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Writer's pictureSylvain Lupari

BINAR: Tales of the Uninformed Part II (2016) (FR)

Plus dans le style de l'école de Berlin mais toujours parfumée de la folie de Binar, Tales of the Uninformed Part II a légèrement le dessus sur Part I

1 In Search of Bliss 8:02 2 Ratchett Job 14:53 3 The Eternal Parp 5:35 4 All the Fish 11:55 5 The Last Hurrah 10:51 6 Binarial Mirrors 10:51 Binar Music (DDL 62:46) (Berlin School, Psybient)

Sans doute comme vous, je me suis posé la question: Pourquoi 2 volumes distincts (c'est un peu plus dispendieux) qu'un double album de cette performance de Binar au Lea Hall Summer Bawl? Et j'ai trouvé la réponse après avoir entendu les 50 premières minutes de TALES OF THE UNINFORMED PATRT II: Si Tales of the Uninformed Part I offrait une savoureuse enveloppe de psybient, ce 2ième volet offre une approche plus Berlin School où le genre psychédélique ambient se fait plus discret et laisse toute sa poésie psychopathique aux principales influences de Paul Nagle et Andy Pickford.

In Search of Bliss introduit cette deuxième partie avec une brise ténébreuse d'où émerge des mugissements de machines et des nappes de voix d'opéra fredonnées dans une ambiance d'apocalypse. On remarque tout de suite ces effets sonores qui rappellent ces dialogues de Tangerine Dream dans la période White Eagle et Hyperborea. Deux albums qui ont révolutionné l'approche rythmique de la MÉ contemporaine. Un délicat mouvement de séquences dessine une arche cylindrique qui roule sur elle-même tandis que des accords tintent à contre-courant. Un autre mouvement de séquences, jumelé à des effets de percussions bongos et tablas, donne plus de relief à un rythme ambiant qui fait admirablement le lien entre deux époques du vaisseau sonique d'Edgar Froese. Cette approche rythmique sert plus de toile de fond pour l'éclosion d'une multitude d'effets sonores alors que des nappes de synthé enveloppent d'une chaleur artificielle cette éclosion de sons et cette rythmique qui accentue la pression sans pour autant sacrifier sa pochette méditative. Et plus on avance dans TALES OF THE UNINFORMED PATRT II, et plus l'impression d'entendre un hommage à Edgar Froese et Tangerine Dream, dans une approche toujours un peu psychédélique, se fait sentir. Après un bon 2 minutes de bizarreries sonores et de nappes anesthésiantes, Ratchett Job émerge des brumes avec un beau mouvement de séquences qui donnent l'impression de voir (et d'entendre) un troupeau de Bambi innocents jouer à saute-mouton sous les yeux affamés d'une meute de loups. Ce superbe mouvement se déroule sous un ciel cosmique. Et tandis que des accords de clavier, dont la chute funèbre ajoute une touche dramatique, tombent pesamment, une autre ligne de séquences fait gambader et scintiller ses ions dans un mouvement contigu. Des percussions jumelées à des claquements de main amplifient la cadence, toujours assez statique, du rythme alors que le clavier se fait plus mélodieux. Lent et envoûtant, le mouvement de Ratchett Job régurgite d'autres séquences qui fourmillent avec plus de vigueur, alors que les harmonies éparses d'un clavier en mode mélancolie éparpillent ses dernières larmes.

C'est du très bon Binar qui se jette dans le trop court The Eternal Parp et son rythme très entraînant, un genre de mélange entre du Techno et du rock électronique, avec de très bons solos torsadés qui relèvent le charme du jeu des séquences dans Ratchett Job. La fusion et la symbiose est tout à fait parfaite entre ces deux titres. Nous restons toujours dans les influences de la Berlin School aux pôles hybrides avec All the Fish. Si l'intro est dans le domaine du Psybient, le rythme que la découd nous amène vers un très bon rock électronique progressif où un violon pleure sous les coups de percussions résonnantes et les ruades d'un très bon mouvement de séquences qui fait accélérer la cadence de All the Fish. Nous sommes dans le pinacle de ce concert qui atteint son point culminant avec The Last Hurrah et ses solos de synthé harmonisés dans l'esprit d'Edgar Froese. Ils roucoulent sur une structure lourde qui est toujours stimulée par un habile mélange entre ces percussions électroniques et ces mouvements de séquences à la Chris Franke qui ont charmé nos sens et nos oreilles et qui ont aussi transporté les 50 dernières minutes de ce délicieux rendez-vous entre le Psybient et le Berlin School. Binarial Mirrors semble être un titre enregistré en studio qui a rien à voir avec le concert du Lea Hall Summer Bawl. C'est du bon Binar très agressif avec du bon rythme qui lorgne la frontière entre du Techno et de l'Électronica. C'est aussi une excellente invitation aux amateurs du style plus Berlin School afin d'entendre l'autre visage de Binar.

J'ai bien aimé Tales of the Uninformed Part I! Et pourtant, ce TALES OF THE UNINFORMED PATRT II lui est supérieur à cause sans doute de ce côté plus Berlin School, mais assurément parce que Binar n'a rien perdu de son identité très aventureuse tout au long de cette deuxième partie.

Sylvain Lupari (10/12/16) ****½*

Disponible au Andy Pickford Bandcamp

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