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Writer's pictureSylvain Lupari

Beyond Berlin Live at Awakenings (2022) (FR)

C'est ce que j'appelle un solide album de Berlin School à la sauce Hollandaise

1 Heavenly Resurrection 20:41

2 Interlude 3:55

3 No Man's Land 12:00

4 Weakness 21:46

5 E-Lusions (Bonus E-Live) 13:46

(CD/DDL 72:11)

(Berlin School)

LIVE AT AWAKENINGS est un document audio qui fut enregistré lors de la performance de Beyond Berlin au Festival du même nom en septembre 2014. Un an auparavant, le duo Hollandais avait resplendit au fameux Cosmic Nights, qui s'est tenu au planétarium de Bruxelles, conduisant au tout premier album-téléchargement du duo, Cosmic Nights en 2013. Masterisé par Ron Boots pour les besoins de son label Groove nl, ce LIVE AT AWAKENINGS propose la même palette de style. Soit du très bon Berlin School, ambiant et cadencé, où Rene de Bakker et Martin Peters modulent l'art de construire des rythmes harmoniques, uniques à la Netherlands School, avec la tonalité des années analogue, grâce aux synthés et séquenceurs modulaires qui garnissent la scène de Beyond Berlin.

Heavenly Resurrection débute cette performance au pays du England School par une lourde ouverture atmosphérique qui est l'apanage du genre. Une onde de synthé avec une gradation toujours plus enveloppante délie ses fluctuations dans les explosions des pads de basse. La fusion jette une aura dramatique, surtout lorsqu'une subtile chorale chtonienne laisse entendre son chant discret. Un effet de secousse anime le mouvement méditatif de cette onde qui laisse aussi partir de fines lamentations alors que les minutes s'écoulent au cadran. D'autres éléments convergent vers cette ouverture, dont des arrangements orchestraux et des tintements d'étoiles qui tissent une vision plus cosmique. Cette ouverture typique aux sessions d'improvisation du Berlin School remplira aussi celle du colossal Weakness. Les ondes bourdonnent toujours avec force après la 8ième minute, moment où une ligne d'arpèges chantonne en se dandinant en arrière-plan. C'est le signal pour allumer le séquenceur! Il active deux lignes d'arpèges qui gambadent à contrecourant sous une nappe de voix toujours aussi ténébreuse. Le mouvement est alambiqué de par sa nature chancelante et de par ses accords qui s'entrecroisent dans une vision plus harmonique que rythmique. Le décor modifie à peine sa texture qui irradie constamment cette approche luciférienne de la musique d'ambiances ténébreuses, même avec le rythme qui prend une légère accentuation pour disparaître peu à peu autour de la 17ième minute. Le synthé harmonise le tout avec des pads harmonieux et des effets qui rejoignent ces éléments atmosphériques qui emplissaient les premiers instants de Heavenly Resurrection. Interlude est purement atmosphérique méditatif avec des nappes de voix, autant graves que séraphiques, et des sonorités étoilées dans un opaque mouvement d'ambiances ténébreuses.

No Man's Land laisse partir une superbe ritournelle séquencée qui ramollie le cerveau. C'est entre un hymne pour Halloween revisité et une berceuse électronique pour cyborgs. La séquence délie ses arpèges avec de subtiles fluctuations et nuances qui charment alors que le synthé injecte ces nuages de brume allégorique qui donne une fine touche orchestrale à cette très belle ritournelle hypnotique. Envoûtant dans ce qu'il y a de plus authentique, et ce sur ses 12 minutes! Weakness propose une ouverture semblable à celle de Heavenly Resurrection, peut-être un peu plus du genre science-fiction, avant de laisser éclore une fascinante structure de rythme autour de sa 5ième minute. Ce mouvement part sur de simples tintements percussifs, semblables à des baguettes faisant de la claquette sur une peau de métal, qui se développent en une mini tornade d'éléments de séquences percussives tournant sur les ondulations d'une ligne de basses séquences. De riches nappes d'orchestrations enveloppent ce rythme pas fait pour danser mais pour écouter, qui continue sa progression dans un climat cosmique. Des riffs rythmiques et des séquences plus mélodieuses se greffent à cette ascension d'un rythme très Berlin School alors que les synthés injectent divers effets ainsi que ces lamentations iridescentes qui donnent une teinte méphistophélique à la structure de rythme sans cesse croissante de Heavenly Resurrection. Un gros titre qui exploite sa structure de rythme évolutive sur une toute sa distance pour conclure dans une finale plus intense.

Enregistré lors d'un concert à Oirschot en 2013, E-Lusions est un titre offert en bonus sur ce LIVE AT AWAKENINGS. Son ouverture miroite d'effets scintillants d'un bleu cobalt où se nichent quelques notes d'un pianiste pensif. La séquence de rythme s'active après les 90 secondes par le biais de 2 lignes en parallèles sur le recueil musical d'une flûte du mellotron. Le clavier y éparpille également ses accords sur cette structure circulaire où une ligne gambade sur le nerveux mouvement d'alternance de l’autre. Les ions sauteurs vivent d'une synergie peu commune avec un mouvement foncièrement timide et l'autre qui dégage une vision orageuse, entraînant E-Lusions dans un gros rock électronique lourd et tempétueux qui progresse avec hargne sous une effusion de solos de synthé dont les hypnotiques harmonies tournent en boucles. C'est ce que j'appelle de la grosse musique électronique. C'est ce que j'appelle un solide album de Beyond Berlin qui offre toujours du solide Berlin School à la sauce Hollandaise.

Sylvain Lupari (03/10/22) ****¼*

Disponible chez Groove nl

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