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Writer's pictureSylvain Lupari

BRENDAN POLLARD: Flux Echoes (2007) (FR)

Updated: Feb 16, 2021

C'est un solide album tissé dans le pur analogue qui explose avec une bonne intensité pour former des rythmes sauvages et soutenus

1 Flux Echoes 21:48

2 Radiant Transmission 30:00

3 Phosphore Skyline 17:48

4 Torque 3:48

(CD/DDL 73:24)

(Berlin School)

Voyage cosmique ou cérébral, la musique de Brendan Pollard touche irrémédiablement les sens. Pour FLUX ECHOES, le magicien de l'analogue nous replonge dans les méandres nébuleux d'une MÉ phosphorique provenant de caniveaux souterrains avec leurs stalactites vibrant qui parfument l'atmosphère d'une densité sonore exceptionnelle.

La longue pièce titre débute avec des sonorités organiques aux réverbérations d'un étrange monde amphibien. Le son est doux et inondé de chœurs spectraux sur une basse lente et sensuelle. Elle branle sur des ondes sinueuses qui bercent une obscure et tendre mer de tranquillité. Tôt, les bruits ambiants voltigent avec inquiétude, triturant nos enceintes acoustiques d'un bonheur qui réveille notre première passion pour les formes sonores. Brendan Pollard n'invente rien. Il améliore ce qui a existé. Ce qui a bêtement cessé d'être. Il pousse l'exercice plus loin et nous présente ce que la musique de Tangerine Dream aurait pu être. Ce que la MÉ aurait dû être. Vers la 6ième minute, une superbe séquence aux pulsations échoïques virevolte avec agilité et nous transporte aux portes d'un univers sonore en constante ébullition où séquences et mouvements s'entrecroisent sur des cymbales aux éclats toussotant. Un voyage lourd qui visite les phases d'un noyau érodé pour se polir sur de beaux et majestueux mellotrons qui soufflent des odes poétiques. Radiant Transmission passe direct en mode séquences oscillantes aux multiples martèlements entrecroisés. Un long titre épique au cœur d'une jungle analogue où les armures des rythmes s'entrechoquent sur des mouvements soutenus qui sont noyés de chœurs aux brumes spectrales qu'un mellotron lourd et dense rend plus éthéré. Somptueux les synthés déchirent cette opacité musicale de souffles symphoniques, imitant à la perfection les trompettes méphistophéliques qui veulent envahir une fragile constellation sonore. Rugissantes, les 18 premières minutes sont d'une constance pesante sur un rythme infernal. Un passage atmosphérique, aux résonances métalliques troublantes, tire le mouvement vers une finale moelleuse où le style groovy du séquenceur devient imprégné de subtils solos d'un synthé et ce mellotron qui nous procure tant de jouissance auditive. Douce, Phosphore Skyline trempe dans une atmosphère ambrée. Les souffles phosphoriques psychédéliques remuent des ondes flottantes vers une finale lourde guidée par un séquenceur aux galops éphémères. Juste ce qu'il faut pour réanimer les cendres chaudes d'une intro aux mouvements gélatinées qui se sèchent sur un beau passage de piano. Une finale sobre et mélodieuse. Un côté peu exploité de Brendan Pollard. Torque est en ébullition sur une spirale stérile où les milles vapeurs d'une éruption compressée retiennent leurs souffles.

J'adore le style et la musique de Brendan Pollard, tout comme j'ai un énorme respect pour son approche musicale. Et FLUX ECHOES en explique facilement les raisons. C'est un solide opus de MÉ qui bouillonne et qui explose d'une bonne intensité. Le synthésiste Anglais démontre clairement que l'analogue pur, ses équipements sont tous analogues, peut se conjuguer avec rythmes et ébullitions rythmiques. Et ce même dans les recoins les plus sombres d'une musique aux arômes psychédéliques. Dans un contexte d'un album vinyle, FLUX ECHOES est le genre d'opus qui s'écoutera comme on écoute encore Stratosfear et Phaedra; avec ravissement, malgré les années qui nous en sépare. En plus de l'édition standard, ce dernier album de Brendan Pollard est disponible aussi en édition spéciale très limitée avec des titres en prime. Cela démontre que tout le potentiel Pollard lui sort par les oreilles… pour se rendre aux nôtres.

Sylvain Lupari (09/10/07) *****

Disponible au Brendan Pollard Bandcamp

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