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Writer's pictureSylvain Lupari

BERND KISTENMACHER: Let it Out! (2010) (FR)

Un vrai tour-de-force de Kistenmacher, Let it Out! appartient à ces albums qui ont laissé leurs empreintes dans le monde de la MÉ en 2011

1 Let it Out! 41:08

(CD/DDL 41:08)

(Philarmonic Berlin School)

LET IT OUT! Laisse-toi aller et défoule-toi! C'est ce qu'on pourrait conclure à l'écoute de cette superbe pièce de MÉ que Bernd Kistenmacher a composé dans le cadre du fameux festival de MÉ; Ricochet Gathering de 2010 mis sur pied par Vic Rek de Ricochet Dream Records. Pour le synthésiste Allemand, l'occasion était idéale pour faire le point, et le pont, entre ses influences de Berlin School et sa tangente actuelle d'une MÉ plus symphonique. Et c'est vrai que Bernd Kistenmacher s'est totalement défoulé… pour ne pas dire défoncé.

Le tout débute avec une mouvante ligne de synthé sortant du cosmos et des étoiles pour glisser amoureusement parmi des vagues flottantes qui vont et viennent dans un tendre et délicieux maelström musical. Des ondes de synthé s'enlacent et s'entassent par-dessus une multitude d'ondes synthétisées, dont quelques-unes ressortent et lancent de courtes bribes mélodieuses, alors que des roulements de gros tambours symphoniques surgissent. Ils sont le signal pour lancer une nuée de strates symphoniques où les couches de synthés aiguisent leurs archets métaphoriques afin de tracer de sèches et rapides envolées orchestrales stationnaires. Et volent les mellotrons violonés qui se bercent avec fureur sur des roulements de grosses caisses alors que des lignes de synthés tous autant symphoniques survolent cette douce férocité des coups d'archets chimériques sur une structure devenant de plus en plus dense et lourde. Nous sommes à la 7ième minute et l'ambiance est explosive avec cette furieuse orchestration qui continue de débouler sous de chaleureuses strates mellotronnées et des chœurs gréco-romains qui ajoutent une profondeur déjà emplie à plein volume. Le rythme s'écrase sur le récif orchestral vers la 9ième minute, échappant des notes de piano qui hésitent à se faire entendre et qui sont vite happées par un mouvement séquentiel saccadé. Un mouvement qui percute comme les ciseaux d'un barbier psychotique alors que le piano développe enfin son harmonie sous un scintillant barrage de séquences et d'ondoyantes lignes de synthé. Le rythme tambourinant, Kistenmacher habille Let it Out! de tous ses atouts musicaux. Cette fois-ci ce sont des accords de guitares acoustiques qui joignent leurs harmonies aux notes de piano, sous un ciel strié de stridentes lignes de synthé. Et le tout se reforme abruptement dans une lourde et dense orchestration où le Berlin School s'inonde de merveilleuses strates orchestrales denses et intenses alors que l'approche symphonique se moule à de superbes séquences enivrantes. Une séquence s'isole vers la18ième minute. Elle sectionne le rythme pour pilonner seule un mouvement qui zigzague sous de sinueuses réverbérations. Let it Out! entreprend un pur virage Berlin School avec une puissante séquence hypnotique qui martèle un tempo fantôme survolé par des stries et discrets solos de synthé alors que, démoniaques, les accords de claviers divaguent et frappent avec fureur pour s'éparpiller dans un rythme totalement disjoncté.

Let it Out! continue sa furieuse envolée rythmique sur une séquence qui par moments se dédouble pour finalement défiler à vive allure tel un nerveux et frénétique TGV sous une superbe ligne de basse qui ondule en oblong vallonnements. Plus ce long morceau évolue et plus il impressionne par sa richesse dans le choix des instruments virtuels et par l'ajout de toutes ces couches musicales qui alourdit Let it Out! d'une fascinante musicalité un brin déraillé et disjoncté mais continuellement poétique. C'est tout une leçon de MÉ que nous sert Bernd Kistenmacher avec ce long morceau qui continue sa croisade débridée alors que les accords de piano reviennent hantés Let it Out! sur de percutantes frappes de percussions. Les strates de Memotron reviennent et sont encore plus symphoniques. Elles enveloppent ce rythme fou d'une étanche emprise mélodieuse où les lignes, les couches et les strates de synthé s'unissent pour unifier leurs souffles en un superbe clairon céleste qui chante et charme sous les frénétiques frappes de percussions, les séquences sans souffles et cette ligne de basse qui appuie le rythme d'une étonnante cohésion avec ses larges ondulations roucoulantes. Et tranquillement cet infernal train rythmique entre en gare. Il ralentit sa cadence, laissant traîner la poussière de ses clairons, les notes de piano et les séquences pour ne faire qu'entendre des accords d'une guitare acoustique qui chantent sous les soubresauts de rythmes encore vivants et les souffles d'un synthé aux couches hybrides, entre le symphonique et le Berlin School là où les chœurs hument sous des strates mellotronnées et des coups de caisses philarmoniques.

En ne pas en douter, LET IT OUT! sera une pièce d'anthologie en matière de MÉ contemporaine. Nous assistons à un véritable tour de force où Bernd Kistenmacher est un véritable tourbillon musical. Tout au long de ce lourd maelström séquentiel et symphonique, il maintient une fascinante approche mélodieuse qui est l'âme de ce long morceau hypnotique où chaque étape apporte sa fraîcheur mélodieuse et la poésie si unique à l'univers musical du musicien-synthésiste Allemand. C'est un pur chef-d’œuvre qui est disponible en fichier téléchargeable sur le site de MI Records après avoir été vendu Sold Out par le label Mellow Jet Records. Inutile de préciser que c'est un must. Selon mes goûts, LET IT OUT! est l’album de 2011!

Sylvain Lupari (18/05/11) *****

Disponible chez MI Records

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