a au pouce-carré dans ce nouvel opus de Bart Hawkins qui vient tout juste de sortir sur le label Spotted Peccary Music. Et A Joyous Return donne le ton avec une ouverture poussée par une onde de synthé montante et des éléments de percussions égarés dans des vents vibrionnant, tout comme ces carillons qui tintent d'on ne sait d'où. Un archet découpe la texture des vents, créant un premier jet de saccades cadencées qui orneront la grande majorité des structures dans la 1ière moitié de ENTERING THE AXIS MUNDI. Nappé de cette introduction où le côté céleste miroite dans une vision d'ambiances ténébreuses, cette timide ouverture vers les rythmes de l'album reste assez discrète avec des ondes pulsatoires dont les subtils secousses migrent continuellement à travers les chants virevoltant des carillons. Une ligne d'arpèges émerge de ce noyau autour des 2 minutes et demie, faisant virevolter un débit qui glisse dans une vision harmonieuse alors que le rythme trouve une certaine fluidité pour se transformer en ondes pulsant maintenant comme les aspirations de ventouses. Poursuivant sa réflexion musicale sur le concept de l'existence entreprise dans Visions of Eden, Bart Hawkins rehausse son niveau de complexité dans un album inspiré par un sujet connexe, le noyau de l'existence. Pour le musicien américain, les synthétiseurs modulaires sont les instruments idéaux pour bien dépeindre le noyau de l'existence où le temps et l'espace sont non linéaires. Du chaos vient la clarté! Nous découvrons ce principe au travers l'évolution d'un album pas facilement accessible à tous mais d'une indéniable attirance si on se donne la peine d'entendre un esthétisme musical à la hauteur des ambitions du musicien orégonais.

La première partie de l'album propose une suite de titres élaborés sur des structures de rythmes spasmodiques. La riche enveloppe sonore qui entoure les 8 minutes de A Joyous Return est élaborée avec soin dans les 8 autres chapitres de ENTERING THE AXIS MUNDI. Maniant aussi la guitare, Bart en éparpille des riffs dans la structure spasmodique de To Ride a Pterodactyl qui finit par fini par épouser le parcours d'un train sous une avalanche d'effets sonores dont la richesse est un enchantement pour les oreilles. La succession de rythmes secs se poursuit avec Race to Cosmos Redshift 7 Galaxy qui est nettement plus intense sous son enveloppe de vents sifflants, alors que Parisa and Miriam propose une structure saccadée qui est découpée comme des staccatos par un violoniste et son double déchainés. An Owl's Dream of Me nous amène à un autre niveau de rythme. Un rythme qui sautille plus calmement dans une texture ondulatoire qui possède un très fort ascendant mélodieux. Bart Hawkins surprend en insérant une autre ligne de rythme fantôme qui plane en arrière-fond de cette très belle structure faite pour méditer sur les meilleurs moments de notre passé. La pièce-titre poursuit sur cette mielleuse transformation des rythmes de cet album en déroulant un longiligne filament de séquences qui coule en cascade et en effet de canon rythmique dans un très bel axe ascendant. Une seconde ligne de rythme coule aussi en arrière d'un décor où les carillons chantent dans les vents sombres et bourdonnants d'une texture qui nous rapproche un peu plus des premiers albums de Bart Hawkins. Et le musicien exploite toujours des figures de rythmes dans différents degrés de patterns saccadés, comme dans le très beau River Boat to Atlantis. Le rythme coule d'une façon harmonieuse sur un fond sonore océanique. Le mouvement me rappelle les orchestrations en cascade de Tomita dans Snowflakes are Dancing. Et après une autre structure de rythme mélodieux de The Secret of 33.3, qui propose une succession de notes tombant en cascade, Blessed Under your Feet nous ramène littéralement dans les zones du Dark Ambient et de la musique conçue par drones du musicien américain avec une avalanche de vents sombres et bourdonnants dans une intense vision de musique atmosphérique ténébreuse.

Comme avec 21 Pulse Eclipse et Visions of Eden, j'ai eu besoin de quelques écoutes avant de pleinement apprécier les dimensions de ENTERING THE AXIS MUNDI. Bart Hawkins a ce don unique de nous faire voyager sur une musique conçue dans une complexité qui n'est pas vraiment loin de l'accessibilité. Partir de Race to Cosmos Redshift 7 Galaxy pour atterrir dans les beautés de River Boat to Atlantis est un exploit qui n'est pas à la portée de n'importe quel compositeur. Et c'est ce qui fait la force de cet album où chaque titre est un bouquet d'enchantements pour les oreilles conscientes à quel point la musique de synthé modulaire peut être si belle.

Sylvain Lupari (24/01/23) ****½*

Disponible au Spotted Peccary Bandcamp

(NB: Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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