“Il y a du bon Berlin School qui semble se cacher dans les doigts et la tête de Roger Taylor”
1 Circular Logic 5:11
2 Cosmology 4:51
3 False Memory 4:18
4 Solarius 3:26
5 The Chain of Events 3:39
(DDL 21:26) (V.F.)
(Berlin School)
Ce n'est pas un truc que j'aime faire! Il y a tant de nouveaux, comme de bon vieux, albums à chroniquer que d'écrire une chronique sur un E.P. me semble injustifié. Mais voilà, j'ai répondu à l'invitation du label Cyclical Dreams et il se trouve quelques E.P. dans cette discothèque qui grandit tout en continuant à diversifier les styles de MÉ qu'elle promeut dans un rayon international. Essayer de trouver de l'information sur Internet avec une nom tel que Beyond Our Galaxy est loin d'être une chose facile. Imaginer maintenant lorsque l'artiste derrière le projet a pour nom Roger Taylor! Ittchhh…Ça rend la chose encore plus difficile, mais j'y suis parvenu. Tout d'abord, Beyond Our Galaxy est un projet solo que Roger a commencé en 2008. Ce musicien américain est un grand fan de la Synth-Pop des années 80, surtout des claviéristes. Il a acquiert une bonne variété de synthés qu'il apprend à jouer sans formation. Il compose sa musique, qu'il propose sur MySpace, tout en approfondissant sa connaissance de musiciens comme Jean-Michel Jarre, Tangerine Dream, Klaus Schulze, Vangelis et autres. Un premier contact se fait avec le label Canadien Rcat Records qui produit un premier album intitulé Event at Sirius B en 2010. Vient Chronosphere l'année suivante. Après un long hiatus de 7 ans, l'album The Rubicon Moment sort en 2018. La vidéo sur YouTube propose une musique énergique dans le style Berlin School avec un bon rythme poussé par séquenceur. J'ai bien aimé les titres que j'ai entendu ici et là au fil de mes recherches que j'effectuais en écoutant ce CIRCULAR LOGIC qui découle d'une invitation de Cyclical Dreams Music afin que Beyond Our Galaxy rejoigne les artistes du label Argentin. Ce E.P. d'une 20taine de minutes propose rien de moins que du très bon Berlin School compressé, condensé…
La pièce-titre soutire une féroce ligne du séquenceur venant du sous-sol terrestre. Elle montent rapidement vers nos oreilles avec un beau système d'alternance qui lui donne une apparence spasmodique. Une autre ligne d'ions sauteurs se mobilise avec une vision plus harmonique. La complicité demeure étroite entre ces deux mouvements jusqu'à ce qu’une ligne de basse échappe une impulsion qui donne plus de fluidité au rythme tout en implantant une vision plus mélodique avec cette fois-ci une ligne d'arpèges aux tonalités légèrement pétillantes. Majoritairement en séquences, Circular Logic stigmatise une bonne course rythmique entre 4 lignes aux destins étroitement liés dans un laps de temps bien équilibré. Cosmology met un grain de mélodie, de mélancolie aussi, entre nos oreilles avec un parfum qui me fait sentir un Fade to Grey joué dans un univers parallèle où la mélodie rythmique reste fade, mais bien entendable. Nous sommes dans du synth-pop psychédélique, pour la version spectrale du titre que l'on devine à chaque seconde. Le séquenceur est excellent ici! False Memory propose une ouverture toute en mélancolie avec des pads de brume et de basse qui donnent cette teinte morose à une musique flottante. Le mouvement d'un séquenceur fait agiter des ions qui sautillent en rang indiscipliné, créant une chorégraphie astrale où se greffent douceur et animosité. Un beau titre qui a une vie courte si l'on considère l'afflux rythmique débordant d'énergie dans ses dernières 90 secondes. Solarius me donne aussi cette impression de vouloir à tout prix finir trop tôt. La structure ondule avec une première nappe musicale que des arpèges spasmodiques bousculent juste avant l'arrivée d'une basse rampante. Cette structure de rythme ambiant est enrobée de parfum cosmique et puis d'une nappe de voix avant que des percussions ne plombent Solarius dans un intense rock cosmique très compacte avec une grosse masse sonore et des arrangements qui manquent de temps pour produire l'effet désiré. Nappes et pads de brouillard tentant de camoufler une dense faune sonore électronique et son champs de grésillements et de bruits-blancs, The Chain of Events emprunte un étrange chemin pour aboutir dans une phase New Age psychotronique avec des voix de nymphes dans un tintamarre sonore qui me semble à coté de la plaque ici.
Est-ce que j'ai aimé? Tout d'abord, mes oreilles ont eues affaire à un musicien avec un intéressant parcourt musical et une belle vision mélodiste. Ceci étant souligné, les idées de Beyond Our Galaxy sont bonnes et manquent visiblement de temps pour qu'elles s'épanouissent dans cet E.P. qui semble trop court par rapport aux fondues télégraphiées. Des titres comme False Memory, Solarius et The Chain of Events présentent de très bons potentiels pour de plus longs développements. Mais cela appartient à l'artiste. Mais peu importe, il y a du bon Berlin School qui semble se cacher dans les doigts et la tête de Roger Taylor
Sylvain Lupari (03/11/20) ***½**
Disponible au Cyclical Dreams Bandcamp
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