“Pas aussi éclatant que Isolated Passages, mais ça reste néanmoins assez bon pour les fans de Brendan Pollard et de Berlin School”
1 Plinth 9:32
2 Decaying Balance of Standards 17:50
3 Frequency of Emphasis 14:56
4 Sequenzerzeit 10:04
5 Flex - A Little Encore Two 11:30
(CD/DDL 63:52)
(Berlin School)
Cinq! C'est le nombre d'albums que Brendan Pollard a réalisé en 2020. Et tous sont modulés dans le noble art du Berlin School. Quoi dire de plus que Isolated Passages a débuté cette année, alors quoi de plus normal que de la terminer avec ISOLATED PASSAGES TWO? Cette dernière compilation d'extraits de concerts sur le Web et/ou de titres retravaillés n'a pas la brillance du premier volume. Sequenzerzeit peut ouvrir l'appétit, puisqu'il s'agit d'un titre studio inédit avec mixage et tout le tralala. Un titre qui est apparu sur la compilation Head in the Clouds, qui reste mythique et qui n'a toujours pas de dates concernant une édition téléchargeable. Mis à part ce titre, le butin est bien maigre! Il y a de bonnes idées, mais il manque un peu de polissage. Il y a des titres ici, je pense à Plinth et Frequency of Emphasis, qui mériteraient très certainement un deuxième essai 😊.
Des nappes de brume tombant avec hésitation et une ode flûtée nous ramènent à la période Green Desert, tandis qu'une ligne de basse pulsation respire mollement dans un décor qui peut aussi nous faire penser à Sorcerer dès que les fredonnements chtoniens s'élèvent. Plinth décolle quelques 100 secondes plus loin avec un mouvement classique au Berlin School, soit deux lignes de rythmes en contiguë roulant à vive allure, trainant une chorale pour voix absentes dans son sillage. Les percussions claquantes ont moins d'impact sur ce rythme gravitationnel dont les quelques lentes oscillations jouent autant avec sa vitesse que sa finesse. Et tout comme les 5 titres du premier volet, Plinth nous visse un solide rythme séquencé qui s'éteint dans ces brumes provenant des fissures des croûtes terrestres. Il a été pensé pour de la guitare, ça m'intéresserait d'entendre ça. Plinth aurait eu sa place sur Isolated Passages. Et c'est au niveau du petit côté chtonien que Brendan Pollard a choisi d'attirer sa légion renouvelée de fans en 2020. Un piano fait sortir la flûte du Mellotron en ouverture de Decaying Balance of Standards. Brendan admet aussi qu'il sort de sa zone de confort avec ce titre qui est plus concentré sur le Dark Ambient psychédélique. Il croit aussi en la longévité de ce titre qui est un premier jet de MÉ psychédélique vintage à être exploré dans une vision qui fait très Phaedra ou encore Rubycon. Des effets de ventouses spirographes battent dans une phase où les accords deviennent une collection d'idées indéterminées. Nous sommes à l'intérieur des phases exploratoires du trio allemand qui demandent une bonne ouverture d'esprit et un amour du Modulaire vu la complexité des zones définies comme des tonalités exploitées. C'est de l'ambiant psychotronique avec nappe de voix et d'ombres comme principaux sortilèges musicaux. Le Mellotron est omniprésent dans la deuxième partie avec des arrangements et des chants flûtés qui nous amène sur le bord d'une immersion océanique pour se terminer dans les laves souterraines. Brendan Pollard ne lâche pas le morceau avec les ambiances énigmatiques de Frequency of Emphasis qui nous replongent cependant dans un Berlin School au rythme indécis. Un rythme qui repartira de sa belle fougue après une brève incursion dans les Terres métamorphiques du milieu. Le rythme caoutchouteux vit à travers de beaux solos de synthé qui sillonnent l'univers des percussions parallèles d'un rythme capable de recevoir des nappes de Mellotron comme ces solos de synthé qui font de la MÉ un art divinatoire. Sequenzerzeit est un superbe titre qui nous plonge dans la période Peter Baumann du Dream. Tout comme Flex - A Little Encore Two qui est un bon Berlin School avec une tonalité très vintage provenant de ce concert sur Facebook; A Little Encore performé le 1ier Septembre dernier. Le son n'est à pas son top niveau, mais ça reste très acceptable.
Pas aussi éclatant que Isolated Passages, mais ça reste néanmoins assez bon pour les fans de Brendan Pollard et de Berlin School.
Sylvain Lupari (27/12/20) ***½**
Disponible au Brendan Pollard Bandcamp
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