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Writer's pictureSylvain Lupari

BYSENSES: 5 Jours de Liberté (2021) (FR)

Un fabuleux royaume où il vaut mieux se promener les oreilles bien ouvertes

1 Le départ de Maman 13:34

2 2, Restez et Peignez 3, La toile non endommagée 4, Feu et Coeur 20:08

3 Le Grand Petit 15:02

(DDL 48:44)

(Movie Music, Progressive EM)

Un nouvel album de BySenses ne passe pas inaperçu, même si dorénavant ils ne seront plus en format CD manufacturé à cause du faible niveau des ventes. Dommage puisque 5 JOURS DE LIBERTÉ appartient à cette catégorie d'albums parfaits. Le mastering effectué par Dries De Vreeze est top-notch. Tout est bien balancé dans ce dernier album-téléchargement de Didier Dewachtere. Sa sensibilité est offerte avec justesse, même si ce nouvel album nous présente un artiste nettement plus intense ici que sur ses précédents albums. Inspiré par le film français Portrait de la jeune fille en feu par Céline Sciamma en 2019, 5 JOURS DE LIBERTÉ nous amène dans un fabuleux royaume où il vaut mieux se promener les oreilles bien ouvertes.

L'introduction de Le départ de Maman demande un gros 8 minutes atmosphériques remplies d'ondes ondoyantes, de brises obscures, de voix absentes et d'autres dérivant comme les ondes introductives et d'explosions feutrées par les émotions. Au fait, c'est une ouverture ténébreuse qui débouche vers une fascinante structure de rythme après de la 8ième minute. De basses percussions élastiques déploient un écho sur des cliquetis de cymbales, amenant deux textures de percussions manuelles à entrecroiser leurs charmes magnétisant sous une nappe de voix séraphiques. Caressée par ces voix suaves, le rythme nous hypnose sur une distance de 3 minutes pour repartir vers une finale qui justifie toutes ses secondes. 2, Restez et Peignez 3, La toile non endommagée 4, Feu et Cœur propose aussi une ouverture atmosphérique quasiment chthonienne avec de fortes brises creuses et des voix graves qui s'agrippent à des ondes de synthé plus linéaires. Des effets et pépiements électroniques roulent sur des vagues orageuses alors que l'impression d'être une offrande pour une Messe Noire s'amplifie. Ce sinistre décor nous amène vers une délicate et très belle mélodie rythmique autour de la 7ième minute. Les arpèges sautillent en diffusant un écho qui danse dans des ondes lumineuses d'un synthé dont les chants chevrotant épouse les courbes rythmiques en sifflotant des airs avec une émouvante vision acuité. D'étranges bruits s'invitent dans les haut-parleurs. Des cliquetis venus dont ne sait où et qui peuvent être des crépitements de feu. Sauf qu'ils accompagnent une dense ombre qui plonge le titre dans un univers psybient aussi inconfortable que cette sensation de Messe Noire. 2, Restez et Peignez 3, La toile non endommagée 4, Feu et Cœur se transforme alors en une forme d'Électronica autour de la 14ième minute. Son lit de séquences et de percussions nerveuses est bien solidifié par un bon jeu de basse-séquences alors que les orchestrations transportent la musique dans ces phases où nous dansons sans que nos pieds touchent le sol. Une note de piano tombe et résonne en ouverture du merveilleux Le Grand Petit. Et c'est dans le désordre de sa résonnance que Didier y couche une mélodie à faire pleurer une roche. Deux lignes de piano, une performée par Dries De Vreeze, concourent pour ce drame musical que BySenses a composé pour son petit-fils. Mélodieux et merveilleux, ces pianos n'ont que pour but de nous émouvoir. Et c'est réussi! Des cymbales donnent une profondeur qui est accentuée par le mouvement chevauchant des violons dont les staccatos nous conduisent à des percussions qui tombent avec un fracas dramatique. Un coup de percussion seulement qui tombe à intervalle régulier, créant un crescendo qui nous ronge les émotions. L'intensité déployé me fait penser à un titre de Peter Seiler, Passage de l'album éponyme avec la guitare de Michael Lorenz en moins. Un merveilleux titre qui termine un album aux couleurs aussi renversantes que ses émotions. Un must comme on dit!

On peut entendre des extraits de cet album, et autre musique inédite de BySenses, sur le court métrage 45 minutes de liberté, réalisé par Owann et Alain Kinet pour Canal AntennA et qui est disponible sur YouTube. (Cliquez sur le lien en bleu)

Sylvain Lupari (17/11/21) *****

Disponible au BySenses Bandcamp

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