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Writer's pictureSylvain Lupari

BROEKUIS, KELLER & SCHONWALDER: Purple (2019) (FR)

Sobre et beau, Purple reste concentré sur cette couleur capricieuse avec de légers dégradés dans les essences rythmiques

1 Purple Chapter One 14:55

2 Purple Chapter Two 16:02

3 Purple Chapter Three 8:59

4 Purple Chapter Four 14:53

5 Purple Chapter Five 9:20

(CD/DDL 64:19)

(Minimalist New Berlin School)

C'est avec une ombre montante que des arpèges virevoltant se mettent à danser entre nos oreilles. Elles dansent toujours, avec un délicieux effet stéréo, lorsqu'une ligne de basses séquences mugît pour finalement danser un lent cha-cha-cha ambiant. Des jets de brumes améthyste recouvre les riffs coulant en cascades et cette ligne de basse ronflante qui structurent la base rythmique minimaliste de Purple Chapter One, tandis que le synthé tisse de beaux solos aussi musicaux que les chants d'un rossignol. Même si le séquenceur et les percussions entrent dans la danse, le rythme évolue subtilement avec une courbe de croissance animée par cette série de riffs et de ses effets de rayonnements. C'est le repaire idéale pour Bas Broekhuis, Detlef Keller et surtout Mario Schönwälder qui lance des solos roucoulant comme une flûte se mutant en guitare et vice-versa, pour étendre couche d'harmonies et de rythmes ambiants sur cette structure qui va toujours en croissant dans la finesse. D'autres solos dansent en arrière-plan, rendant le tissu harmonique plus dense que seul Bas Broekhuis peut rendre plus fougueux dans son armure de soie et ses percussions et autres effets percussifs bien insérés changent la dynamique ambiante de Purple Chapter One. Voici le dernier chapitre musical de Broekhuis, Keller & Schönwälder sur les couleurs. PURPLE est la 7ième couleur mise en musique par le trio Berlinois. Et contrairement à Yellow, BKS propose une approche plus éthérée avec de longues structures qui évoluent avec modération en prenant soin de mettre tout le talent des 3 musiciens bien en évidence.

Suivant le précepte du titre introductif, Purple Chapter Two suit une lente évolution pour atteindre une vélocité soutenue et fournie par cette lignes de riffs et de séquences sautillant avec un rayonnement organique. Les ambiances sont fournies par des jets de brume et une panoplie d'instruments, dont une fascinante guitare, qui vont et viennent, laissant le piano stigmatiser sa présence avec de beaux filaments de rêves. Des nappes remplies de parfums des années Encore de Tangerine Dream flottent dans ce labyrinthe verticale qui emmagasine couche de rythme par-dessus couches de rythme. Et chacune amène un tonalité différente, des accords plus austères ou intenses de même qu'une nouvelle régénération de la source plus ambiante. Ce faisant, Purple Chapter Two sautille et hoquète de sa fragilité convulsive pour atteindre un niveau plus intense dans ses dernières minutes. Une nappe anesthésiante à la Klaus Schulze ouvre Purple Chapter Three, un beau titre ambiant. Les nappes de synthé sont comme des bancs de nuages ouateux flottant vers le mont de la sérénité. Couché sur un lit de basses séquences qui palpitent mollement, des arpèges isolés sautillant en séquences et un travail de percussionniste attentif aux moindres détails, cette structure onirique est magnifique pour inciter nos paupières à lâcher le stress. Quatrième jet de violet construit toujours sur ces mêmes bases rythmiques, Purple Chapter Four propose un rythme lent, structuré autour d'une ligne de basse qui rampe aussi mollement qu'un ronflement. Une subtile et légère accélération guette ce rythme ambiant qui est orné de cliquetis métalliques et autres éléments de percussions. Le trio couche sur cette structure une nappe de flûte dont le chant inspirant respire les légèretés du New Age. On traverse les âges et les souvenirs au son de cette flûte alors que les synthés lancent des jets de brumes et que le piano de Detlev Keller libère des bouts d'harmonies flânant dans un Purple Chapter Four qui augmente légèrement la cadence avec une présence plus accrue du séquenceur. Ce séquenceur suivait la lente évolution de la musique avant de sculpter une forme éthérée qui prend tout son sens avec un effet d'écho et un décalage dans l'alternance des ions, rendant ainsi le rythme hypnotiquement spasmodique. De par sa structure différente, Purple Chapter Five nous amène à une prochaine étape sur les couleurs. En attendant, la musique progresse comme ces ballades ambiantes, genre Color my World de Chicago en accéléré, ou le piano tisse une ligne de rythme ondulant et sculpte des bouts de mélodie égarés dans une douce structure chloroformique.

Sobre et beau, PURPLE propose un Broekhuis, Keller & Schönwälder qui reste concentré sur cette couleur capricieuse avec de légers dégradés dans les essences rythmiques. Des rythmes beaucoup plus près de la sérénité et qui aident à tempérer cette excitation quotidienne, ce stress nerveux à l'aide de la chromothérapie de sa valeur. Un bel album avec des ambiances d'un Berlin School laissé au vestiaire. Moi j'ai bien aimé…

Sylvain Lupari (29/01/20) ***½**

Disponible on Manikin Bandcamp

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