“Orange est un album rempli de rythmes évoluant au sein de structures hypnotiques teintées d'une douceur harmonique”
1 Orange One 21:05
2 Orange Two 40:19
3 Orange & Blue 10:23
(DDL 71:45)
(New Berlin School, Ambient Music)
Des rythmes minimalismes, langoureux, hypnotiques et ambivalents assaisonnés de synthés plaintifs et de Memotrons flûtés qui collent tant aux structures musicales qu'à nos oreilles; tel est le menu de ORANGE, le dernier opus de Keller & Schönwälder, les maîtres de la Berlin School actuelle. Réalisé et produit en hommage aux amateurs de MÉ Néerlandais, ORANGE continue l'approche évolutive sur la théorie des couleurs initiée par Noir. Une série qui rassemble des enregistrements en concert et des œuvres en studio que le duo à emmagasiné au fil des dernières années. Bas B. Broekhuis apporte une nouvelle dimension à la musique de Detlev Keller et Mario Schönwälder en insufflant des rythmes qui s'apparentent fort bien aux ambiances planantes du duo Berlinois qui suit les traces de Tangerine Dream et Klaus Schulze pour le plus grand plaisir des fans de MÉ. Si les rythmes minimalismes qui évoluent dans des structures variant entre un doux groove et du soft techno, vous devriez apprécier sans difficulté la musique de ce trio Allemand dont l'âme poétique peut-être autant énergique qu'énigmatique.
Joué à à Culemborg le 5 Novembre 2005, Orange One présente une intro très atmosphérique et savoureusement électronique. Une approche psychédélique spatiale, un peu comme à l'époque de Body Love et des chauves-souris électroniques de Klaus Schulze. Des effets sonores stridents percent une aura cosmique nébuleuse. Ils sont accompagnés de tablas hésitants qui prennent confiance avec l'arrivée de pulsations plus lourdes. Des violons chancelants sillonnent cette atmosphère brumeuse avant d'épouser une sonorité de violoncelles langoureux, berçant les méandres d'un néant aride. Subtilement ce mouvement se transforme en kermesse minimalisme qui progresse sur un rythme envoûtant, hoquetant d'une cadence ferme et inondé de superbes solos de synthés violonés. Un titre pour amateurs de Klaus Schulze! Enregistré au festival E-Live de 2002, toujours dans les Pays-Bas, Orange Two débute sur une intro hésitante en traçant un rythme sautillant qu'un suave Memotron habille d'une splendeur cosmique. Des percussions et des synthés plaintifs lorgnent une structure qui dessine un rythme minimalisme habillé de violons mellotronnés. Le rythme est aux portes d'un techno groove, entre des cheminements croisés et décroisés, pour embrasser un passage atmosphérique où un violoncelle pleure dans une ambiance flottante et incertaine à cause des pulsations percussives et des solos bouclés aux souffles spectraux. Un crescendo enveloppant reprend la route d'un rythme progressif, toujours appuyé des strates de violons minimalismes et des souffles de synthés fantomatiques, avant d'échouer dans un néant contemplatif. C'est du Berlin School à son meilleur. Orange & Blue est une répétition de Orange Two en studio. On peut y apprécier les modulations et les changements, de même que le long cheminement de son improvisation.
Le nouveau trio Allemand surprend encore en livrant un album aux rythmes évoluant dans des structures hypnotiques teintées d'une douceur harmonieuse. Avec ses rythmes progressifs et hypnotiques moulés dans des couches de synthé aux multiples saveurs mélodieuses, ORANGE est un très bel opus assez représentatif de la Berlin School actuelle. Une Berlin School qui s'adapte avec une chaleur renouvelée aux nouveaux instruments et aux nouvelles technologies de Keller & Schönwälder. Accompagné de Bas B. Broekhuis ils s'acquittent fort bien de sa tâche de chien de garde d'un style enchanteur avec des nuances entre un soft techno et un minimalisme harmonieux.
Sylvain Lupari (29/06/07) ***½**
Disponible on Manikin Bandcamp
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