“Superbe musique tribale ambiante du début à la fin et où mes oreilles n'ont jamais entendu une seconde d'ennui”
1 The Precipice of Choice 9:02
2 Hope is not a Plan 9:57
3 Interior Excavation 9:37
4 Requiem for the Decaying Remains of Hubris 8:45
5 Calling Huachuma's Medicine Spirit 10:24
6 A Final Warning 10:23
7 At the end, It's only you 12:37
(CD/DDL 70:51)
(Tribal Ambient Music, Trance rhythms, Meditative Music)
Les récents évènements planétaires, tant au niveau politique que dénonciations de masse ou encore du réchauffement climatique et finalement la pandémie mondiale liée au corona virus, sont autant inquiétants que perturbateurs sur le quotidien de chaque personne sur Terre. Entouré d'une belle brochettes d'artistes invités, dont Steve Roach, Mark Seelig et Dashmesh, Byron Metcalf expose sa vision sur ces différents enjeux en espérant que l'auditeur développe son cœur de guerrier qui est à l'intérieur de nous tous afin d'activer une mobilisation mondiale visant à renverser et contrer ces important défis qui menacent notre survie…
Le premier coup de percussions arrive même pas après les 20 secondes de sinueuses ondes de réverbérations, de drones sonores. Ce coup dicte la cadence d'une panoplie de percussions qui creusent le lit de la pièce-titre du dernier album de Byron Metcalf. Le rythme est frénétique, mais étrangement magnétisant. On y danse pas, mais j'imagine fortement une masse de corps assis qui se laisse emporter dans une transe spirituelle avec The Precipice of Choice. J'ai toujours aimé les percussions, donc le lien avec la musique de celui que l'on surnomme Dr Bam a été très facile à solidifier avec la redécouverte de son style musical par l'album Persistent Visions l'an passé. On y trouve la même posologie, puisque l'on parle de musique médicinale ici, sur THE PRECIPICE OF CHOICE qui propose 7 titres meublant les 71 minutes de cet album offert en CD manufacturé et en téléchargement sur le site Bandcamp de Byron Metcalf. Sauf que ce titre évocateur de la vision pessimiste de Dr Bam ne se transpose pas entièrement sur sa musique dont les ambiances sont liées à des percussions très vivantes. Dashmesh apporte ses panoramas électroniques, plutôt moroses sur ce titre, avec son fascinant jeu de didgeridoo qui, unit avec les chants diphoniques de Mark Seelig, serpente les multiples talents de percussionnistes de Dr Bam sur Hope is not a Plan. Présent sur les 5 premiers titres de l'album, Steve Roach complète la couverture électronique avec une présence discrète qui est plus sentie dans l'arrière-plan musical de Interior Excavation. Ce titre est magnifiquement animé par des crécelles shamaniques dont les lignes deviennent floues lorsqu'elles se mettent à tournoyer comme des lassos spirituels au-dessus de nos oreilles. Un titre qui m’a plu dès les premiers sha-ka-sha-ka-kan percussifs. Après un départ plutôt lent, Requiem for the Decaying Remains of Hubris prend un envol rythmique équivalent à la transe spirituelle de la pièce-titre. Le didgeridoo de Dashmesh est incroyablement envoûtant ici et son chant guttural suit la courbe de plus en plus frénétique du rythme païen de ce titre qui rend nettement plus pâle les reflets rythmiques de The Precipice of Choice. Laissez-moi vous dire que l'on court vers le précipice ici.
Calling Huachuma's Medicine Spirit nous amène à un autre niveau. C'est un titre lent plutôt ambiant avec un bel arrière-plan de MÉ méditative où l'on entend les murmures du Spirit Winds, animé par Byron Metcalf. Don Oscar Miro-Quesada vient réciter une prière et un chant médicinal qui m'ont étonné par une candeur très palpable. Des hochets de sorcier aborigène tintent et résonnent avec violence autour de ce chant qui s'évapore dans les ambiances d'un titre soutenu dans son dernier tiers par des percussions hypnotisantes. Intense et magnétisant, A Final Warning est littéralement un hymne à la guerre. Les percussions tonnent pour cette devise, alors que les lassos du didgeridoo, Dashmesh est hallucinant tout au long de l'album, et les tchouk tchouk tchouk tchouk des hochets de shaman aiguisent nos sens, déjà bien éveillés, afin de créer cette chimie spirituelle qui donne naissance à toute mobilisation. Le décor ne cesse de s'enrichir avec différents éléments dont un étrange murmure incantatoire qui nous rive à notre casque d'écoute. At the end, It's only you, veut tout dire! Au niveau musical, c'est le titre le plus intense avec une frénétique transe tribal de THE PRECIPICE OF CHOICE. En fait c'est un long solo de percussions soutenu par les charmes des didgeridoo, Steve Roach tisse même des effets en boucles des didge. Je ne sais pas si Byron Metcalf à enregistrer des multi pistes de tambourinage de percussions, mais il n'y a pas une seconde sans tam-tam ici, même que certains ont un effet élastique qui contribuent à une vision plus harmonique. Un titre intense qui termine un album où mes oreilles n'ont jamais entendu une seconde d'ennui. De la superbe musique de tribal ambiant, du début jusqu'à la fin!
Sylvain Lupari (19/07/20) *****
Disponible au Byron Metcalf Bandcamp
Comments