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Writer's pictureSylvain Lupari

BERTRAND LOREAU: Eternal Sorrows (2019) (FR)

“Une symphonie de musique électronique vintage avec un soupçon de psychédélisme qui remplira nos souvenirs des années 70”

1 Cry on you 1:28

2 Flying Mind 8:20

3 Time of the Wind 3:00

4 Pologne 3:49

5 St-Brévin 7:45

6 Broken Tape 2:46

7 Brain Activity 3:48

8 Chemin d'Enfer (Part 2) 3:32

9 Chemin d'Enfer (Part 1) 11:32

10 And the Korg Was 4:10

11 Drunken Multiman 3:39

12 Eternal Sorrows (Part 1) 4:37

13 Flying Machine 10:29

14 Eternal Sorrows (Part 2) 2:34

(CD 71:47)

(Berlin School, Retro 70's)

Il y a quelque chose de viscéral qui uni mes émotions à la musique de Bertrand Loreau! Très souvent, j'ai des frissons et des soupirs dans l'âme en écoutant la musique de Bertrand. J'imagine qu'on pleurerait tous les deux en écoutant du vieux Berlin School et en se racontant des tranches de nos vies. Vieux Berlin School et tranches de vie! Ce sont les filandres de ETERNAL SORROWS. J'ai eu cette chance unique d'entendre quelques-uns de ses vieux enregistrements et d'en écrire des chroniques au fil des ans. Je pense à Réminiscences, Sequences et Journey Through the Past. Bertrand me répétait sans cesse qu'il avait des heures de musique enregistrée sur un vieil enregistreur et que la barrière du son était un obstacle. Près de 40 ans plus loin, ce sympathique musicien fait confiance à notre compréhension et nous partage une série de titres composés au début des années 80 qu'il présente en une audacieuse mosaïque de 72 minutes continues avec une tonalité qui respecte l'époque et une sensibilité quasi virginale au niveau de ce désir qu'avait Bertrand de vouloir faire comme son maître; Klaus Schulze.

C'est avec des pépiements électroniques et des nappes de clavier parfumées des influences Pink Floyd que Cry on You ouvre les mémoires électroniques d'ETERNAL SORROWS. La pluie fine devient plus dense en ouverture de Flying Mind qui propose un mouvement ondulatoire ambiant servant de lit à des beaux songes mélancoliques du synthé. Ce mouvement où deux lignes de rythmes montent et descendent dans une vision minimaliste est récurrent sur cet album qui respire les beautés de l'ère analogue. Les synthés sifflotent des airs charmeurs, ici comme dans Drunken Multiman, alors que les rythmes glissent dans des brumes ouatées comme électrifiées. Je pense ici à Time of the Wind qui glisse dans les étranges chants spectraux de Pologne. Les nappes d'orgue et le rythme pulsatoire coulant comme une basse à l'affut baignent dans un environnement cosmique qui fait très Jean-Michel Jarre. Lentes impulsions sur une nappe de Farfisa, St-Brévin est idéal pour prendre la route de la méditation, comme à l'époque de Blackdance ou Picture Music. Après ce passage ambiant, nous pénétrons cette zone un peu flou d'ETERNAL SORROWS avec Broken Tape en tête qui reprend cette route des rythmes circulaires. La séquence de rythme serpente des cimes ardues pour la redescendre dans un environnement où la poésie astrale et son contraire ornent un panorama qui s'enrichit constamment d'une progression synchronisée dans l'intensité. Bruits blancs, poussières d'ectoplasmes, champs magnétiques sonore rempli d'audaces bucoliques et vents sifflant d'arrogance; Brain Activity persiste avec son rythme pulsatoire qui avance son chargement minimaliste dans un environnement décoré de gazouillis électroniques et de lézardes écarlates provenant d'une muraille fissurée d'éléments d'ambiances conformes au titre.

Chemin d'Enfer (Part 2) continue avec le mouvement flottant d'un rythme oscillant lentement, comme un bateau spatial errant sur les douces vagues astrales bien avant Star Wars. Chemin d'Enfer (part 1) va à contresens avec une ossature de rythme qui ferait pâlir un essaim de centipèdes courant en tous sens. Les 7 premières minutes roulent à une vitesse infernale avec un séquenceur manipulée avec une précision inouïe dans son mouvement noué de saccades fluides avec une tonalité quasiment archaïque. Ce rythme s'effiloche tranquillement lorsque la musique frappe un nœud d'éther et ses ambiances vaporeuses. Le rythme pulsatoire d'And the Korg Was flirte entre les visions d'Adelbert Von Deyen et Earthstar. Après la valse des nappes saccadées de Drunken Multiman, Eternal Sorrows (Part 1) suit avec le même dynamisme, mais au niveau des nappes d'oscillations qui chevrotent et roucoulent avec des teintes différentes sur de lentes nappes de Farfisa. Tranquillement, le clou d'ETERNAL SORROWS atteint nos oreilles avec le sublime Flying Machine, une véritable machine qui nous transporte d'aujourd'hui à hier avec un rythme pulsatoire très vintage et des larmes de synthé assez musicales. Ça fait très Schulze, mais avec plus de rythme. Et de puissance dans le rythme. Eternal Sorrows (Part 2) termine ce voyage dans les années 70 avec une approche cosmique flottante toujours nourrie de nappes soporifiques qui valsent paresseusement, comme des feuilles géantes tombant de l'arbre que Jack plantait jusqu'au grenier des Géants.

ETERNAL SORROWS est une surprise au niveau de la cohésion des titres qui s'imbriquent l'un à l'autre dans une symphonie de musique électronique vintage avec un soupçon de psychédélisme qui demandera quelques efforts de son public afin de bien faire descendre cet album qui nage en pleine tendresse de la French School pré Jean-Michel Jarre. Un très bel album qui démontre que Bertrand était bel et bien de son époque. Chapeau l'ami, tu m'as encore donné une dose de frissons!

Sylvain Lupari (25/11/19) *****

Disponible au Spheric Music et chez CD Baby

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