“Une très belle collection de titres prêts à démarrer du bon pied votre quête de MÉ”
1 Chronosphere 3:45
2 Jovian Airships 5:03
3 The Rubicon Moment 3:57
4 Moonbase Alpha 3:07
5 The Summit 3:38
6 Freefall in Black 3:24
7 Monoliths of Beta Proctoris 11:42
8 Omega Structures 7:34
9 Futureworld 1973 2:25
10 Terminal Shock 5:11
11 The Ascendant Light 4:54
12 Revelations 3:43
13 Spindrift Reflections 4:15
14 As the Sun Slowly Sets 3:45
15 Twilight Horizon 2:20
(DDL 68:51)
(E-Rock, Movie music)
J'ai découvert le style énergique de Beyond Our Galaxy avec le court EP Circular Logic, paru à la toute fin de 2020 sur Cyclical Dreams Music. Je vous ai raconté dans cette chronique l'impressionnant parcours de Roger Taylor depuis 2010 avec 3 albums où le synth-pop flirtait avec les frontières du É-rock. TRIPTYCH PHASE est une compilation de titres ayant appartenus à cette époque, soit de 2010 à 2018. Le style est similaire avec du gros rock énergique qui trouve le moyen de changer de peau grâce à un très bon jeu de transition entre le séquenceur et les percussions électroniques, très ingénieuses ici. BOG laisse une bonne place aux mélodies, qui sont toujours inspirées de Tangerine Dream, et à ses visions cinématographiques qui ont toujours nourries sa créativité.
Chronosphere débute l'album en nous disant que des moments ambiants, il n'y en aura pas beaucoup dans TRIPTYCH PHASE. Son rythme est lourd de sa charge sonore affamée et entraînant de ses tssiitt- tssiitt assoiffés dans son enveloppe de up-tempo maquillé de puissance Funk. Barry Blaze prête sa basse ici et lui donne la latitude nécessaire pour faire décoller le beat de ce titre explosif. Les séquences hybrides qui scintillent autour de son axe circulaire et les pads de synthé qui assument la portion mélodie sont des éléments qui dynamisent un excellent titre pour ouvrir une compilation de cette envergure. Ça vous donne une très bonne idée de ce que peut faire Beyond Our Galaxy sur les courts titres de son nouvel album. Jovian Airships propose un genre de chill sur une ligne de basse palpitant langoureusement. Un saxophone chante sous diverses couches de vents avant qu'un clavier y ajoutent ses accords. Les percussions arrivent avant le 2ième minute, structurant un rythme sautillant dans une atmosphère de relaxation où claquent de lointaines percussions. Et c'est après 90 secondes que Jovian Airships laisse tomber son enveloppe Chill pour un up-tempo toujours aussi langoureux dans son nouveau style. The Rubicon Moment est un É-rock ceinturé par un effet stroboscopique. Son rythme est nerveux, appuyé par de bonnes percussions électroniques, mais c'est plutôt la mélodie synthétisée qu'on retient avec de beaux arpèges chevrotants dans des nappes d'ouate brumeuse, style TD de The Atomic Season. On reste toujours dans les rythmes créatifs, toujours sertis de belles visions mélodieuses, avec un rock nimbé de trompettes apocalyptique de Moonbase Alpha. Ça beau être court, mais ça reste mélodieux et très accrocheur. The Summit est le genre de titre sur lequel on appose le nom après avoir composé la musique, tant elle est très révélatrice. Une mélodie ambiante proposée en deux étapes, elle donne des frissons tout en se collant à merveille au sens du titre. Un beau moment pour ceux qui aime ça tendre une fois de temps en temps! Navigant entre deux temps, le rôle de Freefall in Black reste à définir dans cette mosaïque électronique qui exploite tous les genres. Un peu moins ambiant que The Summit, mais pas vraiment dans le rythme avec des harmonies flottant dans une zone prismatique.
Monoliths of Beta Proctoris est le plus long titre ici, et son ouverture est titanesque avec une attirance pour le cinématographique. L'introduction de 100 secondes passée, le rythme trésaille sur deux lignes en parallèle se croisant de façon intermittente. Une mélodie du genre synth-pop fait entendre son chant sibyllin et se greffe à un rythme qui reçoit l'appui de percussions acoustiques. L'intensité de Monoliths of Beta Proctoris fond un peu avant la 5ième minute pour un gros 120 secondes afin de revenir avec un rythme électronique spasmodique. Le séquenceur fait vibrionner ses ions sauteurs alors que les percussions attachent ce nouveau rythme dans un mode danse que des nappes mélodieuses, inspirées par Tangerine Dream des années 80-81, ne complètent la manœuvre de séduction. Plus court de 4 minutes, Omega Structures justifie ses minutes par une structure progressive qui s'élance avec de lents coups d'aile d'un synthé éthéré. Les nappes sont onctueuses avec un noyau orchestral cachant des exhalaisons raques. Une tornade de tintements s'accrochent à ces ailes. Ce noyau structure un rythme stationnaire qui se soulève de plus en plus avec l'arrivée d'autres séquences et plus tard des percussions électroniques qui frappent nerveusement ce rythme sans motion, si ce n'est que d'écouter une progression dans des éléments rythmiques sur des nappes de synthé toujours aériennes par rapport à la violence des percussions. Futureworld 1973 passe comme une hymne à la délivrance par un escadron futuriste. Très enjoué, c'est une musique idéale pour une émission de télé. Les ondes de Terminal Shock laissent entendre un signal de détresse qui libère une furie rythmique aussi mélodieuse que nerveusement animée. Le clavier sculpte une mélodie séquencée qui tournoie sur un cycle de percussions et de basse-séquences assez voraces. On trouve de bons solos de synthé sur ce titre. On arrive au point le plus calme de TRIPTYCH PHASE avec The Ascendant Light qui, avec Twilight Horizon, sont les seuls titres où les vents ont chassés le séquenceur et les percussions de leurs toiles cosmiques. Les deux titres se ressemblent beaucoup, alors que Revelations propose un rock cosmique à la Jean-Michel Jarre. Il y a de bonnes passes de percussions pour un titre aussi court. Spindrift Reflections n'est pas vraiment loin du genre, sauf que sa structure étouffée ajoute une pointe d'ésotérisme, qui explose violemment après la 2ième minute. Un bon titre pour ceux qui aime entendre l'évolution d'un séquenceur versus les percussions électroniques qui font parties des points forts de cet album. As the Sun Slowly Sets est un beau slow-tempo qui nous faire entendre la poignante guitare de Roddy Robinson.
Une belle collection de titres qui exploitent les bases de É-rock dans des formules évolutives, TRIPTYCH PHASE est un album idéal pour s'initier à la MÉ. Rythmes et mélodies entraînants dans un but télévisuel, la musique coule sans ce sentiment d'être écrite sur une période de 18 ans. Il y a un bon travail de mastering ici. Amateurs de séquenceurs et de percussions électroniques, vous êtes à la bonne adresse avec ce tout nouvel album de Beyond Our Galaxy.
Sylvain Lupari (30/08/21) ***½**
Disponible au Cyclical Dreams Bandcamp
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