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Writer's pictureSylvain Lupari

BRENDAN POLLARD: Phrases and Protocols (2021) (FR)

Encore une fois, Brendan Pollard réussi à charmer en chaussant le présent de son passé!

1 Flowpoint 33:35

2 Azimuth 7:27

3 Viaduc 22:27

Acoustic Wave Records ‎– AW020

(Available on August 15th)

(DDL/CD 63:29)

(Berlin School)

Lorsque vient le temps de discuter vintage Berlin School, le nom de Brendan Pollard vient inévitablement en tête de liste. Que ce soit en solo, comme en duo et en trio, le musicien Anglais n'a pas son pareil pour plonger l'auditeur dans les parfums musicaux des belles années de Tangerine Dream et ce avec un flair incomparable pour jouer du mellotron. Comme Edgar Froese! PHRASES AND PROTOCOLS est son tout dernier album conçu comme toujours dans les sillons de la belle époque. Et lorsque je dis dernier, ce n'est pas tout à fait faux puisque le sympathique synthésiste de Hertfordshire sent le besoin de rafraichir son studio et ses instruments, lorgnant même sur une possibilité d'utiliser la nouvelle technologie, qu'il doit d'abord commencer à apprendre, pour créer sa MÉ. PHRASES AND PROTOCOLS est dans la même veine que les Isolated Passages, surtout Isolated Passages Three, avec un partage entre rythmes et phases ambiantes dominé par le mellotron et effets psychédéliques que l'on retrouvait dans les premiers albums du Dream chez Virgin. Si on aime le genre, c'est un excellent album! Un album qui sera disponible en CD manufacturé et en DDL sur la page Bandcamp de Brendan Pollard à partir du 15 aout prochain.

C'est avec une onde de réverbérations que s'amorce la levée de Flowpoint. Des effets électroniques, de même qu'une ligne de vapeur, se greffent aussitôt à son ascension. Tôt, le mellotron installe sa mythique brume flûtée et plus loin une nappe de voix chtoniennes. C'est dans cette phase, qui s'étire jusqu'à la lisière des 5 minutes, que j'ai cru entendre un fantôme de Ricochet. Des tintements cristallins sont à l'origine du rythme qui se profile lentement. Chaque tintement entraîne deux coups de basse-pulsations. Et quelques 50 secondes plus loin, le séquenceur libère une ligne d'ions sauteurs en une danse spasmodique minimaliste qui roule sur elle-même. Une courte ligne de mélodie évanescente et très TD se forge à l'intérieur des boucles alors que réverbérations et voix obscures vont et viennent, comme ces riffs de claviers résonnants. Ces riffs lourds versus la légèreté tonale des tintements ajoutent une profondeur dichotomique qui rend nos oreilles nettement plus intéressées par l'évolution de Flowpoint. Un premier pont de transition arrive après la 11ième minute. BP nous plonge alors dans des sphères de psybient avec ce lit de réverbérations toujours persistant et tempête de woosshh qui fait rouler les vagues entre nos deux oreilles. Cette tempête de sons nous ramène aux créations psychédéliques du Dream des années Peter Baumann. Une nouvelle structure de rythme se positionne non loin des 13 minutes. Circulaire, elle est toutefois plus vive et plus entrainante avec ce qu'il faut en nuances pour maintenir notre intérêt captif. Plus actif en matière de créativité que le synthé, le mellotron dégage ses nappes de voix et de brumes multi sonores sur une structure qui n'est pas loin de Rubycon et ce même dans ses effets sonores. Cette structure et ses richesses s'éteignent aussi dans une longue bourrasque de vents, de woosshh, de wiisshh et de vents ténébreux. Brendan Pollard fait tout pour que nous puissions nous sentir dans le territoire du Dream en ajoutant les effets sonores de l'époque un rythme lent et hypnotique qui nous amènera autour de la 30ième minute. Les derniers instant appartiennent aux effets réverbérant dont le lit sert la cause du mellotron.

Après ce gros morceau qui nous a visser à nos écouteurs, Azimuth propose un 7 minutes et ses poussières d'un passage atmosphérique nimbé de divers éléments psychédéliques liées aux égarements musicaux du Dream de l'époque. Donc, un titre ambiant exploitant différentes sphères avec un soupçon d'ambiances industrielles et chimiques. Construit autour de la seconde structure de rythme dans Flowpoint, Viaduc doit céder plus de 5 minutes dans une ouverture atmosphérique dominée par le tumulte de cymbales géantes. Cerceaux sonores, voix éteintes et accords divers s'ajoutent dans cette confrontation entre une vision séraphique et une autre un peu plus ténébreuse. Le vainqueur est nos oreilles! Surtout lorsque le rythme circulaire du séquenceur prend son expansion après la 6ième minute. Il y a plus qu'une ligne de rythme dans ce titre dont le noyau s'apparente à la seconde moitié de Flowpoint. Cette structure vogue en insérant ses nuances tout en amplifiant sa puissance en ajoutant des ombres réverbérantes, des brumes musicales et d'autres ions sauteurs ayant une vision plus mélodique. Une excellente structure qui feint son anéantissement pour revenir encore plus vivante. L'écho de ses derniers battements résonnent trop tôt vers la 16ième minute lorsque le mellotron devient séducteur et nous guide vers la finale où nous ne regrettons plus rien.

Encore une fois, Brendan Pollard réussi à charmer en chaussant le présent de son passé! PHRASES AND PROTOCOLS est un puissant album de Berlin School avec un mellotron aussi dominant que le séquenceur dominé par l'esprit d'un arachnide capable de tisser ses lignes de rythme avec un doigté aussi imparable que son imagination. Pour fans des années 70 et surtout de Tangerine Dream, même si j'ai ressenti plus d'une fois l'esprit de Adelbert Von Deyen.

Sylvain Lupari (16/07/21) *****

Disponible au Brendan Pollard Bandcamp

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