top of page
Writer's pictureSylvain Lupari

Bart Hawkins Vision of Eden (2021) (FR)

Updated: Jan 24, 2023

Aiguisez vos oreilles, parce que le voyage dépend de ce que nous entendons

1 Garden of Grace 7:41

2 Orbital Eccentricity 9:13

3 Sidewinder 13:31

4 Descent into the Forbidden Fruit 11:29

5 Dragonfly Speaks 12:18

(CD/DDL 54:11)

(Modular Synth Music)

J'ai fait la connaissance de l'univers Hawkins avec 21 Pulse Eclipse en 2019. Les drones réverbérant, liés aux multicouches de guitare et de synthé modulaire, avaient ce fascinant pouvoir d'attraction, même si l'album demandait beaucoup de patience et d'amour. C'est un peu différent avec VISION OF EDEN, un album inspiré par le livre de la Genèse que Bart Hawkins met en musique avec une vision qui peut se connecter facilement avec la nôtre. La musique flirte toujours avec le côté abstrait de cet art du modulaire. Couches de sons et de drones dissonants avec des contours de grésillement et/ou de bruits blancs, rythmes sourds battant comme cette masse de sang dans nos tempes, monté d'adrénaline rythmique tissée dans l'émotion du bruit. Bref je pourrais continuer d'en mettre tant ce qui entoure VISION OF EDEN est à la limite de l'interprétation des sons. Aiguisez vos oreilles, parce que le voyage dépend de ce que nous entendons.

Une onde de pépiements et de synthé sont à l'origine de Garden of Grace. La texture est luxuriante avec une panoplie d'échantillonnages correspondant à une vie de quartier troublée par ces masses de tonalités qui s'agglutinent pour solidifier la base de l'envers où nous sentons fouler le plafond. Des clappements de mains vont et viennent dans cette poussière du désespoir où nous entendons des voix humaines beugler. Est-ce un violon? C'est possible tant l'art du modulaire chez Hawkins passe par différents paliers pour communiquer avec les oreilles de son public. Espace dramatique ou d'intensité, Garden of Grace se détache de sa réalité pour fondre dans le silence. On accroche assez aisément à l'intensité qui se dégage de Orbital Eccentricity avec ces notes de piano coulant comme cette chute artificielle qui suit son tracé minimaliste. Le mouvement oscille avec lenteur, tant la masse de son étire sa portée. Un battement saccadé s'extirpe, créant un rythme frénétique soutenu par une kyrielle d'effets sonores dans une ambiance de perturbation tonale qui frise l'hérésie. Les riffs et accords de guitare sont fondus pour être émietter en lamentations désespérantes qui finissent par renouer avec cette ligne de piano qui a ouvert la porte à un délicieux 9 minutes de folie passagère intense. Mais pour être honnête, on apprécie la vigueur de Orbital Eccentricity après avoir entendu le génial Sidewinder. Des bruits deviennent des bourdonnements où on entend une guitare griffonné quelques riffs et accords. Toujours croissante cette onde de bruits roule sur elle-même alors qu'on entend de plus en plus la guitare émettre des boucles et des distorsions, un peu comme si un gamin frottait ses jouets dessus. Les bruits ambiants deviennent des intrigues alors que le rythme pulsatoire venant de nulle part grossit de plus en plus pour devenir un train modulaire qui hoquette comme s'il perdait des boulons dans sa montée. On arrive à mi-chemin et le train manque d'énergie. On le remplit d'effets et de sons distordus et il repart de plus belle avec des hochets shamaniques qui semblent dicter ce rythme pulsatoire lourd et statique. L'illusion du train et plus que parfaite alors que moi je suis loin de la Genèse! Les ambiances flasques et visqueuses qui introduisent Descent into the Forbidden Fruit me ramènent au Livre. J'entends même le serpent parler à travers les éclaboussures de viscosité alors la guitare de Bart Hawkins semble s'être refait une beauté avec une grosse ligne de riffs et de distorsions. L'énergie de Sidewinder semble avoir déménagé de ce côté-ci de la musique avec ce mouvement toujours aussi tonitruant et dont le venin électrique râle lorsque Eve croque cette fameuse pomme mythique. Il était temps que cette rage se transforme en autre chose car les oreilles commencent à rougir. Dragonfly Speaks est donc la bienvenue. Cette belle ode océanique a le reflet des moments les plus paisibles de la MÉ américaine pour un album naissant d'une symphonie de bruits. Je pense à Steve Roach bien sûr, mais surtout à Michael Stearns. La texture musicale a toujours ce petit côté mystérieux avec cette panoplie de bruits-blancs qui forment le contour d'êtres et/ou d'objets insaisissables. Malgré ce penchant pour une forme d'art abstraite, et sans le savoir peut-être, Bart Hawkins signe ici un beau moment de musique méditative riche de son pouvoir d'attraction…Splendide! Du début à la fin.

Sylvain Lupari (16/06/21) ****¼*

Disponible au Spotted Peccary Bandcamp

185 views0 comments

Recent Posts

See All

Comments


bottom of page