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Writer's pictureSylvain Lupari

BILDSCHIRM: Kinologie Vol. 1 (2017) (FR)

“Un superbe album renversant qui traverse ces fantastiques années de l'analogue avec une savoureuse vision contemporaine”

1 Avarica (Theme from Hackney Aflame 1987) 4:42 2 The Tower Becomes Visible (From The Hidden Triangle 1983) 8:28 3 Rainforest Sequence (Over the Forest/Landing/Finding the Wheel) (From The Hidden Triangle 1983) 8:43 4 Cosmic Time (Theme from Wissenschaftlich 1983-1987) 4:06 5 Convergent (From Schneebesen 1985) 5:04 6 Suite Contrabandine (From Contrabandine 1988) 7:45

7 Solace (From Trost 1986) 5:32 Bildschirm Music

(DDL 44:23) (V.F.) ***** (Analog sequencer-based style)

L'aventure de Bildschirm remonte aussi loin que 2005 où John E Thelin, fasciné par les noms, histoires et musiques insolites, googlait une recherche afin de trouver un nom inhabituel pour son duo. Il tombait sur chirm, qui voudrait dire le son d'une foule. Et lorsqu'il travailla sur une pochette, il réalisa qu’il s'agissait plutôt d'un nom Allemand (schirm). Et de fil en aiguille naissait Bildschirm, le nom parfait pour un duo de synthésistes New Wave Allemand des années 80. Mais ça peut-être aussi le nom de plume d'Adrian Tóth, qui crée sa musique sur un portable violet et qui est fils d'un politicien Hongrois disgracieux qui s'est sauvé avec sa femme-trophée dans un sanctuaire sauvage au Zimbabwe. Comme ça peut être simplement le projet du photographe, compositeur traducteur et entrepreneur John E Thelin, un Suédois qui faisait du comique standup et qui écrivait pour la télévision vivant maintenant en Allemagne. En fait, qui sait! Qui sait dans un univers où les fausses nouvelles et les faux mythes naissent de partout pour bondir tout partout? Mais une chose est certaine, et peu importe le vrai du faux, la musique de Bildschirm possède tous ces attributs qui séduisent l'amateur de MÉ de style Berlin School et de ces merveilleuses années où nos sourcils fronçaient d’étonnement et nos oreilles coulaient dans la douce folie des multiples possibilités des synthétiseurs analogues. Et le faux du vrai est que la musique de KINOLOGIE Vol.1 est forgée dans les immenses possibilités du Propellerheads Reason 9. Une aventure numérique qui trompe l'oreille avec ses logiciels et échantillonnages analogues!

Des accords bien gras et juteux sautillent d'une oreille à l'autre avec une bonne vélocité. Des nuages bourdonnants et des nappes de voix très soumises infiltrent le bondissement des séquences, alors qu'un délicat clavier étend une mélodie accroche-oreille qui charme avec les effets de percussions claquantes et les denses couches de synthé brumeuses. Sur un bon down-tempo, Avarica débute ce tout premier rendez-vous avec la musique de Bildschirm avec une approche aussi mielleuse qu'harmonieuse. Les effets électroniques d'antan ainsi que les tonalités des années de la French School inondent nos oreilles. C'est un beau morceau de musique avec une bonne mélodie dessus. The Tower Becomes Visible par contre dévoile le côté plus obscur de cet album avec une approche circulaire lourde où des ions toujours très juteux tournoient avec leurs ombres dans une figure de rythme alambiquée. Les séquences prônent le désordre alors que d'autres tonalités percussives enrichissent une structure qui ne compte plus ses éléments additifs rythmiques et qui accentuent la cadence en mi-parcours. On croirait entende le gros monstre modulaire de Mark Shreeve. Les ambiances sont à nous inonder d'une théâtrale approche de peur alors que les effets multiplient cette tension qui nous ronge par en-dedans. Subliminale, une mélodie rôde dans le décor, mettant tout en œuvre pour nous soutirer des abîmes d'une musique lourde et noire aux parfums d'Arc. Mais en vain! Rainforest Sequence (Over the Forest/Landing/Finding the Wheel) est un titre assez complexe mais très savoureux qui passe des ambiances astrales, toujours un peu troublantes, à une phase de rythme anarchique. C'est un très bon mélange d'Heldon, Patrick Gauthier et Zanov. Ça demeure un titre difficile à aborder, à apprivoiser, mais la mélodie fantôme qui y circule est du genre ver d'oreille. On craque avant de vouloir s'enfuir!

Cosmic Time offre une structure de rythme plus fluide que me fait penser à du Happy the Man à cause de sa vivacité tissée dans le tumulte. Le synthé est magique avec une présence vintage qui me rappelle la guitare de Robert Fripp. Bref du Happy the Man mélangé à du King Crimson dans un voile d'intensité! Et ce parfum d'analogue qui poursuit constamment nos oreilles…délicieux! Moins agité et moins spasmodique, Convergent respire un peu la mise en scène de Cosmic Time mais avec un parfum d'Edgar Froese aux synthés qui tente d'imposer une quiétude harmonique à une rébellion des séquences qui crachent des venins organiques. Suite Contrabandine propose un rythme ambiant aux larges boucles oscillatoires où claquent ces percussions métalliques qui enchantaient les oreilles des amateurs du synth-pop des années 80. Ces cliquetis métalliques pimentent donc ces longs zigzags qui raccourcissent peu à peu leurs boucles afin d'installer une bonne vélocité. Des effets de percussions et des tonalités toujours un brin organique pimentent cette illusion rythmique alors qu'un synthé, très Tangerine Dream en passant, dévoile de belles nappes qui tissent le fond mélodique de Suite Contrabandine dont les boucles qui tournoyaient de façon hypnotique accentuent leur vitesse dans une structure plus lourde et plus insistante. C'est un autre titre difficile à apprivoiser mais qui est un véritable délice pour les amateurs de MÉ des années 70-80. Solace termine ce conte musical de John E Thelin avec une approche plus contemporaine avec des parfums de Massive Attack qui flottent au-dessus des rythmes sans vie de Portishead. Ça donne faim à nos oreilles qui en veulent plus. Et si je me fie aux propos de Hans-Reinhardt von Gorleben, un prochain E.P. devrait sortir sous peu alors qu'un prochain album est prévu pour l'automne prochain.

Mais au fait, qui est Bildschirm? Je vous invite à lire sa biographie romancée sur sa page Bandcamp. Quant à moi, je dois absolument remercier Arend Westra de Parallaxe pour m'avoir mis sur la piste d'un album aussi incroyable. Les mordus de la MÉ période analogue devraient absolument se procurer cet album. Un must comme dirait l'autre…

Sylvain Lupari (30/03/17) *****

Disponible au Bildschirm Bandcamp

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