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Writer's pictureSylvain Lupari

BERTRAND LOREAU: Réminiscences (2009) (FR)

Une trouvaille qui plaira aux fans de MÉ des années analogue où des souvenirs musicaux se cachent dans chaque recoin des mélodies cosmiques

1 Chemin D'Enfer 5:56

2 Cosmic Arp 3:33

3 Impro-Vision 8:11

4 Le Ciel est Jaune d'un Liquide Inconnu I 11:41

5 Le Ciel est Jaune d'un Liquide Inconnu II 8:47

6 D.X. Seven Age 1:58

7 Little Dream 3:37

8 The Music Is Saved 6:11

9 Its Moogs Strange 4:11

10 Souvenir Du Petit Goom 2:19

11 Rencontre Manquée 2:56

12 Midi-Station 3:17

13 Au-Dela du Passé 9:37

Musea-Dreaming DR 8463.AR

(CD 72:38)

(Melodious, Berlin School)

Si Sur le Chemin nous présentait un Bertrand Loreau plus sobre et plus classique, RÉMINESCENCES est tout autre et nous présente un musicien plus incisif et expérimental. Composé entre 1981 et 1985, c'est une collection de 13 titres où Bertrand Loreau étale sa collection de souvenirs musicaux et de ses influences qui oscillent entre Klaus Schulze, Jean-Michel Jarre, Vangelis, Tomita et même Space Art. Une belle collection qui nous plonge dans l'univers absolu d’un synthésiste toujours poétique et musical, mais qui explore toutes les possibilités de ses multiples Moogs.

De scintillants arpèges virevoltant en spirales limpides ouvrent Chemin D'Enfer et son affriolant tourbillon d’accords lourds qui ceinture un mouvement binaire où les accords nerveux enveloppent de leurs fortes emprises un synthé aux gémissements analogues autant spectraux qu'harmonieux. Nous sommes à l'aube des années 80 et les influences d'un Heldon et Space Art sont à nos oreilles avec ce lourd tourbillon minimaliste empreint de fines subtilités dans les modulations. Plus cosmique, Cosmic Arp embrasse les étrangéités sonores d'un vieux Schulze et les poésies astrales de Jarre avec une lente procession qui pulse sous de fins serpentins d’étoiles sonores filantes. Enregistré à la même période Impro-Vision s'ouvre avec de délicats arpèges qui scintillent et papillonnent dans une mare de brèves nappes de synthé aux souffles saccadé, alors qu'une belle ligne de séquence aux doux accents d’une basse suave y roucoule dans un long souffle ondulé. On se croirait à l'ère Schulze et Body Love, surtout avec l'addition de fines percussions et d'une séquence aux douces modulations et aux furtives oscillations. Un très bon titre de l'ère analogue. Très expérimental Le Ciel est Jaune d'un Liquide Inconnu I débute avec une intro éclectique et métallique dont les bruissements sont bercés par de lentes strates morphiques. Nous sommes au cœur d’un univers de bruits synthétiques et d'effets sonores grésillant où l'ascension est lente mais vaut tous ces curieux bruits d'un monde en fusion. Des arpèges naissent et tintent ici et là, embrassant de lourdes couches éclectiques avant de tomber dans une superbe spirale mélodieuse où les accords défilent en cerceaux dansants sous de suaves brumes mellotronnées. Bâtit dans le même moule, mais moins éclectique, Le Ciel est Jaune d'un Liquide Inconnu II présente une 2ième portion plus près du rock cosmique avec ses batteries qui martèlent un rythme souple sous un doux mellotron flûté.

DX Seven Age est une belle ode cosmique avec son synthé aux complaintes qui hurlent sous de belles ondes d'orgues ténébreuses. Enregistré à la même époque Little Dream est une belle berceuse cosmique où de délicats arpèges cristallins suivent le gré des modulations cosmiques. Un titre qui sent le Vangelis plein les oreilles. The Music is Saved est une autre délicate ballade cosmique où les arpèges tournoient dans un doux tourbillon astral alors que Its Moogs Strange présente des solos de synthés qui vrillent en boucles dans un lourd environnement sonore statique alors que les solos de Souvenir Du Petit Goom sont soutenus par des brèves nappes d'orgue et que ceux de Rencontre Manquée sont poussés par de superbes impulsions séquentielles. Midi-Station offre une structure où les séquences se suivent et déboulent en staccato, enrobés de brefs solos de synthé saccadé, et semblent se fondre ensemble pour former une parfaite union cadencée comme les glissements de xylophone alors que les séquences de Au-Dela du Passé coule librement et tournoie en ascension déviante sous de lourdes nappes mellotronnées. C'est un beau et long titre aux mouvements aléatoires, embrassant un peu le cosmique, pour revenir dans son délicat tourbillon de cristal.

RÉMINESCENCES est une belle trouvaille. Un très bel album qui plaira aux amateurs de MÉ des années analogues où les souvenirs musicaux et les influences de Bertrand Loreau se cachent dans chaque recoin de ses mélodies cosmiques. C'est de la MÉ de France. Cette musique issue des premiers balbutiements de Space Art et Jean Michel Jarre, donnant naissance à un mouvement étouffé par la recrudescence des mouvements Anglais et Néerlandais. PWM Distrib est là et veille à l'éclosion de cette école aux mouvements plus poétiques et lyriques.

Sylvain Lupari (07/04/11) *****

Disponible au PWM Distrib

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