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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Brainwork Back to the Roots II (2019) (FR)

“Un monument de rythmes minimalistes berlinois qui réunit les plus grands éléments des styles Berlin School et New Berlin School”

1 ...there be Sound 18:56 2 Rollover 14:28 3 Silver Rain 23:12 4 Raw Data 9:03

BWCD 19 (CD 65:45)

(Sequencer-based Berlin School)

Uwe Saher aime bien remuer les cendres du passé, ne serait-ce que pour voir comment est sa vision aujourd'hui par rapport à hier. On a qu'à penser à Back to Future II en 2017 qui se comparait avec celui de 2003. Le rapport était inégal en vertu de la très grande évolution des équipements de MÉ et de la tonalité contemporaine qui est nettement plus incisive aujourd'hui qu'à l'époque. Et c'était surtout plus évident dans une approche de musique de danse qui est devenu de l'EDM de nos jours. Paru en 1993, Back To the Roots était un album qui s'inspirait des patterns de rythmes électroniques genre Robert Schroeder. C'est à tout le moins selon les échantillons entendues à l'époque (je n'ai pas cet album malheureusement). BACK TO THE ROOTS II appose évidemment une sonorité plus contemporaine avec une nette précision entre les pistes enregistrées et mixées. Il en résulte en un album implacable, d'une violence rythmique inouïe avec des splendides structures d'éléments percussifs qui s'ajoutent à des séquences motoriques et des percussions bien dans le ton où les solos de synthé sont aussi rois que la diversité des éléments rythmiques.

Et l'aventure commence sec! Avec des vents soudains et sans préambules qui sifflent avec de l'acidité dans les tons. Une nappe céleste rappelle que Klaus Schulze, genre Body Love, n'est pas vraiment loin dans les souvenirs de Brainwork. Le séquenceur sort des bancs de brume pour forger un rythme saccadé par la vitalité des ions qui courent à vive allure dans un long corridor linéaire. Une savoureuse ligne de basse, omniprésente et avec raison tout au long de BACK TO THE ROOTS II, donne plus de vitalité à ...there be Sound. Les solos de synthé caressent ce rythme avec des acrobaties aériennes qui frôlent le dynamisme du séquenceur. Une orgie de solos survole et danse tout partout alors que le rythme souffle de subtils nuances dans son élégance Berliner. Lourd, vif et fluide, ce rythme contagieux jette des éléments percussifs et des séquences harmoniques qui donnent constamment du gaz au synthé et à ses innombrables solos. Il trébuche alors sur un nid de séquences et d'éléments percussifs autour des 8 minutes, nous obligeant à visser notre casque d'écoute bien comme il faut sur nos oreilles. Une grosse voix pousse des Let there be sound et ajoute des mots qui s'insèrent à la place des 3 points de suspension de ...there be Sound, tandis que les solos deviennent encore plus furieux. Du gros New Berlin School qui lâche un peu de lest vers sa finale. Rollover est un rock hargneux qui change délicatement de peau, tout en conservant ardemment sa première avec des changements de vitesse dans son rythme. Un rythme entraînant avec des percussions enlevantes, une ligne de basse qui l'est tout autant avec sa vision monte-descend et une horde de séquences spasmodiques qui heurte un autre nid, autour de la 7ième minute, engendrant une intense bousculade des ions sauteurs qui se démènent tel des billes sans vie sur le tapis d'un convoyeur. Cette structure finie par embrasser une phase homogène et harmonique tout en servant la cause aux innombrables solos d'un synthé qui flirte avec des parfums de Tangerine Dream notamment au niveau des riffs et des pads de brume, et qui donne beaucoup de profondeur aux 14 minutes de Rollover.

Silver Rain est la pièce-maîtresse de BACK TO THE ROOTS II. Coup de tonnerres et fascinant chant esthétique meublent une intro qui a besoin d'un voile de brouillard afin d'avancer sur le long chemin de ses 23 minutes. Un mouvement du séquenceur pousse ses ions qui hésitent aussi sous une pléthore de lignes sifflantes qui vont et viennent avec des airs menaçants. Une ligne de basse séquences ajoute un peu plus de poids, alors que la structure de rythme est déjà conçue et sautille maintenant avec plus de vigueur. Brainwork pousse ses synthés au maximum afin qu'ils créent le plus d'effets, tant ici que dans les 3 autres titres de son dernier opus. Le rythme galope lentement, capable de faire rouler le cou alors que nos oreilles dégustent cette avalanche de jets d'un synthé aussi énigmatique que séduisant. Lentement, Silver Rain gruge ses minutes avec des parfums de Klaus Schulze. C'est à la porte des 6 minutes que l'entrain gagne le rythme qui nous fait maintenant taper du pied. Les percussions placides restructurent le mouvement ambiant en un solide rock linéaire où crissent toujours ces vents et ces lignes de synthé aux couleurs bariolées de nébulosité. Des solos s'ajoutent. Flottant et dansant sur ce rythme, ils préconisent une approche mélodieuse qui s'accroche à nos lobes d'oreilles. Minimaliste et entraînant, le rythme robotique frappe un premier récif de charmes un peu après la barre des 10 minutes avec de séduisants, et le mot est faible, effets percussifs qui dansent la claquettes avec des sabots de bois. Des séquences qui gargouillent avec un effet élastique s'accrochent à cette structure de rythme qui flirte avec le psybient organique. Le rythme grouillant de ses multicouches de séquences percussives, Silver Rain tombe dans un gouffre rempli de voix chthoniennes et de nappes ténébreuses. Des orchestrations se greffent et les lents staccatos servent de ressort à cette structure de rythme endiablé qui reprend ses droits quelques 2 minutes plus loin dans une attaque pour nos tympans que même le synthé n'arrive à apaiser. Un superbe titre tout en rythme! On a droit à un titre plus tranquille pour terminer? Pas du tout! Raw Data mélange parfaitement le genre New Berlin School de BACK TO THE ROOTS II à un celui plus danse, moins techno par contre, que la musique de son alter-ego Element 4, où séquences et claquements de mains structurent un pattern un brin spasmodique qui étire ses convulsions sous un ciel de brume et d'effets plus électronique à la toute fin.

BACK TO THE ROOTS II est un monument en rythmes Berliner qui rassemble les bons éléments du genre, je pense à Robert Schroeder et surtout à Keller & Schönwälder, dans un superbe album qui fait travailler nos tympans tant les rythmes sont lourds mais aussi très créatifs. Les amateurs de solos de synthé seront ravis par l'audace de Brainwork qui illumine le ciel électronique d'acrobaties soniques très bien chorégraphiées. Un énorme album mes amis! Sylvain Lupari (30/03/19) *****

Disponible au Brainwork webshop et Cue-Records

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