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Writer's pictureSylvain Lupari

Brainwork Colours of the Soul (2018) (FR)

“Possiblement le meilleur album d'Uwe Saher depuis longtemps, sinon le meilleur depuis le début de sa carrière”

1 Dreaming Soul 24:31 2 Pulsating Soul 24:08 3 Wide Soul 10:35 BWCD 18

(CD 59:14) (Berlin School, Ambient & EDM)

Un nouvel album de Brainwork suscite autant de curiosité que d'engouement chez les fans de MÉ et surtout sa base de fans qui suivent ses activités depuis la parution de Sunrise au début des années 90. Si dans ces années un album de Brainwork suivait un d'Element 4, depuis 2003 Uwe Saher s'amuse à changer la donne en collant des albums sous le nom de Brainwork qui portait plutôt le chapeau d'Element 4. Cette fois-ci, COLOURS OF THE SOUL propose 3 longs axes musicaux où le style Berlin School flirte avec le Dark Ambient sans oublier l'approche fougueuse d'Element 4 avec le bouillant Pulsating Soul.

C'est donc avec une ritournelle fixée à une rotation du séquenceur que Dreaming Soul coule dans les beautés hypnotiques du Berlin School et de ses charmes plus contemporain. Le mouvement initial tournant toujours avec la même délicatesse alors que des nappes aux parfums d'éther s'élèvent pour flotter et osciller comme si elles étaient actionnées par une brise aussi invisible que tellement délicate. Une ombre de basse s'exile du silence avec des accords secs qui laissent traîner en longueur leurs menaçante lourdeur. Viennent ensuite les percussions! D'un genre manuel, elles suivent l'approche sérielle et harmonique du séquenceur tout en donnant du tonus à cette structure qui nous fait toujours flirter avec un état d'hypnose. C'est au pont des 6 minutes que l'on sent cette approche minimaliste sentir une légère brise de nuance, modifiant la course de Dreaming Soul pour une approche plus lente qui facilite l'incrustation d'un synthé et de ses chants harmoniques. De beaux parfums de Robert Schroeder flottent ici. La ritournelle du séquenceur s'isole vers la 12ième minute afin d'ajouter une touche de plus qui boitille dans des vapeurs de brume et d'éther. La nuance est petite et pourtant son impact modifiera la course de Dreaming Soul qui pour l'instant reste embué dans les sphères des années 70. Ça débute avec l'arrivée des cognements d'une ligne de basse et d'autres cognements de percussions qui ajoutent du stimulus à ces répétitions autant harmoniques que rythmiques qui tournoient comme un carrousel auquel il manque toujours une roue. Et les parfums de Schroeder reviennent, bouclant la boucle à cette longue interlude qui n'a que ralentit la course hypnotique de Dreaming Soul à laquelle Uwe Saher ajoute des ornements percussifs. Un superbe titre qui s'inscrit dans les grands du répertoire Brainwork!

Pourquoi ai-je l'impression d'entendre Born to be Alive dès les premiers coups de clavier de Pulsating Soul? Parce que ce titre est tout le contraire de Dreaming Soul avec une approche de Dance Music paré des plus beaux atouts des années 70 et des années plus contemporaines. La structure de Pulsating Soul évolue sur le même mode que Dreaming Soul avec une progression en rythme et mélodie qui suit son tracé, incluant ce petit moment où les pulsations pétillent en solitaire. La musique n'est pas aussi agressive que l'on imagine après son départ de pulsations sautillantes et de cymbales tsitt-tsitt. Des voiles de violons recouvrent ces élans de danse avec une envoûtante approche éthérée. Et peu à peu Uwe (Element 4) Saher ajoute des accords de clavier qui empruntent quelque peu l'évasive mélodie des violons. Ces violons évoluent en doux staccato alors qu'une autre ligne du clavier déterre une mélodie qui évolue dans l'ombre de la principale. Plus la musique avance et plus on remarque ses beaux effets percussifs, ajoutant plus de relief à une musique de danse qui s'écoute très bien. Avec Wide Soul, Brainwork nous attire dans les territoires du Dark Ambient avec un lit de ronflements qui recueille une belle mélodie à la tonalité translucide. Ces éléments divergents amènent les orchestrations à un niveau très musical en suivant le chemin éthéré de cette ligne opalescente où l’on peut même entendre les fredonnements de spectres. Et l'ensemble de ces éléments rive notre subconscient dans un état de charme depuis les premiers bourdonnements de ce titre étonnement musical pour le genre. Surprenant et très bon, ça conclut un des meilleurs albums de Brainwork.

Sylvain Lupari (March 26th, 2018) ****½*

Disponible au Brainwork Web Shop

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